L'été grec

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La chaleur de l'été grec cache bien des perfidies.
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Jipai
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Vous aviez tous les deux l'age de votre insouciance, vingt deux ans. Mariés au mois de Juin, vous aviez fui sur les routes dans la petite Fiat rouge qu'Il s'était acheté avec ses premières paies, direction le sud sans trop savoir où, ni jusqu'à quand. Vous aviez longé la cote d'azur, émerveillés de tant de lumière et de chaleur dans l'été naissant, ne vous arrêtant le soir que pour planter une petite tente au bord d'une pinède retirée des grands axes. Le vent dans les hautes branches berçait vos nuits claires et étoilées. Vous faisiez l'amour de façon désordonnée, inventant maladroitement ce que le monde savait depuis la nuit des temps. Le matin venu, vous repartiez plus loin, avides de découvrir encore et encore ces pays chauds qui allaient si bien avec votre besoin de liberté.

Vous avez franchi la frontière italienne, déjà à cette époque c'était facile, l'Europe dessinait ses contours que la torpeur des douaniers estompait dans des brumes chaleureuses. Vous avez filé à travers la péninsule dévorant les paysages toscans, négligeant Rome dans votre soif de conquête, gravissant des montagnes jamais pénibles, la petite voiture vrombissant régulièrement, vous avez débouché dans le soir rosé sur une plaine où, au-delà , vous deviniez la mer Adriatique.

Sur le port de Bari il est facile de trouver un billet de ferry pour la Grèce. Vous avez passé la nuit sur le port, dans votre petite voiture, à peine fatigués mais toujours aussi exaltés par cette liberté qui vous portait au bout de vos rêves.

La traversé fut une croisière merveilleuse, le bateau labourait la mer et creusait son sillon d'écume sous son étrave. Comme des gosses, vous vous penchiez au bastingage pour apercevoir les dauphins qui jouaient dans les vagues. Quand la cote grecque est sortie de la mer, vous avez ressenti un immense bonheur, en même temps vous arrivaient des effluves mêlés qui enivraient vos narines. Longtemps vous avez humé l'air chaud venu de la terre et qui vous racontait une histoire nouvelle.

Une fois de plus, la douane de Patras ne fut qu'une formalité vite expédié et le douanier grec et somnolant n'a même pas jeté un regard sur vos papiers.

Vous vous êtes lancé sur les petites routes du Péloponnèse avec une joie toute nouvelle, ivres de cette liberté qui allait marquer votre jeunesse, vous arrêtant dans les villages, vous nourrissant de ces légumes et de ces fruits que vous proposaient des paysans grecs trapus et mal rasés. Le soir il y avait toujours une chambre pour accueillir vos corps épuisés de soleil mais avides d'amour. Le monde était une merveille, un ciel bleu à perpétuité, un soleil jamais épuisé de caresser vos corps de sa chaleur féroce.

Comment s'appelait il déjà ce petit port près de Kalamata tout au sud du Péloponnèse? Vous en avez oublié le nom depuis bien longtemps. Ce dont vous vous rappelez c'est de cette route poussiéreuse, en lacet qui semblait monter au ciel au milieu de cet univers aride fait de garigue et qui soudain a basculé vers le bleu intense de la Méditerranée. Vous en êtes resté bouche bée. Il a arrêté la voiture au milieu de l'été grec et sans un mot, enveloppés du silence habité des grillons, vous avez contemplé cette merveille sauvage.

Vous êtes resté là sur la route, immobiles et solitaires, au bord du ravin et de la petite route qui menait à la mer.

Et puis, reprenant peu à peu vos esprits, vous avez repris votre chemin jusqu'au village suivant. Un petit port hors du temps vous attendait au fond d'une crique entourée de hautes falaises. Vous avez abandonné la voiture à l'ombre de platanes, sur une petite place entourée de bistros où des hommes assis aux tables vous regardaient en mâchonnant des pistaches.

