Teikoku, Épisode 03

Informations sur Récit
La suite des aventures de Ceder Rif.
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Partie 3 de la série de 3 pièces

Actualisé 06/11/2023
Créé 01/27/2022
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CHAPITRE 1

Ole Tann se rhabilla très vite et laissa les deux servantes en faire de même. Les deux jeunes filles quittèrent les appartements royaux sans demander leur reste.

Durant tout ce temps, Khaled resta bien calme, debout devant la porte.

« Et bien gardienne, fit le roi en s'approchant de la jeune femme. Qu'est ce qui me vaut d'être ainsi dérangé?

- Je vous l'ai dit, mon roi, Ceder Rif est de retour.

- Ceder Rif est mort. Personne n'est jamais revenu de la forêt noire après y avoir été abandonné.

- Eh bien il semblerait qu'il soit vraiment exceptionnel, assura la jeune femme. J'ai plusieurs espions qui m'ont signalé sa présence.

- Et où se trouverait-il?

- Il a été vu à Parisshy puis à Karkhol.

- Hé bien ton fantôme a la bougeotte. Il aurait traversé quatre royaumes différents et en combien de temps?

- Moins d'un mois.

- C'est un homme pressé mais je ne vois pas en quoi cela pourrait m'inquiéter.

- Tout ce que fait Ceder Rif devrait vous inquiéter. C'est un homme plus que dangereux. »

Ole Tann considéra Khaled comme il le faisait souvent. C'était une femme plus que désirable. Avec ses formes fabuleusement généreuses, ses hanches fines et son visage sans défaut, elle apparaissait plus comme une courtisane que comme une guerrière. Cette impression était renforcée par la tenue plus que subjective qu'elle portait et qui révélait la moitié de ses seins voluptueux et sa silhouette si parfaite.

Le roi la connaissait depuis leur enfance et il ne se rappelait plus depuis quand il la désirait mais cela lui tenait sans cesse les entrailles quand il la rencontrait de la sorte.

Malheureusement de par son statut de gardienne de la porte, elle était condamnée à demeurer vierge jusqu'à sa mort. Un véritable gâchis.

Cependant, c'était aussi une femme très intelligente et très talentueuse. C'était pour cela que l'ancien roi, le grand-père de Ole Tann, l'avait nommée ministre de la sécurité.

Une fonction aux larges attributs qui lui permettait de contrôler non seulement les forces de sécurités intérieures du pays mais aussi tout le réseau d'espions et d'assassins qui servait le royaume en dehors de ses frontières. Quand il était arrivé au pouvoir, le jeune roi l'avait conservée à ce poste et ne pouvait que s'en réjouir depuis.

C'était une femme qui réfléchissait à chacune de ses paroles et, pour cela, il décida d'écouter ses arguments.

« Ceder Rif n'est rien, affirma-t-il. Il n'a pas d'armée, pas d'argent et aucun soutien politique. Même s'il a effectivement réussi à s'échapper de cimetière immense qu'est la forêt noire, que pourrait-il faire contre nous?

- C'est bien la question qu'il faut se poser, mon roi. Ceder Rif est un homme talentueux et très intelligent. Il a gardé des soutiens au sein de même de l'armée et je ne serais pas étonnée s'il avait réussi à réunir une troupe d'anciens soldats. J'ai remarqué que de nombreux officiers avaient démissionné ces derniers temps.

- Ça peut être gênant mais ça ne fait pas une armée.

- Mais c'est un bon début pour un homme motivé et qui sait ce qu'il veut. »

De nouveau, Ole Tann eut un temps de réflexion. Il n'était pas roi pour rien, il savait peser ses décisions et identifier rapidement les dangers.

Khaled avait raison, Ceder Rif était un homme dangereux. Même isolé, même sans revenu, il restait pour beaucoup l'héritier légitime au trône et donc une menace contre son autorité.

« Est-il toujours à Karkhol? Demanda-t-il.

- Non, répondit la gardienne. Il a quitté la ville voici trois jours et mes hommes ont perdu sa trace à ce moment-là. Nous pensons qu'il se trouve à Garolia. »

Garolia, bien entendu. Le royaume du chaos. L'endroit où de nombreux aventuriers allaient pour vivre leurs rêves de grandeur et s'y perdre à chaque fois. C'était incontestablement l'endroit idéal pour un ambitieux comme son cousin.

