Prise d'Otages au Camp de Nudistes

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Un enlèvement de masse entre contrainte et consentement.
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Il est évident que ce qui suit est un récit de fiction. Il ne peut être et ne doit être lu que comme tel.

Dans cette optique, on notera que des personnages se nommant Loiseau n'apparaissent que dans des œuvres dessinées de fiction belge (excellentes au demeurant), c'est dire le degré de réalisme...


— Chef, chef! Il semble qu'on ait logé les auteurs du casse du casino de la semaine dernière. Mais ils ont pris des otages, et ils ont pas lésiné, y'en a un sacré paquet.

— Où sont-ils?

— J'attends confirmation, mais tenez-vous bien, ils sont chez les culs nus, à l'Aphrodisiak.

— Quoi? Le camp de nudistes? Il manquait plus que ça.

— Ouais. Ils ont tout un bâtiment en otage où se tenait une petite fête un peu olé-olé d'après ce qu'on m'a dit. Mais, info à prendre avec des pincettes, hein! Vu la réputation du lieu, on a vite fait de... enfin vous voyez ce que je veux dire.

— Bon, allons-y. Il va falloir un négociateur et les cow-boys. En route!

***

— Loiseau! Roland Loiseau! Y'avait donc personne d'autre pour négocier? Je l'crois pas... Dès qu'il y a du trèfle dans une histoire...

— Oh, arrête ton char, Lucan, tu veux bien?

— Me dis pas qu'il y a pas de nanas dans le coin?

— Ce que tu peux être lourdingue quand il y a des filles impliquées.

— Bon, bon... qu'est-ce qu'on a?

— Les quatre minables sont enfermés dans cette bâtisse : trois mecs et une nana. Il semblerait qu'ils soient impliqués dans le casse du casino. Mais j'ai de sérieux doutes sur ce point... Ils sont là-dedans depuis plus d'une heure je pense enfermés avec un certain nombre d'otages. Je n'ai pas pu savoir combien, ni dans quelle condition, sauf qu'ils vont bien d'après les truands. Quand j'ai pris contact avec eux, ils ont accepté de relâcher les gosses...

— Contre?

— J'y viens. Ils ont envoyé cette vidéo sur mon smartphone. Pour prouver qu'ils ne plaisantent pas.

— Mais, putain c'est...

— Ouais, une paire de cuisses bien écartelées avec une batte de baseball enfoncée dans la chatte. Et le commentaire : « si vous ne faites pas exactement ce qu'on demande, on poussera la batte. Et on a plein de trous à notre disposition et encore plein d'idées en réserve! Vous avez trente minutes. » Et ils ont coupé.

— Qu'est-ce qu'ils veulent?

— Pour l'instant, j'en sais rien. À part savoir que je suis prêt à les écouter et entendre leurs revendications.

— Pourquoi avoir laissé ce délai de trente minutes d'après toi?

— Pas idée! Ils n'étaient peut-être pas d'accord entre eux sur leurs exigences...

— En tout cas, il y a une nana qui a un sacré machin entre les cuisses. Repasse-moi la vidéo, Roland.

— On voit rien d'autre que sa chatte, la batte et...

— ... et un petit tatouage juste au-dessus du sexe, sur le mont de vénus. Fais pause, pour voir si on peut distinguer quelque chose.

— Qu'est-ce que tu espères? Tu veux l'identifier par son tatouage?

— C'est un camp de nudistes, ils sont toujours à poil. Si son tatouage est, disons, remarquable, y aura quelqu'un, un gonze, qui l'aura remarqué. On aura une chance de savoir qui elle est.

— Et ça nous avancera à quoi?

— Ils sont nombreux, mais ils sont pas tous là. On doit savoir qui est là. C'est ton boulot pourtant... Tu peux zoomer dans l'image?

— Ok, ok!

— Je distingue un S stylisé, puis des lettres entremêlées. Ça finit par un T minuscule avec une sorte de trait soulignant le mot. Putain! Le mot, c'est Slut!

— Quoi? Salope? T'es sûr de toi?

— Ouais, mon gars. Regarde par toi-même, c'est presque illisible, mais ça ne peut pas être autre chose. La fille a bien le mot Slut tatoué juste au-dessus de la chatte. Les salopards n'ont pas choisi cette fille au hasard! J'en suis certain! Ils savaient...

— Bien. Il reste du temps. Il faut qu'on voie les responsables du camp.