Main dans la main, vous avez fait le tour du port où se balançaient les caïques indolents sous l'été. Par de petites rues ombragées, vous êtes revenus sur la place, vous aviez soif et vous vous êtes attablé à un de ces bistros. Il y avait quelque part de la musique qui s'échappait en sourdine. Une guitare grecque jouait une musique typique qui vous a envoûtée immédiatement. Subitement vous avez pensé être au bout de votre chemin. D'un commun accord, vous avez pensé avoir atteint le but de votre voyage et votre détente a soudain été complète, comme si vous aviez été chez vous.

Vous êtes restés là longtemps les yeux dans le vague à contempler la vie qui s'écoulait paisible dans la lumière violente de l'après midi grec. Le soir vous avez demandé à dîner et puis à coucher. Vous vous êtes laisser envoûter par ce semblant de paradis qui s'offrait comme un fruit dont vous ne voyiez que le face mure et appétissante et qui vous cachait le coté gâté

Une petite chambre au fond d'un patio ombrager a accueilli vos maigres bagages.Le patron des lieux, qui n'était guère différent de ses congénères vous a ouvert la porte avec un large sourire. Vous ne compreniez rien de ce que cet homme entre deux ages essayait de vous dire, mais qu'importait après tout? Un confort spartiate suffisait à cacher vos amours neuves et le lit, même étroit vous a semblé d'un confort de palace.

Très vite vous avez pris vos marques dans cet univers confiné à la désinvolture feinte. Vous vous leviez tard, déjeunant dans le patio de café et de fruits que vous trouviez quotidiennement dans une corbeille. Vous riiez beaucoup, plaisantant avec le maître des lieux qui semblait vivre seul ici. Vous avez appris qu'il était pêcheur quand il vous a proposé sa pêche en guise de dîner. Auparavant vous aviez beaucoup bu de cet ouzo dont chacun ici faisait une consommation immodérée et qui rendait tout le monde gai quand l'heure était venue de prendre un peu de frais aux terrasses sur la place. Pour vous, cela se passait dans le patio, autour d'une table de jardin qui servait aussi aux repas. Votre hôte vous cuisinait sa pêche sur un barbecue et vous mangiez avec lui dans la nuit chaude de l'été.

Le lendemain il a invité un autre pêcheur, un ami à lui et tous les quatre vous avez beaucoup bu d'ouzo et de résiné. Les grecs parlaient forts, ils riaient entre eux et vous suiviez mal leur conversation. Un fond de musique accompagnait cette joyeuse compagnie, et dans la nuit grecque un des hommes s'est levé, il a esquissé des pas de danse et il l'a invitée à se lever et à le suivre dans ses entrechats. Elle a observé les pieds du marin qui glissait sur le sol pavé du patio et Elle l'a suivi dans la danse. Ils se sont mis à virevolter tous les deux, Lui, Il riait de bon cœur de voir ainsi sa jeune épouse s'essayer au sirtaki. L'autre marin est venu se mêler à la danse et tous les trois se sont mis à tourner dans la chaleur nocturne.

Il est resté assis sur sa chaise, regardant sa jeune épouse tourner aux bras des deux marins, Il n'était plus très sur de son jugement, Il avait confiance tant Elle semblait s'amuser. La musique n'en finissait plus, les danseurs tournaient et tournaient encore dans l'ombre douce de la cour. A-t-Il vu ces mains caressant doucement le corps souple de sa jeune épouse? En avait Il encore conscience? Etait Elle consentante ou bien le résiné et la danse lui avaient tourné la tête?

Au matin vous étiez l'un près de l'autre, serrés dans le lit étroit et le soleil était haut quand vous avez émergé des limbes de la nuit. La bouche pâteuse, le sang battant vos tempes, vous avez fait quelques pas mal assurés dans la cour. Comme à l'habitude le café vous attendait sur la table de fer et la corbeille de fruits posée à coté, débordait de délices.