« Retrouvez-le! Ordonna-t-il.

- Dois-je prévoir une équipe d'assassins?

- Pas tout de suite. Il n'est peut-être que de passage à Garolia et nous risquons de le retrouver dans une cour royale d'un royaume important. Je ne veux pas créer un incident diplomatique pour régler une affaire intérieure de second ordre. Retrouvez-le, identifiez ses moyens et ses alliés puis tenez moi au courant! »

Khaled eut une petite moue étrange puis s'inclina en signe de respect. Elle fit ensuite demi-tour en direction de la porte.

Alors qu'elle se dirigeait vers la sortie, Ole Tann profita de la vue parfaite sur son fessier si bien sculpté qui émergeait de sa tenue trop bien ajustée et, de nouveau, il se dit que d'avoir fait d'elle une gardienne était un immense gâchis.

CHAPITRE 2

Le voyage de retour vers Myrtil fut relativement aisé quoiqu'un peu compliqué.

En proie à une certaine paranoïa, Ceder Rif avait imposé toute une série de détours afin de semer d'éventuels poursuivants.

Hirsin Tas était un militaire qui n'avait guère l'habitude de manœuvrer dans les arcanes du pouvoir des seigneurs. Des espions qui vous suivaient où que vous alliez ou des assassins qui glissaient des poisons dans vos boissons, c'était un peu trop compliqué pour lui. Il suivit donc son ami sans poser de questions.

La situation à Mitryl était là même quand il l'avait quittée. Calme. Les grandes batailles de Garolia s'étaient à nouveau déplacées plus à l'Est et les hommes de Hirsin Tas avaient éliminé tous les traînards qui restaient encore dans la zone.

Les villages des alentours s'étaient alors placés eux aussi sous la protection de cette troupe, augmentant par là même les moyens alimentaires et donnant un embryon de soutien logistique à une troupe qui n'en avait pour l'instant pas vraiment besoin.

Avec une centaine de cavaliers, à peu près autant de fantassins et une trentaine d'archers, cette troupe était bien réduite et se contentait de peu.

Ceder Rif avait refusé que le mariage avec Souraya fut célébré à Karkhol. Hirsin Tas n'avait pas compris pourquoi jusqu'à leur retour à Mitryl.

Kikelin n'était pas seulement l'ancien du village, c'était aussi un prêtre de la Candula. Cette antique croyance restait très pratiquée à Manaras, le royaume de naissance de Ceder Rif. Elle mélangeait plusieurs rites religieux qui se rapprochaient de la croyance dominante mais aussi beaucoup de références à des croyances plus désuètes. On usait de différentes mixtures qui tenaient autant des médicaments que des poisons. Le capitaine savait que la mère de Ceder Rif avait été prêtresse de cette croyance.

De nouveau, il comprit que son ami avait encore joué trois coups à l'avance. Il n'avait pas choisi Mitryl par hasard ou pour ses réserves en nourriture, il l'avait aussi choisie parce que Kikelin y était.

La cérémonie en elle-même n'était pas très fantastique. Elle tenait beaucoup des mariages habituels. Cependant, Kikelin avait préparé plusieurs boissons à donner aux futurs épousés.

Il avait aussi allumé une étrange flamme aux reflets bleus. Hirsin Tas savait que cette couleur s'obtenait à l'aide de certaines plantes qui poussaient aux abords de la forêt noire. Pour les adeptes de la Candula, cette flamme représentait la vie et la force de Dieu.

Les époux échangèrent leur promesse. Souraya répéta à la perfection la leçon qu'elle avait apprise. Elle n'avait aucune conscience de l'importance de tout ce cérémonial. Elle n'était qu'une esclave qui exécutait les ordres de son maître.

Les mariages de la Candula avaient aussi un avantage plutôt pratique pour le marié. Cette croyance autorisait la polygamie, ce qui voulait dire que Ceder Rif n'était que partiellement lié à Souraya alors qu'elle le serait totalement.

Alors que la cérémonie tirait à sa fin, Kikelin tendit deux coupes à chacun des mariés. Ils les burent en se regardant droit dans les yeux.