— Pourquoi? Tu ne les as pas déjà rencontrés en tant que négociateur?

— Ils étaient pas là. Absence professionnelle à ce qu'on m'a dit. On les a prévenus, ils devaient revenir en urgence.

— Et pour le reste?

— D'après les gardiens à l'entrée, le quatuor est arrivé dans un gros SUV. Il a foncé tout droit et détruit la barrière. Puis il s'est dirigé vers le bâtiment que les lascars occupent actuellement. Je ne vois pas pourquoi celui-ci. Sauf à cause des occupants, à part ça et le fait qu'il est près de la mer...

— Je crois que la cavalerie arrive! Je vais leur dire de rester en retrait pour l'instant, tant qu'on n'en sait pas plus.

— OK, merci Lucan.

***

Roland Loiseau sent la nervosité l'envahir. Cette situation le désarçonne. Elle est trop inhabituelle. Gérer des otages dans un camp de nudistes, avec des fous qui sont prêts à escalader les degrés de l'ignominie pour obtenir ce qu'ils désirent, cela dépasse ses compétences. Des truands qui ne paraissent pas pressés d'exprimer leurs revendications, voilà qui est incongru. De plus, il n'apprécie guère Louis Lucan. C'est un bon flic, mais un type pas très fiable et aux réactions imprévisibles, plus dictées par sa bite que par son cerveau. De ce point de vue, il doit bien se l'avouer, Lucan et lui se ressemblent un peu trop. Même milieu de trentaine, même divorce pour cause de boulot aux horaires trompeurs renforcés d'infidélités adultérines, même attrait pour les filles éphémères... Seuls leurs physiques diffèrent. Quoique Loiseau pense qu'en continuant à siffler des bières, il ne tardera pas à rattraper le tour de bide de Lucan. Pour ce qui est de son crâne, il commence à lui faire concurrence, mais Loiseau se déplume des tempes, alors il a adopté la coupe au bol, tandis que Lucan garde sa tonsure de moine. En fin de compte, se trouver dans ce lieu, entouré de culs nus et de chattes à l'air n'est pas pour lui déplaire. Il espère juste ne pas rencontrer trop de couilles et de têtes de nœuds.

Il ressasse ces pensées lorsqu'on lui annonce que les gérants de l'Aphrodisiak (quel nom! Bordel, tout un programme) sont arrivés. Il doit rassembler le max d'infos avant d'entrer en contact avec les preneurs d'otages qui sont peut-être des voleurs. Mais ça, c'est le problème de Lucan. Quoique... ça risque de devenir le sien aussi.

— Roland Loiseau, je suis chargé de négocier avec les preneurs d'otages. Et vous êtes?

— Max Doni, responsable de l'Aphrodisiak, et voici ma compagne Inès.

— Vous n'êtes pas les propriétaires?

— Copropriétaires seulement...

— Et les autres copropriétaires sont...

— À l'étranger, je ne sais pas où exactement.

— Ils sont français?

— Non. Serbes.

— Je vois. Que pouvez-vous me dire sur les personnes enfermées dans le bâtiment?

— C'était une réunion sympa, pas familiale mais presque puisqu'il y avait des jeunes. En soirée, ça devait être une fête un peu plus... adulte si vous voyez ce que je veux dire.

— Pas vraiment, non.

— Eh bien, libertine entre adultes consentants uniquement.

— Et les gamins?

— Auraient été au pieu! Qu'est-ce que vous croyez! D'ailleurs, tous les adultes présents l'après-midi ne seraient pas restés.

— Expliquez-vous!

— Il y a une clientèle disparate à l'Aphrodisiak. Une plutôt classique, disons naturiste ouverte d'esprit qui accepte la présence d'une autre plus coquine et libertine pour autant que cette dernière la respecte ainsi que ses limites.

— C'est-à-dire?

— Oh! Commissaire!

— Je suis pas commissaire!

— Eh bien, de ne pas pratiquer certaines activités devant les ados ou plus jeunes et de manière plus générale, en imposer la vision à ceux qui ne souhaitent pas les voir.

— Et ça inclut...

— Vous n'avez pas compris? J'ai un règlement que je peux vous fournir.

— J'aime bien que les pervers assument leurs penchants.

— Ce n'est pas de la perversion!

— Si vous l'dites! Assumez alors!

