Ombres & Complot - Chapitre 11

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Plusieurs jours passèrent...
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Partie 11 de la série de 12 pièces

Actualisé 06/07/2023
Créé 11/25/2015
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Plusieurs jours passèrent durant lesquels Alis passa le plus gros de son temps à récupérer de ses blessures.

Ses réserves de nourriture baissaient à vue d'œil, mais compte tenu de la proximité du commerce voisin, elle préférait ne pas s'en soucier pour le moment.

Heureusement les vestiaires du commissariat avaient une douche dont elle profita dés que son état le lui permit. Elle trouva un peu d'argent dans les casiers, ainsi qu'un pull beaucoup trop grand pour elle mais qui devint vite un pyjama acceptable, ses vêtements imprégnés de sang commençant à avoir besoin d'un bon passage en machine.

A mesure que son état s'améliorait, Alis fouilla l'endroit avec un peu plus de méticulosité. Elle trouva un plan de la ville et se mit à lire avec intérêt les différents dossiers du Shérif.

Il n'était fait aucune mention directe des créatures et autres horreurs qui peuplaient Shorecester, mais il y avait énormément d'allusions à des événements étranges ou des cas d'hallucinations, et elle ne tarda pas à lire assez facilement entre les lignes.

Elle sentit un courant d'air glacial lui remonter le long de la colonne vertébrale en repensant à Samara, au traqueur et à tout ce qu'elle avait vu depuis qu'elle était ici.

Si elle s'y laissait prendre le désespoir ne tarderait pas à la submerger, enhardi par la solitude qui ne faisait qu'ajouter à son sentiment d'insécurité.

Elle reporta son attention sur le plan de la ville et commença à y marquer les endroits dont le Shérif faisait le plus état lors de ses rapports. Elle entoura ensuite la mairie puis le manoir où elle avait eut la malchance de croiser la route de Samara, et enfin l'endroit où elle pensait avoir émergé sur les docks lors de leur fuite.

Elle replia ses jambes nues contre elle, enveloppée dans le pull et tourna légèrement de gauche à droite sur le fauteuil à roulettes du Shérif, pensive.

Elle rajouta une marque sur la carte, là où se situait l'entrepôt qu'avait autrefois brûlé son ancêtre et elle hocha la tête pour elle même.

Les différents points formaient trois grandes zones toute en longueur, s'étirant des docks chacune vers une des extrémités de la ville.

Elle esquissa un sourire effrayé, mal à l'aise, en réalisant que toute ressemblance avec une main qui étendrait son influence maléfique sur la ville n'était pas fortuite. Malgré tout, un plan commençait à germer dans son esprit.

Le lendemain, quand elle alla fouiller ses réserves pour y prendre quelque chose à manger, elle grimaça en s'apercevant qu'il ne lui restait plus qu'une malheureuse barre de céréales. Elle la mangea en hâte et après une rapide douche, elle enfila ses vêtements noirs.

Ça faisait un bout de temps qu'elle n'avait pas mis les pieds dehors, elle espérait s'être faite un peu oublier. Elle ramassa son sac et fut satisfaite de voir que son trousseau de clé ouvrait la porte principale. Elle jeta un bref coup d'œil dehors en entrouvrant la porte, puis n'apercevant personne, elle se hâta de sortir et de refermer derrière elle.

Elle retint son souffle en entrant dans le commerce. Il y avait pratiquement une dizaine d'individus, dispatchés dans les différents rayons, et tout les yeux s'étaient tournés vers elle instinctivement. Elle s'efforça de faire preuve d'un air détaché et avança prudemment vers un des rayonnages vides.

Alis se dépêcha autant que possible de rassembler ce dont elle avait besoin, essentiellement de la nourriture facile à conserver et peu coûteuse. Elle se hâtait d'autant plus à chaque fois qu'elle croisait quelqu'un, sentant le regard lourd la scruter avec attention.

Son budget s'évaporait à vue d'œil mais elle sentait qu'elle n'aurait pas l'occasion de revenir aussi fit elle un vague détour par le rayon habillement. Elle prit un long trench gris foncé qui lui arrivait au mollet, une petite robe, principalement parce qu'elle n'était pas chère et ferait un change acceptable, et une paire de bottines en promo à la qualité douteuse.