Après avoir avalé la dernière gorgée, Souraya sentit une sensation étrange. Des sortes de picotements envahirent tout son corps. Ce ne fut pas douloureux mais inhabituel et anormal.

Les picotements semblèrent se déplacer à travers tout son corps pour finir par se concentrer au niveau de sa cuisse droite. Leurs effets s'intensifièrent et une étrange lumière sembla sortir de la peau de la jeune femme.

Le visage éberlué et un peu inquiète, elle posa alors la main sur sa cuisse et sentit une étrange rugosité. Une forme nouvelle venait de se former. En y regardant de plus loin, on y voyait une sorte de tatouage représentant un ours, le lignage de Ceder Rif.

« C'est la marque du mari, expliqua alors l'aristocrate en prenant la main de sa nouvelle épouse. Elle est indélébile et elle signifie que tu m'appartiens. Notre mariage est célébré et les liens entre nous sont désormais indestructibles. Tu es à moi! »

Souraya afficha un sourire un peu neutre. Elle ne releva pas la déclaration de son nouveau mari. Après tout, elle n'était qu'une esclave et n'avait connu que ça durant toute sa vie. Echanger un esclavage pour un autre ne changeait donc rien pour elle.

Ces dernières déclarations faites, Kikelin prononça le mariage et la cérémonie se termina sans aucune autre célébration.

Pour Ceder Rif le temps n'était pas à la fête. Le temps était maintenant à Luna.

CHAPITRE 3

La salle du temple de la porte avait été transformée en un véritable lupanar.

Depuis le défi du malheureux Galore, plus aucun homme n'avait posé les pieds dans ce lieu et Luna manquait donc de petites victimes pour ses jeux sadiques. La gardienne s'était donc rabattue sur ses propres servantes.

Ce corps fut naguère composé de grandes guerrières que la précédente gardienne destinait à de grandes missions. Luna les avait transformées en d'authentiques droguées qu'elle utilisait pour assouvir tous ses penchants.

En ce moment même, une vingtaine d'entre elles étaient réunies dans une immense orgie lesbienne. Par deux, par trois voir plus encore, ces femmes se livraient à des ébats saphiques des plus ardents. Il fallait dire que leur maîtresse avait saturé leurs corps de différents aphrodisiaques qui les rendaient insatiables.

Assise sur son simili trône, la gardienne observait le spectacle affichant ce sourire sadique qui la caractérisait si bien.

Gilchrist arriva alors. Dans sa longue robe noire qui rappelait celle des prêtres, avec sa peau grise et ses rides prononcées, il apparaissait comme un vieillard trop sérieux. Cette impression était renforcée par ses cheveux et sa moustache blanche.

« Alors Gilchrist, lança Luna à son conseiller. On vient profiter du spectacle?

- J'ai une information, ma maîtresse, annonça le conseiller impassible devant l'ironie. Nous avons un nouveau défi.

- Hé bien, cela faisait longtemps, je m'ennuyais. Il est ici? Mes petites servantes seraient heureuses d'être accompagnées.

- Aucunement ma maîtresse, il n'est pas ici. Il a envoyé un défi formel dans les règles de l'art.

- Il est bien solennel celui-là. Enfin, si ça l'amuse.

- Il a respecté les formes en tout. Il a même déjà fait parvenir la boisson du duel.

- La boisson du duel? S'étonna la gardienne en se penchant vers son conseiller. Ou alors il veut vraiment respecter tout le cahier des charges ou...

- Il va chercher à vous empoisonner. C'est un prince de Manaras et ils sont coutumiers du fait.

- Manaras? Il vient de loin celui-là. Selon la règle, je suis tenue de boire la boisson au moment du duel sauf si je prouve qu'elle est empoisonnée. Nous allons alors la tester. Choisis trois de mes guerrières, les plus solides et fais leur goûter. Nous verrons bien si elles survivent. »

Gilchrist ne parut même pas choqué par la désinvolture avec laquelle Luna jouait avec la vie de ses protectrices. Il était désormais habitué à son comportement sans aucune empathie ni respect pour la vie d'autrui. Il se contenta de s'incliner la tête et repartit comme il était venu.