— Bien. Pour être explicite : tout ce qui est activité sexuelle solo ou à plusieurs, c'est-à-dire masturbation publique ou gang-bang, les trucs Sado-Maso et assimilés, les exhibitions manifestement outrageuses...

— Et c'était le but de la petite fête du soir?

— Je suppose.

— Vous supposez, vous supposez! Mais les truands ne sont pas rentrés dans votre camp, et dans ce bâtiment par hasard! Ils y ont filé tout droit!

— Je ne comprends pas la raison... je ne sais pas.

— Combien de personnes étaient prévues pour assister à la matinale?

— Je ne sais pas.

— Comment, vous ne savez pas! Et les consignes de sécurité! Il y a bien des consignes à respecter dans ce foutoir, non?

— Oui, oui, mais, mais... je vais me renseigner.

— C'est ça, et faites fissa, si vous ne voulez pas que ce soit la dernière fête avant fermeture définitive de l'Aphrodisiak.

Max Doni s'éclipse nageant dans la sueur de la graisse que l'interrogatoire incisif mené par Loiseau a fait fondre. Loiseau trouve que ce type a tout du faux jeton, et il a pris plaisir à l'enfoncer. De plus cette association avec un gus, un Serbe qui sera difficile à trouver, ne lui plait pas. Ce Doni a dans les quarante-cinq ans et sa femme parait beaucoup plus jeune que lui, dans la trentaine et plutôt trop bien fichue pour ce gros tas de saindoux. Quand Doni sort, sa femme fait mine de l'accompagner, mais Loiseau la retient : elle n'a pas moufté durant l'entretien. Loiseau prend quelques instants pour changer de ton. Il s'est défoulé sur ce pleutre inutile qu'est le mari ou l'amant. L'homme de paille est parti la queue entre les jambes et Loiseau en ressent une sensation de soulagement. Il est convaincu que ces deux idiots ne servent que de prête-noms aux Serbes. Avec la femme, il doit la jouer à la fois plus ferme mais plus cool.

— Bon. Écoute-moi bien. Tu vas me dire tout ce que tu sais à propos des dessous de ce camp. Et t'as intérêt à ne rien me cacher sinon...

Loiseau laisse retomber un silence qu'il souhaite pesant et menaçant. Il observe la femme. Elle semble réellement effrayée. À deuxième vue, c'est une petite blonde mince plus jolie que belle qui à l'air de faire beaucoup trop attention à son apparence. Elle est vraiment plus jeune que Doni et Loiseau a beaucoup de mal à situer le niveau de leur relation.

— Sinon, je t'envoie discuter avec les ravisseurs pour qu'ils nous fassent part de leurs conditions. Pas sûr qu'il te renvoie...

Et Loiseau lui met la vidéo sous le nez. La femme fait un pas en arrière et une mimique crispée. Mais contrairement à ce à quoi le négociateur s'attendait, elle ne détourne pas le regard.

— Je crois, je crois que je connais cette femme!

Elle se rapproche un peu de l'écran. Loiseau met la vidéo sur pause.

— Oui, c'est Mimi... oui, c'est bien Mireille.

— Son nom?

— Je ne le sais pas, mais on doit pouvoir trouver.

— D'où tu la connais?

— Vous savez, les gens sont nus, et même sans le vouloir, on remarque les gens comme elle.

— Les gens comme elle?

— Je veux dire avec un tel tatouage!

— Il faut le vouloir pour le voir.

— Vous croyez?

Elle sourit en prenant un air énigmatique.

— Tu veux dire quoi au juste?

— Je veux dire que lorsqu'une femme écarte les cuisses... elle attire les regards. Et l'inscription... vous comprenez, elle ne laisse pas place au doute.

***

Le cui-cui de la sonnerie du smartphone de Loiseau gazouille interrompant la conversation. Inès se retient de rire. Loiseau s'apprête à rejeter l'appel, lorsqu'il s'aperçoit qu'il provient des ravisseurs. C'est trop tôt, il n'a pas assez d'éléments à sa disposition, pourtant il doit prendre l'appel. C'est un appel vidéo. Qui ne laisse aucun doute : la femme, Mireille puisque c'est son prénom, apparaît sur l'écran. En fait, c'est son bas ventre et ses cuisses qui sont cadrés. Juste ce qu'il faut pour montrer la batte de baseball bien enfoncée dans sa vulve. Il est évident que les malfrats ont accentué l'introduction de l'engin depuis la dernière fois. Certaines inscriptions qui étaient visibles sur la batte ont disparu. Et la prise de vue est zoomée, il n'y a plus de doute quant au tatouage, la fille est bien fière d'affirmer sa nature de dévergondée aux yeux de tous les membres de l'Aphrodisiak.

