Ma Reine Ch. 07

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Chapitre 7

Après le repas, Geneviève m'accompagna au lieu de rendez-vous. J'avais gardé ma tenue du matin. Je me sentais tellement bien dans ces froufrous, la légèreté de la mousseline rose qui recouvrait mon corps était un pur délice.

Rapidement, les présentations de notre sœur automobiliste faites et nous voici toutes les trois en route pour la campagne. Nous rencontrâmes cette après-midi-là de nouvelles familles, des personnes âgées, parfois seules, souvent dans un dénuement difficilement supportable. Les maigres provisions que nous leur apportions et surtout notre visite les remplissaient de joie. Tous nous serraient dans leurs bras et nous embrassaient. Je récoltais quelques compliments sur ma beauté et l'air gentil qui se dégageait de moi. Certains voulaient nous offrir un cadeau, que nous devions obligatoirement refuser. Le temps passa très vite. Je me sentais bien. Personne ne semblait me remarquer, tout le monde me prenait sans problème pour une fille.

Au retour, tout à coup la voiture fit des embardées au point de devenir incontrôlable « mais qu'est-ce qui se passe? » s'inquiéta sœur Marie Thérèse. Elle gara la voiture sur le bord de la route et nous sortîmes pour essayer de comprendre et bien vite, nous constations que la roue avant droite était complètement à plat. Impossible de rouler ainsi.

« Mince, comment va-t-on faire? » « Vous ne savez pas changer une roue de secours? » demanda Blanche. «je ne sais même pas où elle est, ni si on en a une. Ça ne m'est jamais arrivé. On va demander de l'aide ».

Elle commença à faire des gestes aux premières voitures qui ne s'arrêtèrent pas. « Mais quand même, une bonne sœur et deux jeunes filles, les gens n'ont donc pas de cœur. » C'est une voiture arrivant en sens inverse qui se gara en face de la nôtre. Un homme déjà âgé, rougeaud et un peu trop joyeux nous interpella en sortant de sa voiture « Alors on est en panne, mesdemoiselles? »

Visiblement l'homme n'avait pas bu que de l'eau au repas de midi. Nous aurions sans doute préféré un dépanneur un peu plus sérieux. Mais on ne pouvait le renvoyer.

« On a crevé. On ne sait pas changer la roue » « Pas de soucis, mes beautés, je suis là ».

Et il se mit aussitôt au travail. La sœur resta près de lui, le regardant soulever la voiture avec le cric. Pendant ce temps, Blanche et moi nous assîmes sur le rebord du trottoir, papotant tranquillement. N'étant pas visible du dépanneur et aucune maison ne se trouvant en face de nous, je me laissai aller, soulevant mes genoux pour me mettre à l'aise, triturant les pans de ma robe si douce comme ferait n'importe quelle jeune fille.

La réparation semblait délicate, l'homme jurait souvent en rajoutant immédiatement « Oh pardon ma sœur », ce qui nous amusait beaucoup.

Au bout d'un moment, Blanche me dit « tu devrais serrer tes jambes, y en a un qui te mate juste en face » Je baissais vivement mes genoux et rabattais ma robe entre mes jambes et relevant la tête, je vis, sur la place arrière de la voiture un jeune garçon de nos âges qui me regardait effectivement fixement.

Mon Dieu! Depuis quand me fixait-il ainsi? « Il y a longtemps qu'il nous regarde? » « Je ne sais pas, je viens juste de le voir. C'est pas grave, t'as une culotte? A mon avis, il doit être content de ce qu'il a vu », rigola ma copine.

J'étais affolée. J'étais restée longtemps les jambes grandes ouvertes, laissant le soleil me réchauffer les cuisses. Qu'avait-il vu? Ma culotte, certes. Sale, c'est moins reluisant. Mais, le plus grave, sous la culotte. Avait-il pu apercevoir un gonflement qui ne correspondait pas une vulve de fille?

« Ah, ça y est, t'es réveillé, le François, viens donc m'aider plutôt que bayer aux corneilles. »

Le garçon sortit de l'auto et traversa la route tout en me regardant fixement. Je n'osais pas le regarder. S'il avait découvert quelque chose d'anormal sous ma jupe, qu'allait-il faire, dire? Vue sa démarche, lui non plus n'était pas à jeun. Il aida péniblement son père et bientôt la voiture fut en état de fonctionnement.

« Que peut-on faire pour vous remercier? » lança sœur Marie Thérèse. « On n'a fait que notre devoir, répondit le père ». Le fils s'approcha de moi. J'étais terrifiée. « Moi, j'aimerai bien vous revoir. » C'est notre sœur qui répondit « Venez à notre paroisse, c'est tout près. On y est tous les dimanches matin ». Se retournant vers moi et me fixant langoureusement des yeux le garçon ajouta « Comment vous appelez-vous? » Mes jambes tremblaient sous moi « V... Valérie ». « Moi, c'est François. On se reverra, ma belle. Promis » et il me plaqua deux bises sur les joues me laissant pantoise.

Les deux hommes repartirent en klaxonnant et nous faisant de grands signes de la main. « Je crois que tu as fait une touche, s'amusa Blanche. Il ne m'a même pas calculée, moi ». « Pourquoi as-tu menti? » demanda la religieuse. « Je n'ai pas du tout envie de le revoir » « Je le trouve plutôt mignon ». Cherchant une justification, je répondis simplement « Il boit ». « C'était peut-être exceptionnel. Il ne faut pas juger les gens sur la première apparence ».