Alors qu'elle se dirigeait vers les caisses, elle aperçut une bonbonne de déodorant de bonne taille et l'ajouta à ses achats, un œil rivé vers le petit groupe qui quittait les rayonnages et s'avançait lentement dans sa direction, certains n'ayant même pas pris la peine de s'encombrer d'articles.

Elle se retourna vivement et pressa le pas vers les caisses. Le jeune à qui elle avait eu affaires auparavant avait cédé sa place à une grosse bonne femme à la mine patibulaire et au regard brillant de malveillance et de bêtise.

" Bonjour... " Alis lui adressa son plus beau sourire qui ne parvenait à dissimuler complètement l'angoisse qui se saisissait d'elle.

Elle n'eut en retour qu'un grognement, la caissière lui jetant des regards inquiétants à mesure qu'elle scannait les achats.

Alis remplissait son sac à toute vitesse, surveillant par de bref coup d'œil les différents individus présents.

Une poignée d'entre eux attendait patiemment dans la file de la caisse, à quelques mètres d'elle, ne la quittant pas des yeux, comme si ils allaient se jeter sur elle dés l'instant où elle aurait rangé le dernier article.

Les autres prenaient lentement mais surement la direction de la porte d'entrée.

Du coin de l'œil elle aperçut un reflet métallique en provenance de la file qui l'attendait. La plus proche d'elle était une petite vieille, aussi large que haute et la dardait de son regard plein de haine, les mains dans le dos.

Alis sentait son cœur battre la chamade, elle avait surement un couteau ou quelque autre arme, et à en voir les autres elle n'était surement pas la seule.

Le dernier article déposé dans son sac, Alis donna vivement l'argent qui lui restait à la caissière et se dirigea vivement vers la sortie. Un petit groupe commençait déjà à s'y former, et la voyant s'approcher ils s'avancèrent vers elle.

Alis déglutit, n'ayant pas besoin de se retourner pour savoir qu'un autre groupe avançait dans son dos. Elle se figea, les jambes tremblantes, ses doigts se crispant sur la poignée du sac et balaya désespérément les alentours du regard.

Elle était prise en tenaille, la caissière s'était jointe au groupe qui n'était plus qu'à quelques pas d'elle, et ceux qui gardaient la sortie allaient lui tomber dessus dans la seconde. Elle vit soudain qu'on lui faisait signe dans les rayonnages et écarquilla les yeux en reconnaissant le faciès si particulier du jeune à qui elle avait donné ses bas alors qu'elle était en ville depuis peu.

Elle s'élança vers lui sous les hurlements de rage de ses poursuivants, renversant les présentoirs sur son passage.

Malgré sa morphologie assez étrange et sa course claudicante, le jeune homme était relativement dur à rattraper. Elle sentit son cœur battre plus fort en apercevant la sortie de secours au fond du magasin. Une lourde chaîne maintenait la porte fermée. Alis se retourna, marchant à reculons vers la porte, voyant ses poursuivants approcher, l'air mauvais. Le jeune homme ne semblait pas plus préoccupé que ça. Il empoigna la chaîne et commença à tirer dessus en grognant, tout son corps semblant se contracter.

L'espace d'un instant Alis fut persuadée qu'elle était perdue et qu'elle n'aurait pas du compter sur le jeune homme déficient.

Mais son cœur fit un nouveau bond dans sa poitrine quand elle entendit un claquement métallique et que la chaîne tomba lourdement au sol. Il lui sourit béatement, son regard courant le long des courbes de la jeune femme et l'attrapa par le poignet, l'entraînant à sa suite.

Une fois dehors il voulut l'entraîner vers les tréfonds mais elle l'arrêta.

" Merci... Merci beaucoup. Mais j'ai une cachette pas loin, j'y serais plus en sécurité. " Elle s'efforça de lui offrir le plus beau sourire qu'elle était en état de fournir compte tenu de la situation et posa un baiser sur sa joue avant de partir en courant vers le commissariat, le bruit en provenance du magasin lui indiquant que ses poursuivants n'avaient pas encore abandonnés.