— Alors, le flic, as-tu autant progressé dans ta réflexion que la batte dans la chatte de cette femme?

— Vous n'avez rien demandé!

— Ce n'est pas ce qu'on demande qui compte pour l'instant, c'est ce que tu es prêt à faire. Nous, on a fait un geste : on a largué les mômes, et note bien qu'on n'a rien exigé, en signe de bonne volonté. On a aussi montré notre détermination : on peut graduer notre... "répression" sur les otages, sans avoir à les tuer. Ça laissera des traces. Toi? Tu es prêt à nous satisfaire sans discuter? Oui ou non? Si c'est non, cette garce va se coltiner ce bout de bois dans le con pour un bon bout de temps! En fait pour tout le temps pendant lequel elle pourra le supporter! Et on le fera savoir... Après...

— Vous n'allez pas la tor...

Mais la communication est coupée.

Loiseau se tourne vers Inès.

— Tu sais quoi à propos de cette Mireille? l'interroge-t-il nerveusement.

Inès dénie de la tête pour souligner qu'elle ne sait rien d'elle de plus que ce que colporte rumeur. C'est une salope qui couche avec qui a envie d'elle. Coucher n'est pas juste, puisqu'elle n'est pas souvent sur le dos. Elle a plutôt la réputation de se trimballer à quatre pattes. Voilà tout ce qu'elle peut dire.

— Elle a un mec?

— Sûrement, mais je le connais pas.

Sur ces entrefaites, Doni se pointe.

— Putain, je t'avais presque oublié toi. Alors, quelles infos? Combien sont-ils là-dedans?

— Exactement, je sais pas, mais moins d'une cinquantaine.

— Cinquante! Bon sang, ils fêtaient quoi?

— J'en sais rien. C'était un prétexte pour attirer des participants à la séance du soir, qu'est-ce que j'en sais!

— Et les libertins, tu as idée de combien il en serait resté?

— Non, non.

— Dans le camp, combien y en a?

— J'en sais fichtre rien! Au pif, s'il y a cinquante participants, et qu'ils savaient comment ça finirait, je dirais qu'une petite vingtaine serait restée. Sans garantie, hein!

— Bon, je vais pouvoir discuter avec leur chef ou celui qui fait office de porte-parole.

Lui revient alors la phrase du ravisseur : « et on le fera savoir ». Ils ont l'intention de diffuser les vidéos!

— Tu peux couper l'internet dans ton camp? demande Loiseau à Doni.

— Je pense que oui, mais les estivants vont râler.

— On s'en fout de ce qu'ils penseront...

— De toute manière, je n'peux pas couper le réseau téléphonique...

— Je vais demander l'occultation de la zone.

— Ça va être long, y'a plein d'antennes-relais des différents fournisseurs dans le secteur et vous aurez du mal à communiquer avec les types si vous installez un occulteur, intervint Inès.

Loiseau se tait, semblant réfléchir. Les types risquent une réaction imprévisible s'il coupe les communications.

— Et puis... il y a déjà des images sur un site porn. On voit bien que c'est Mireille... ajoute Inès.

— Montre! ordonne Loiseau. Putain, t'as raison. On n'ignore rien d'elle, ses nichons, sa chatte, son cul, tout y passe. Sauf sa tronche, et bien sûr que c'est filmé lors d'une prise d'otages.

Loiseau rappelle les ravisseurs.

***

— Je suis prêt à discuter pour vous accorder ce que vous voulez dans la limite du raisonnable, commence Loiseau.

— Voilà qui est mieux.

— Mais...

— Voilà qui est moins bien.

— Non, écoutez-moi, arrêtez d'humilier cette fille!

— Qui te dit qu'on l'humilie?

Loiseau est désarçonné pendant un court instant durant lequel le ravisseur en profite pour enchainer.

— Tu as vu son tatoo, non? On a choisi une salope assumée... dit-il en rigolant.

— Bon, bon. Que veux-tu? Et d'abord comment je dois t'appeler?

— Bob, appelle-moi Bob. On veut que tous les flics s'écartent.

— Ce sera fait, Bob.