''On ne peut pas juger à la première apparence''... Si elle avait su à quel point elle avait raison...

Le retour fut silencieux. J'étais anxieuse. Ce François, il ne fallait pas que je le revoie. Pourquoi Marie-Thérèse avait-elle parlé de notre congrégation? Il lui était facile de me retrouver maintenant.

Voyant mon inquiétude, la religieuse tenta de me rassurer « Tu sais, moi aussi, j'ai dû refuser des avances quand j'étais jeune. J'étais moins jolie que toi mais quand-même, j'ai eu des occasions. Avant de faire mes premiers vœux, je savais que je ne devais pas connaitre de garçon. Mais certains étaient collants et auraient bien aimé me détourner de ma foi. »

Elle me regardait dans le rétroviseur pour voir mes réactions pensant (espérant) sans doute que mes motivations étaient les mêmes. La pauvre, si elle avait su la vérité....

« Le mieux, c'est de le dire carrément si tu veux devenir nonne. La plupart des garçons comprennent et te laissent tranquille. » Je ne répondais pas, laissant mes amies dans le doute.

« Moi, en tout cas, je ne suis pas intéressée pour entrer dans les ordres. Mais je suis moins jolie que Virginie. Pfff, » soupira Blanche. Je voulais rassurer Blanche mais ne trouvais pas les mots.

De retour chez Geneviève, je filais immédiatement à la salle de bain.

Je voulais voir.

Je m'installais assise au sol, en face de la grande glace, relevant les genoux comme l'après-midi sur mon trottoir. L'image renvoyée me tétanisa. Je voyais parfaitement la culotte (pas très blanche) mais aussi deux petites bosses à l'endroit où aurait dû se situer ma vulve.

J'essayais de me rassurer en me disant que j'étais, là, plus proche que ne l'était mon voyeur. J'étais à 1,5 mètre environ de la glace alors que la voiture, de l'autre côté de la rue devait se trouver à environ 4 mètres, d'après moi, ce qui faisait une grande différence. Mais en réfléchissant, les 1,5 mètre de distance de la vitrine, je devais en fait les multiplier par 2, ce qui donnait donc plutôt 3 mètres.

Je tentais aussi de me rassurer par rapport à l'éclairage de la pièce. Mais cela ne tenait pas non plus car, cette après-midi, j'avais le soleil en face de moi et je prenais justement plaisir à me chauffer le haut des cuisses. Ma culotte devait être aussi en plein soleil.

Quelle horreur! Quelle imprudence de ma part! Et encore, fort heureusement, j'avais ce jour-là une culotte unie, en coton. J'aurai pu avoir, comme la semaine précédente, une culotte transparente. Et là, j'aurais absolument tout dévoilé. François aurait obligatoirement compris ma situation. Et sans doute fait un esclandre en public.

Maintenant, finalement, c'était le doute. Peut-être avait-il compris ce que j'étais et cherchait-il à me revoir pour s'en assurer. Ou peut-être souhaitait-il profiter en privé de ce qu'il savait. Je me sentais piégée. Et cela me causait une angoisse terrible. Je devais arrêter ce jeu avant la catastrophe. Et donc cesser de voir ma marraine adorée. Et ne plus jamais ressentir les sensations extraordinaires que me procuraient le port de ces vêtements féminins et toutes ces situations humiliantes qui me provoquaient tant de picotements dans le bas-ventre...

« Tu es malade, Virginie? » « Non, non, ça va, j'arrive » et je sortis des toilettes, déboussolée. « Je vois bien qu'il y a un souci. Raconte-moi »

J'étais au bord des larmes. Assise sur une chaise, elle me fit approcher et serra mon ventre contre elle. « J'ai trop peur marraine. Un jour, quelqu'un découvrira la vérité. Cette après-midi, j'ai pas fait attention et un garçon a pu voir ma culotte pendant un long moment. Je l'avais pas vu en face de moi. »

« C'est de ta faute, ma petite, uniquement de ta faute. Je t'ai dit de faire attention. Tu ne dois jamais JAMAIS dévoiler ton entrejambe. Les garçons ne pensent qu'à cela. Tu dois comprendre l'enfer que nous vivons, nous les filles avec nos robes et ces maudits voyeurs. C'est la règle du jeu. Tu dois tout faire pour que personne ne voit sous tes jupes. Et moi, je dois tout faire pour te rendre cela le plus compliqué possible. Et si tu te fais prendre un jour, ce sera tant pis pour toi. Et je te punirais jusqu'à ce que tu comprennes et deviennes celle que je souhaite. »

Je pleurnichais « Mais je ne serais jamais une fille ». « Il faudra que tu y ressembles un maximum, sinon tu n'auras plus rien à faire chez moi. Je ne supporterais pas un filleul obsédé sexuel? Tu as toujours le choix, tu peux arrêter quand tu veux, mais tu ne viendras plus ici ».

Je ne pus retenir mes larmes. « Je t'aime marraine. Je ne suis bien que chez toi. » « Et tu es bien quand tu es en fille? » « Oui, marraine » « Dis-le moi » « Je... je suis bien quand je suis habillée en fille. » « Donc, on continue? » « Oui, marraine ».

« Le débat est clos. Va vite finir tes devoirs, tu vas bientôt rentrer chez toi »

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