Alors qu'elle pressait l'allure elle fut étonnée de voir qu'il la suivait toujours. Elle ressentait un certain malaise à son égard, mais il venait sans doute de lui sauver la vie, aussi lorsqu'elle atteint le commissariat, elle le laissa se glisser à l'intérieur et referma vivement la porte derrière lui, lui faisant signe de ne plus faire de bruit.

Des claquements sur le sol ponctués de grognements et de jurons passèrent devant la porte et disparurent peu à peu pour être remplacé par un silence pesant.

Alis se retourna vers son sauveur inattendu, et lui adressa un sourire timide, ne sachant pas trop quoi faire.

Elle se racla la gorge tandis que ce dernier la détaillait avec insistance.

" Je suis Alis... Et tu es...? "

Il sembla marquer un instant d'hésitation, comme si répondre à cette simple question lui demandait des prouesses de concentration et il articula en se montrant du doigt, l'air satisfait :

" Jimmy... Jimmy content voir Alis. " Il lui sourit en retour, et fouilla dans sa poche sous le regard intrigué de la jeune femme qui rougit en le voyant sortir les bas roulés en boule. Il semblait très fier.

Elle eut un sourire forcé et s'appuya nonchalamment contre le mur, gardant une certaine distance. C'était un allié inespéré et il n'avait montré que de bonnes intentions à son égard, lui sauvant même la vie cette fois, mais cela ressemblait plus à une obsession qu'à de la bienveillance gratuite. D'autant qu'elle l'avait vu à l'oeuvre avec les chaines, il était dangereux, et si il venait à s'en prendre à elle, elle ne pourrait pas faire grand chose.

D'un autre côté elle manquait cruellement d'allié et de compagnie. Tant qu'elle se montrait prudente et bienveillante avec lui, il lui serait d'une aide précieuse.

Pour le moment il restait là à la contempler comme la huitième merveille du monde.

Alis se redressa et tendit l'oreille en entendant à nouveau des bruits dans la rue. Elle eut un sursaut en voyant la poignée de la porte bouger et la porte vibrer tandis qu'on essayait de l'ouvrir. Elle retint son souffle, dévisageant Jimmy de peur qu'il ne fasse du bruit, mais ce dernier était aussi immobile et silencieux qu'elle, visiblement bien conscient du risque qu'il y avait.

La porte cessa de bouger après de longues secondes et des jurons se firent entendre derrière la porte. Ils n'avaient pas lâcher l'affaire et continuaient de fouiller le coin pour lui mettre la main dessus.

{ La fenêtre... Si ils tombent dessus et qu'ils ont la même idée que moi... Ce n'est qu'une question de temps... }

Elle se dirigea aussi silencieusement que possible vers le bureau de Joe et commença à enlever tout les objets qui traînaient dessus, les posant un peu plus loin sur le sol, puis elle désigna le bureau à Jimmy puis le couloir. Celui ci l'observa, visiblement perdu et ne compris que lorsqu'elle commença à soulever le bureau de son côté. Il se dépêcha de venir l'aider et décolla brutalement le bureau du sol, souriant. Elle faillit basculer en arrière mais se rattrapa de justesse, puis elle le guida vers l'arrière pièce. Mettre la table en place s'avéra plus facile qu'elle ne l'aurait pensé avec l'aide de Jimmy, mais ce fut plus bruyant aussi, et elle crut entendre appeler à l'extérieur. Ils calèrent la porte debout contre la fenêtre avec d'autres meubles puis quittèrent la pièce en prenant soin de bloquer la porte avec une chaise.

Il y eut plusieurs autres tentatives pour passer par la porte d'entrée. Jimmy lui montra le bureau du Shérif, visiblement en proie à la confusion.

" Encore? "

Elle secoua doucement la tête à son attention.

" Non, plus tard. Pour le moment ils ne savent pas qu'on est ici et la porte a l'air solide... "

Il haussa les épaules et se reprit à la contempler longuement ce qui la mis à nouveau particulièrement mal à l'aise. L'adrénaline commençait à se disperser et la douleur a son flanc se réveillait au passage. Elle ouvrit la cellule où elle dormait et alla s'asseoir sur la couchette, suivie par le jeune homme.