— On veut un Chevrolet Express Passenger Van, celui avec permis B, 12 places minimum. Tu sais déjà qu'on est quatre. On prendra huit passagers avec nous. Donc, garnis le van avec de la bouffe et de l'eau en conséquence. Personne ne devra nous suivre et pas de traceur, on a des détecteurs. Sinon...

— OK, je m'en occupe. Pourquoi être venu ici?

— T'es bien curieux, le flic. Mais la réponse est simple : pour prendre des otages. Rappelle quand tout sera OK.

Et il coupe la communication.

Loiseau réclame le van demandé par les ravisseurs.

***

Doni ramène Christelle, une fille qui prétend connaître Mireille Curvey, Mimi la tatouée. Loiseau ne peut s'empêcher de reluquer cette Christelle. Elle est assez jeune, dans la trentaine, plutôt jolie et bien faite, et nue. Loiseau se redit que les enquêtes chez les culs nus n'ont pas que de mauvais côtés. Il s'efforce de détacher son regard des seins de la fille qui ballottent agréablement avant qu'elle ne s'aperçoive de son insistance, mais c'est trop tard. Tant pis, il hausse la mire et tente de la verrouiller sur les yeux de la naturiste, des yeux dont le marron, contrairement à ses seins, n'a rien d'exceptionnel.

Après que Doni l'a présentée à Loiseau, celui-ci demande au gérant de les laisser.

— Vous pourriez enfiler quelque chose sur vous? demande Loiseau en guise d'excuse pour avoir maté les nichons de la fille un peu trop longtemps. Je ne suis pas encore habitué à croiser des gens complètement nus.

— Il faudrait que je retourne à mon appartement, et de toute manière, me vêtir serait le meilleur moyen pour ne pas vous habituer, ajoute-t-elle avec un sourire moqueur.

Loiseau doit convenir qu'elle a raison, mais il ne peut s'abstenir de s'interroger sur l'attitude de la fille.

— Que pouvez-vous me dire à propos de cette Mireille Curvey...

— Je ne la connais pas intimement, on a juste papoté ensemble. D'après ce que m'a dit Monsieur Doni, elle est prise en otage, n'est-ce pas?

— Oui, et exhibée. Sans reconnaissance faciale pour l'instant, si je peux m'exprimer ainsi.

— Je ne comprends pas.

— Les ravisseurs ont posté une vidéo d'elle sur différents sites pornos. On voit son corps, mais pas son visage. Elle est identifiable par son tatouage...

— Oui, slut. Ce n'est pas un tatouage permanent, il s'efface facilement. Pour Mireille, c'est un peu compliqué à expliquer. Elle vient ici pour vivre une vie vraiment très différente, pendant deux ou trois semaines. Pour elle, ce n'est pas juste se mettre nue physiquement. En se dépouillant de tout, elle se met à nu. Elle s'expose complètement et elle s'habille de ses fantasmes... elle les affiche sur sa peau par ce tatouage en quelque sorte. Et au final, ils s'invisibiliseront définitivement avec la disparition du tatouage et elle renfilera son slip.

— Ce que vous voulez dire c'est qu'elle n'est une salope que pendant deux ou trois semaines?

— Pas tout à fait. Je pense qu'elle n'autorise les autres à la voir comme telle que pendant ce temps-là.

— Ce qui voudrait dire que Bob ne me mentait pas...

— Si vous voulez dire qu'elle était consentante, je pense que vous vous trompez. Elle ne pouvait pas l'être, car elle n'avait pas décidé de la situation.

— Putain, je suis largué! Je vais vous demander de rester dans les parages. Je risque d'avoir besoin d'éclaircissements. Les ravisseurs ont demandé un van, ils projettent donc d'emmener des otages et de les utiliser, mais les réactions des otages femmes ne seront probablement pas exactement celles auxquelles je m'attends.

— Je peux vous donner quelques exemples, mais ils ne seront peut-être pas en rapport avec votre cas.

— Pourquoi?

— D'abord, il faudrait que les femmes que je connais soient dans ce groupe d'otages, ensuite que les situations correspondent. Ce n'est que rarement le cas.

— Le van est devant le bâtiment, informe Lucan en entrant dans la pièce. C'est qui elle?

— Christelle, elle peut m'aider à comprendre la psychologie de certaines des femmes otages.

— Elle est surtout..., commence Lucan, puis il se tait conscient qu'il va dire une connerie.