L'après midi dans une crique au bord de l'eau, vous avez continué à récupérer peu à peu. Le mal de tête s'est estompé et quelques bains vous ont aidé à retrouver vos esprits. Quand vous avez regagné la maison de l'hôte, la table était déjà mise, une bonne odeur de grillade se répandait alentour et sur la table les bouteilles de vin reposaient entourées de glace. Comme vous aviez soif, votre hôte vous a versé un verre d'ouzo que vous avez savouré dans l'ombre tiède. Un peu plus tard deux autres convives sont venus vous rejoindre, dont l'un que vous connaissiez déjà de la veille et c'est donc à cinq que vous avez dîner ce soir la. Les grecs étaient faits du même moule, visiblement tous étaient des pêcheurs du coin, de petite tailles mais râblés, la peau tannée par le soleil et le sel, ils arboraient tous les trois une barbe permanente de trois jours. Ils riaient de bon cœur dans leurs barbes poivre et sel d'hommes murs.

Comme la veille le repas vous a semblé délicieux, votre hôte était un maître dans l'art de cuisiner sa pêche, il y mêlait toutes les herbes de la Grèce et l'air embaumait tout autour.

Comme la veille on but beaucoup, vous ne vous dérobiez jamais quand l'un des grecs vous proposait à boire. La tête vous tournait mais qu'importe, vous viviez votre jeunesse et il serait bien temps plus tard, une fois revenu de voyage dans la réalité de votre quotidien de reprendre le cours de vos vies.

Comme la veille il y eut de la musique et les grecs invitèrent la jeune femme à les rejoindre. Elle n'eut pas réticence, ayant été initiée la veille, aux pas du sirtaki. C'est donc à quatre qu'Il les vit tourner devant lui, sa femme au milieu des trois hommes et tous riaient fort.

Comme la veille, des mains s'égarèrent sur son corps souple et lisse de jeune fille, des mains calleuses qui frôlaient ses seins ou bien ses fesses quand Elle venait au devant de l'un ou de l'autre. Il ne voyait rien ou pas grand chose à en dire, Elle s'amusait c'était bien là l'essentiel.

Au réveil du troisième jour, votre hôte vous attendait souriant sur le pas de votre porte. Pendant le petit déjeuner, il vous proposa une balade en mer dans son caïque, faisant l'éloge des criques inaccessibles de la cote, de la limpidité inégalée des eaux. Il avait tout préparé, les fruits, les boissons. Le poisson serait pêché en cours de route et la journée se promettait d'être merveilleuse.

Vous avez sauté sur cette occasion inespérée de visiter la cote de façon originale et tous les trois vous avez gagné le caïque sur le port. Une fois embarqué, vous avez fait route vers un autre endroit de la cote où vous attendaient les deux autres marins. Ils ont embarqué avec vous sans façon et vous avez fait route vers le large pour une partie de pêche. Quand vous avez eu votre compte de friture, le maître à bord a mis le cap vers la cote et le voyage merveilleux a commencé, de criques en criques, vous alliez d'émerveillement en émerveillement. Quand le soleil fut au zénith, bien trop chaud pour la navigation, vous avez jeté l'ancre dans un lieu proche du paradis, entouré de hautes falaises qui vous garantissaient l'ombre pour la journée.

En ce lieu, vous avez déjeuné frugalement de fruits en buvant frais le traditionnel ouzo servi généreusement et suivi de vin fort qui acheva de tourner vos têtes. Les marins aussi riaient forts en vous voyant tituber devant eux.

Bientôt Il n'eut plus une exacte conscience de la situation qu'Il vivait dans un état second quasi comateux.

Eut-Il cette vision des trois hommes qui s'approchait d'Elle? Ne riaient ils pas un peu fort quand même? Où l'entraînaient ils? Pourquoi descendre dans la cabine alors que dehors on était si bien?

Que faisaient ils donc dans la cabine, pourquoi la voyait Il se débattre faiblement alors que les trois autres lui enlevaient son soutien gorge et faisaient glisser sa culotte le long de ses jambes nues?

Ces mains sur Elle, ces mains assombries de tous ces poils, ces mains brutalement calleuses qui lui ouvraient les cuisses, qui massaient durement les seins à peine marqués de sa poitrine encore juvénile.