Il la regarda, hésitant, attendant visiblement quelque chose, et son regard s'illumina quand elle lui fit signe de s'asseoir à côté d'elle.

" Merci pour tout Jimmy... J'ai bien peur que tu doives rester ici le temps que ça se calme dehors... "

Il lui toucha les cheveux, l'écoutant à moitié et elle se mordit la lèvre. L'espace d'un instant elle se demanda si ce ne serait pas plus sur de l'enfermer dans la cellule le temps que... Mais si elle faisait ça elle faisait une croix sur un allié et elle devrait se méfier de l'extérieur et de l'intérieur en même temps.

Elle se recula un peu et le regarda fixement.

" Jimmy? "

Il reporta son attention sur elle, penaud.

" Tu sais pourquoi ils sont après moi? "

" Hu? "

Elle posa sa main sur la sienne et força un sourire.

" J'ai besoin de ton aide Jimmy, c'est important. "

Il se renfrogna, ce qui ne fit que ressortir ses traits grossiers et sembla en proie à une intense réflexion.

" ... Peur? "

Elle fronça les sourcils.

" Oui j'ai peur mais... "

Il secoua vivement la tête.

" Ils peur... Mère dire toi danger toi morte... "

Elle grimaça, perplexe.

" Eux ils ont peur? "

Il hocha la tête frénétiquement comme possédé.

" Alis oui! Mère dire toi partir et soldats venir tuer... "

Alis hocha la tête et resta silencieuse, pensive. Depuis qu'elle avait eut vent de ce qui se passait ici c'est vrai qu'elle pensait souvent à quitter la ville et à donner l'alerte pour que la police ou l'armée intervienne.

Elle ramena ses jambes contre elle, posant son menton sur ses genoux et soupira. Elle tourna la tête vers Jimmy.

" Pourquoi toi tu m'aides? "

Il sourit de toutes ses dents.

" Alis belle, Jimmy pas vouloir morte "

Elle lui rendit son sourire qui réduit quelque peu en voyant la façon dont il continuait à la regarder.

Elle baissa les yeux, pensive.

" Jimmy si je te dis quelque chose tu pourras le répéter à ta mère? "

Il la regarda, perplexe.

" Mmmm... Si je te donne quelque chose tu pourras le donner à ta mère? "

Il pencha la tête, la dévisageant.

" Donner quoi? "

" Un message sur du papier, c'est très très important, d'accord? "

" Jimmy ok... Partir? "

Elle secoua la tête.

" Non, demain matin. Ils cherchent encore après nous. "

Jimmy se contenta de hocher les épaules, les yeux rivés sur la poitrine de la jeune femme.

Elle passa le reste de la journée à tenter de communiquer du mieux qu'elle pouvait avec lui. Elle partagea un peu de nourriture avec lui et voyant que le plus gros de ses interactions avec elle se limitait à la contempler comme une souris devant un bout de fromage, elle en profita pour rédiger la note qu'elle comptait faire transmettre par Jimmy. Elle y expliquait qu'elle voulait trouver un compromis et souhaitait une rencontre.

Après l'avoir remaniée plusieurs fois, en choisissant des mots simples écrits clairement, elle plia la note et la laissa sur le bureau, satisfaite.

Les bruits dans la rue se faisaient moins fréquents, bien qu'il y ait encore du passage et des tentatives pour s'introduire dans le commissariat. Jimmy l'aida à barricader la porte d'entrée en y plaçant le lourd bureau du Shérif et quelques casiers métalliques.

La fatigue la rattrapait, la journée avait été épuisante nerveusement et elle n'était pas encore complètement rétablie. Elle se tourna vers le jeune homme à la carrure particulière qui la dévisageait toujours et hasarda un sourire.

" J'ai hum, besoin d'une douche, je reviens rapidement... "

" Hu... " Il l'observa avec de grands yeux tandis qu'elle récupérait son pull extra large sur le lit. Elle jeta un dernier regard derrière elle, le voyant rester sur place et se dirigea rapidement vers les vestiaires.

Une fois dans les vestiaires, elle ôta ses vêtements rapidement, les laissant sur le banc qui suivait la rangée de casiers, tout en gardant un œil sur la porte qui n'avait pas de verrou.