De son côté, Luna oublia rapidement ce prince de Manaras si respectueux des formes et revint vers ses protectrices en pleine orgie. Elle se leva de son trône, descendit de l'estrade et se rapprocha des groupes en plein ébat.

Semblant hésiter, elle détailla les différents petits amas de femmes avant de se diriger vers un couple. Les deux femmes étaient organisées en 69, chacune la tête plongée entre les cuisses de l'autre utilisant autant la langue que les doigts pour obtenir le plaisir de sa partenaire.

La gardienne s'agenouilla et posa la main sur la fesse de celle qui était placée au-dessus. Cette dernière sentit à peine ce contact avec la folie sexuelle qui la tenait. Luna sortit alors d'une de ses poches un gode en bois qu'elle avait fait réaliser spécialement pour satisfaire ses plaisirs.

Elle glissa l'objet entre les fesses de la guerrière. Cette dernière releva la tête en sentant le contact froid du bois sur sa peau puis la pression de l'objet sur son anus. Elle tenta de se redresser mais celle qui se trouvait en dessous d'elle serra ses bras autour de sa taille, l'emprisonnant dans sa position.

Contente que sa cible fut ainsi immobilisée et totalement vulnérable, la gardienne poussa fort sur l'objet qui s'enfonça dans les entrailles de la protectrice. Cette dernière poussa un grand cri de douleur.

Elle n'était au service de la gardienne que depuis peu de temps et, si elle ressentait déjà les effets des multiples drogues qu'on lui avait fait ingérer, elle était encore vierge de cet orifice. C'était d'ailleurs pour cela que Luna l'avait choisie comme victime. Il était toujours plus plaisant d'infliger des souffrances à celles qui en avaient peu connues.

Elle poussa puissamment l'objet dans le fondement de la jeune femme et obtint des hurlements stridents qui ne dérangèrent aucunement les autres jeunes femmes en pleine action. Elle commença alors à faire aller et venir l'objet entre les entrailles de sa servante puis, utilisant son pouvoir, elle le fit accélérer à une vitesse qui le rendit presque invisible.

La jeune femme hurlait et se débattait dans tous les sens. La douleur était insupportable mais l'autre guerrière qui la retenait fit preuve d'une force insoupçonnable. Luna put ainsi continuer à la rudoyer sans opposition.

Au bout d'un certain temps, les cris de douleur baissèrent d'intensité puis cessèrent totalement. Ils furent alors remplacés par d'authentiques gémissements de plaisir puis même par des hurlements d'extase.

Le cocktail de drogues utilisé par la gardienne était redoutable et commençait à modifier l'essence de la jeune femme. Celle-ci ne faisait plus vraiment de différence entre sa douleur et son plaisir et se perdait dans un délire aphrodisiaque qui ne promettait que devenir pire.

Satisfaite du résultat, Luna retira le gode du fondement de la jeune femme. Cette dernière, libérée de l'étreinte de sa camarade, roula alors sur le sol, en nage. Elle soufflait péniblement et du sang coulait entre ses fesses. Cet acte l'avait conduit au bout de ses forces.

Luna essuya son instrument dans la crinière de la pauvre jeune femme et se releva. Elle jeta un regard sur l'ensemble des convives, à la recherche d'une nouvelle proie.

CHAPITRE 4

Ace Jus, assis à la table de la taverne, écoutait le discours de Desk Riel avec une mine dubitative.

« Dix pièces d'or par tête, répéta-t-il après que son ami eut terminée explication. C'est quand même plutôt maigre.

- L'équipement et la nourriture sont fournis. C'est suffisant pour un début surtout que la totalité du pillage et promis aux hommes choisis.

- Si pillage il y a. Parce qu'avec mille gaillards dans un pays en guerre où les armées ne cessent de se faire et se défaire cela reste très aléatoire.

- Nous ne serons pas que mille. Mon commanditaire a promis une véritable armée.

- Je sais, je sais mais ton commanditaire, il ressemble plus à un illuminé qui voit des anges qu'un véritable chef de guerre.

- C'est le fils de Jaine Mar Et cela me suffit.

- Pas moi. Je respecte son père et je reconnais que je lui dois la vie moi aussi mais cela ne présage rien de la qualité du fils. Je doute qu'il soit aussi bon.