Il sombra dans un sommeil agité de cauchemars avant que le premier des marins ne s'abatte sur le corps frêle de la jeune femme étendue sur la banquette. Son sexe tendu et aussi trapue que le personnage chercha un instant la fente humide et s'y faufila sans trop de peine. Elle gémit en sentant ses chairs ouvertes sous le coup de reins qu'il venait de donner. Elle eut conscience qu'un sexe s'insinuait en Elle. Gémissante, Elle pensa à l'été grec et se laissa envahir d'un plaisir qui la rendait frissonnante. L'homme la besognait lourdement penché sur Elle, la sueur qui coulait à grosses gouttes de son visage épais, tombait sur la peau nacrée de la femme. De son haleine chargée, il soufflait sur son visage des relents d'ouzo et de vin tandis que ses reins puissants montaient et descendaient à un rythme qui allait crescendo.

Assis en face de lui, nerveux et tripotant leurs sexes, les deux autres, bouche bée suivaient la montée progressive du plaisir. Leur souffle était court et frémissant, en accord avec le gémissement qui montait de la banquette précaire qui accueillait le coït du marin.

Celui-ci eut un cri rauque et ses reins tressautèrent soudain, propulsant son membre au fond du vagin de sa jeune partenaire. Il eut des spasmes qui firent rebondir tout son corps sur celui qu'il couvrait. Sa jouissance se termina par un rot sonore, et cette jouissance la plongea Elle aussi dans une extase qui lui tira de petits cris presque plaintifs.

L'homme bascula sur le flanc et se remit péniblement debout, suant et soufflant il chercha quelque chose pour s'essuyer le front, tournant le regard, il se saisit du slip de celle qu'il venait de besogner et s'épongea avec le frêle tissu.

Le second était si pressé, qu'il ne vit même pas le geste du capitaine, il était déjà sur Elle et de ses reins il cherchait à la pénétrer. Son sexe s'introduit brutalement dans le vagin offert, arrachant une plainte à la jeune femme et aussitôt il alla en Elle en rapides vas et viens qui le firent jouir rapidement. Il se répandit dans son ventre en s'accompagnant de longs grognements de satisfaction qui s'éternisaient tant l'abstinence avait accumulé en lui une quantité colossale de sperme.

Quand il se retira d'Elle, une coulée blanchâtre et grasse se répandit sur la molesquine verte de la couche improvisée.

A regret, il laissa sa place au troisième larron mais son sexe était encore ferme.

Celui-ci, le plus âgé des trois considéra le corps étendu et obscène offert à son regard, il ricana dans sa barbe de trois jours, passa sa main calleuse sur l'entrejambe ouvert, renifla ses doigts et à son tour il tomba littéralement sur Elle, gémissante sous le poids qui lui était imposé Elle libéra une plainte quand le sexe de l'homme entra en son ventre. Il était supérieurement membré et l'intrusion du sexe lui étira les chairs au point de les amener à la limite de leur élasticité. Le corps de la jeune femme se cambra quand il força le passage, et une nouvelle plainte lui vint aux lèvres. Elle prit pleinement conscience de sa situation et essaya de se soustraire à lui, mais l'homme était bien trop lourd pour qu'Elle eut une quelconque chance de le basculer.

En grognant, il esquissa un va et viens qui tira des cris à sa victime, mais l'homme savait y faire, il amorça des mouvements tournants de son bassin pour assouplir et tendre encore un peu les muscles vaginaux de la jeune femme. Celle-ci gémissait à fendre l'âme sous les ricanements amusés des deux autres compères.

Petit à petit, son corps accepta le sexe fiché en Elle, Elle respirait à peine, écrasée sous le poids de l'homme qui soufflait sur Elle, lui refoulant dans le nez ses relents de vin. A coups de reins prudents il l'amenait accepter un membre qui n'était pas fait pour un corps si frêle.

Elle se mit à gémir en continu et puis au fur et à mesure que l'homme pistonnait son vagin, ses gémissements devinrent des cris de plus en plus forts, de plus en plus aigus, à tel point que ceux-ci le tirèrent de son coma....

Il se releva sur un coude, hébété, regardant autour de lui, cherchant un objet familier pour rassembler ses sens, son regard tomba sur le spectacle de son épouse les cuisses écartelées besognée durement par un gros homme poilu dont le sexe démesuré produisait un bruit obscène en allant et venant en Elle.

Il regarda sans qu'Il puisse intervenir, fasciné par le spectacle, jusqu'à la contraction spasmodique du scrotum qu'Il devinait sous les poils épais.