Elle se dirigea ensuite au bout de la pièce où une simple cloison carrelée séparée la douche du reste de la pièce. Elle se glissa sous la douche et ouvrit le robinet, laissant échapper un long soupir de soulagement en sentant l'eau chaude couler sur son corps nu.

Les pensées de la jeune femme se mélangeaient dans sa tête tandis qu'elle laissait glisser ses mains sur son corps, délassant ses muscles.

Certaines choses commençaient à lui apparaître plus clairement. Samara et l'étrange culte restait une variable inconnue, mais pour ce qui était des autres, et le Shérif avait l'air de dire qu'ils représentaient la majorité, ils craignaient avant tout pour leur survie.

{ A juste titre... Ayant vu ce que j'ai vu, jusqu'à aujourd'hui ma première réaction en quittant la ville aurait été de donner l'alerte... }

Elle frissonna en laissant courir ses mains sur sa poitrine, puis elle glissa ses doigts dans ses cheveux.

{ Si Jimmy me permet d'organiser une rencontre, j'ai mes chances de les convaincre que je ne leur nuirais pas... Je suis avocate après tout, je sais gérer ce genre de négociations... Après si ils n'entendent pas raison, je suis fichue... }

Elle ôta le pansement détrempé collé à son côté et examina attentivement la plaie. La blessure était pratiquement cicatrisée et ne présentait aucune trace d'infection. Elle esquissa un semblant de sourire, elle pourrait bientôt retirer les fils. La cicatrice serait moche mais compte tenu des circonstances c'était vraiment un moindre mal.

Elle fronça les sourcils, un léger couinement provenant des vestiaires. Elle coupa l'eau et tendit l'oreille, méfiante.

Plus de bruit... Elle s'avança vers les vestiaires, couvrant sa poitrine et son entrejambe de ses mains.

" Jimmy...? " Elle scruta la pièce, hésitante mais n'y trouva personne.

Elle rougit en imaginant le jeune homme caché dans quelque recoin à l'observer.

Alis grimaça, cette pensée suffisant à faire naître une douce chaleur dans son bas ventre.

Elle avait l'impression que l'influence de Ranos avait quelque peu diminuée depuis qu'il avait fini en charpie, mais elle était loin d'avoir disparue complètement.

Elle enfila son pull ample qui laissait apparaître une de ses épaules nue et lui tombait à mi cuisse, puis elle quitta les vestiaires en ramassant ses affaires.

Elle rougit en sentant le regard concupiscent du jeune homme quand elle rejoint la pièce principale. Celui arborait un grand sourire béat et fixait impudiquement ses longues jambes nues.

Elle lui adressa un sourire gêné et se dirigea dans la cellule dans laquelle elle avait pris l'habitude de dormir, glissant ses vêtements sous sa couchette. Elle ramassa juste le trousseau de clé et se tourna vers le jeune homme qui n'avait pas bougé.

" Hum... Je vais essayer de dormir un peu... Je vais fermer la porte au cas où... Tu veux que je t'ouvre une autre cellule? "

Il la regarda avec de grands yeux remplis d'incompréhension, aussi ouvrit elle la porte de la cellule voisine et y arrangea t'elle la couchette avant de lui faire signe.

Il s'avança prudemment, méfiant, ne la quittant pas des yeux.

Alis désigna la couchette.

" Jimmy dors ici... (Elle désigna l'autre cellule du doigt.) Et Alis dors là bas. D'accord? "

Il secoua la tête vigoureusement, émettant ce qui ressemblait à un grognement.

Elle soupira, le gaillard devait faire un bon mètre quatre vingt et était sacrément large, mais elle n'en avait pas moins l'impression de négocier avec un enfant.

" Viens là, tu verras, c'est pas si mal... "

Elle l'encouragea tandis qu'il venait le rejoindre dans la cellule. Elle tapota le lit en lui souriant tandis qu'il continuait à s'approcher.

Elle n'eut pas le temps de réagir quand il lui arracha le trousseau de clé et se dépêcha de claquer la porte de la cellule, les y enfermant.

Elle se redressa, le toisant, les mains sur les hanches.

" Rend moi ces clés, tout de suite. "

Il la fixa avec un air de défi et fit mine de les jeter entre les barreaux.

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