- Et moi je pense qu'il est meilleur au contraire. Je ne parle pas tant de sa qualité de combattant ou de général. Je pense qu'il a une dimension supplémentaire. C'est un homme avec une vision.

- Oui, un homme qui a des visions plutôt. Je doute que tu arrives à trouver ne serait-ce que cent hommes prêts à te suivre et je n'en serai pas.

- Réfléchis un peu. Tu es comme moi, tu ne rajeunis pas. Nous aurons bientôt dépassé les cinquante ans et il n'y a pas beaucoup de combattants de notre âge qui survivent sur les champs de bataille.

- Et bien tu es bien positif aujourd'hui.

- Non je suis réaliste. Maintenant pense à autre chose. Imagine un pays totalement dans le chaos. Imagine une armée capable de refédérer ce pays. Pour cela elle devra éliminer tous les chefs de guerre qu'elle rencontrera et cela fera un sacré paquet de territoire. Toute la place nécessaire pour que quelques hommes volontaires et expérimentées puissent fonder leurs petites baronnies. La parfaite retraite pour des mercenaires fatigués. Garolia pourrait être notre planche de salut. »

Ace Jus dévisagea son ami et se demanda s'il s'agissait d'un véritable projet ou d'un simple argument pour le convaincre. Il devait cependant reconnaître qu'il n'avait pas tort.

L'âge était le pire ennemi d'un mercenaire. Il savait que son espérance de vie ne dépassait pas les quelques années à son stade. Mais imaginer que cet immense marasme, ce champ de bataille perpétuel qu'était Garolia pusse être la solution pour prolonger leur vie dans la quiétude lui paraissait totalement ridicule.

Cependant, l'homme qui lui parlait n'était pas qui un illuminé. Desk Riel était même connu pour plutôt bien juger de la personnalité de ses interlocuteurs alors s'il était prêt à suivre cet aristocrate de Manaras, la question méritait une bonne réflexion.

« Très bien, repris Ace Jus. Je vais y réfléchir. Je ne te garantis rien mais nous en reparlerons. »

Desk Riel hocha simplement la tête et ne montra pas sa satisfaction. Compte tenu du nombre de refus qu'il avait déjà essuyé, cette réponse lui convenait.

Pour l'instant Ace Jus avait raison, il n'arrivait pas à réunir assez d'hommes pour former la force nécessaire à Ceder Rif mais il restait un espoir.

L'aristocrate lui avait promis un coup d'éclat. Quelque chose qui résonnerait dans l'ensemble des douze royaumes et qui n'avait plus été fait depuis plus de mille ans.

Il était resté vague afin, selon lui, de ne pas inventer son projet mais s'il avait raison alors, Desk Riel le savait, les mercenaires se masseraient devant sa porte pour rejoindre l'armée d'un tel homme.

Restait à espérer qu'il avait bien jugé le personnage car s'il s'avérait qu'il avait ainsi milité pour un authentique dingue, il perdrait sa réputation et se serait sans doute la fin de sa carrière de mercenaire.

CHAPITRE 5

« Alors elle n'est pas empoisonnée? demanda Luna un brin déçue.

- Aucune de vos protectrices n'a montré le moindre symptôme, confirma Gilchrist en tendant la bouteille contenant le liquide. Je l'ai aussi fait analyser par un alchimiste. Il n'y aura trouvé que quelques herbes habituelles du culte de la Candula et quelques gouttes de sang, sans doute le sien. Une boisson rituelle classique de Manaras en fait. Rien qui ne paraisse dangereux pour vous.

- Alors je vais devoir la boire. Dommage, j'aurais aimé le frustrer dès le début. Enfin, je saurai me rattraper par la suite.

- J'ai pris quelques renseignements sur cet homme et ...

- Aucun intérêt. C'est un homme et je suis une gardienne. J'ai le pouvoir du ciel et il ne peut rien contre moi. »

Luna se releva et tourna ostensiblement le dos à son conseiller pour bien lui faire comprendre qu'elle ne voulait pas continuer la conversation. Gilchrist se plia à la volonté de sa maîtresse mais n'en pensait pas moins.

Il avait bien enquêté sur cet homme et découvert que ce Ceder Rif n'avait rien à voir avec les habituels guerriers qui venaient défier la gardienne.

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