Les cris de l'homme se mêlaient aux cris de la femme, tous les deux atteignant ensemble le paroxysme du plaisir. Il assista aux spasmes longs et brutaux qui expulsaient des bourses du marin un sperme épais qui bouillonnait en s'écoulant hors de la fente gavée de semence.

Le regard trouble Il voyait la scène devant ses yeux et un spasme partit de son ventre lui remontant la gorge laissa dans sa bouche des bouffées aigres qui le firent grimacer. Avec difficulté, Il chercha à se relever mais sa tête se mettait à tourner à une vitesse folle et Il retomba sur le banc, bercé par le clapotis de la mer autour du caïque.

Le silence était retombé sur la scène. Les marins le regardaient un sourire ironique aux coins des lèvres. Sur la molesquine vertes sa jeune femme geignait doucement toujours étendue et Elle aussi incapable de se mouvoir.

Ils restèrent ainsi longtemps, perdant la notion du temps. Autour d'eux, les marins avaient repris le cours de leur vie, ils parlaient forts, riaient, commentaient leurs exploits avec la jeune femme. Ils se baignèrent autour du bateau, invitant les deux jeunes à les rejoindre, mais ceux-ci étaient bien trop abasourdis pour penser à un quelconque plaisir. Ils récupéraient lentement, toujours allongés dans leurs coins respectifs, incapables de se faire face pour l'instant.

Votre hôte est remonté le premier sur le bateau, il a vu le garçon affalé sur le banc à l'arrière et il est venu vers lui. En s'essayant à son coté il a entouré ses épaules de son bras musclé, le jeune homme pleurait doucement et il l'a serré contre lui. Il l'a gardé là contre son torse puissant et petit à petit il l'a consolé par gestes et par des paroles apaisantes.

Le autres hommes les ont rejoints, eux aussi ont consolé le jeune homme avec force gestes et paroles. Ils ont expliqué que l'été grec se prêtait à toutes les fantaisies, qu'il ne fallait pas être aussi formaliste, ce pays avait ses sortilèges, sa magie et qu'il ne fallait pas le prendre mal. Que la vie était ainsi, courte et imprévue qu'ils en profitaient et que tout cela était sans lendemain et sans conséquence, qu'ils étaient amis pour le reste de l'éternité.

Ils ont appelé la jeune femme, ils sont allé la chercher, l'ont prise par la main et l'ont amené dans leur cercle. Ils l'ont Elle aussi consolé, ils ont chanté pour Elle, lui ont fait mille grâces et mille courbettes, se mettant à sa disposition pour le moindre de ses désirs.

Finalement, la vie a repris son cours normal sur le caïque, chacun retrouvant le sourire, le bleu du ciel est redevenu plus pur et plus serein, le poison de la jalousie s'est délité peu à peu dans l'eau claire de la crique.

Ils se sont baignés à nouveau, cette fois les jeunes se joignant aux grecs, les larmes se sont dissoutes définitivement dans le bleu méditerranéen. Tous ont pris un plaisir infini à se baigner nu dans la limpidité tiède. Les jeux sont devenus plus charnels, les attouchements plus sensuels et à tour de rôle les marins grecs ont refaits l'amour à la jeune femme, cette fois sans drame et sous le regard souriant du garçon.

Le soir venant, vous avez repris le chemin du port, apaisés l'un et l'autre, entourés de l'amitié feinte des trois compères qui vous cajolaient de sourires et d'attention.

La nuit, vous vous êtes serré l'un contre l'autre sur le lit étroit mais vous n'avez pas fait l'amour, quelque chose vous retenait, vous aviez soudain une pudeur que vous ne vous connaissiez pas. Vous êtes restés songeurs dans les bras l'un de l'autre et Elle lui a murmuré à l'oreille " Je veux m'en aller "

Le matin suivant comme tous les autres jours, la table vous attendait au réveil ainsi que le sourire large de votre hôte. En silence vous avez avalé le petit déjeuner et puis vous avez rassemblé vos affaires pour les porter à la petite Fiat qui attendait sagement sur la place.

Jipai
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