Les Amours d'Elyanor 1435 Pt. 04

Informations sur Récit
Les ébats sensuels entre une vampire et une jeune femme.
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Partie 4 de la série de 5 pièces

Actualisé 03/18/2021
Créé 11/24/2010
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David9
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Dans une grange glauque d'un village avoisinant, un étrange quatuor avait fait son entrée quelques heures auparavant, alors que les rayons du soleil ne frappaient pas encore de leurs pleins feux. Les paysans travaillaient aux champs et n'avaient rien remarqué, ni l'allure patibulaire des trois hommes, ni le corps nu de la jeune femme qu'ils déchargeaient brutalement de la charrette avant de le trainer a l'intérieur. Ils l'attachèrent à un tréteau qui trainait là, les poings levés vers le ciel, et les jambes attachées dans le dos pour lui rendre la position le moins confortable possible.

Gémissant de douleur a cause de son nez cassé, Siloé émergea peu a peu du néant. Elle essaya faiblement de se débattre, mais elle ne parvint qu'à resserrer les liens qui lui sciaient déjà les poignets, et à attirer l'attention de ses ravisseurs.

« -tu es réveillée toi... Bien dormi chienne? Pas trop mal au nez?

-sa...salauds... Relâchez-moi maintenant, et je promets que j'essaierai de la retenir...

-ouah...qui donc, ta môman qui viendra nous tirer les oreilles? Personne ne sait que tu es là.

-Elle va arriver...

-Elle?

-...et elle ne sera pas contente du tout.

-Pas contente pour pas contente, autant continuer, non? Georgie voulait de saigner comme une truie, mais on s'est dit que ce serait mieux de profiter un peu de toi avant, non?

-n...non, pas ça...

-pas ça? Tu n'es quand même pas vierge? Eh les gars, on a trouvé une vierge! T'inquiète ma jolie, je suis sûr que tu vas apprécier

-porc...

-par contre ça m'ennuie quand tu parles, tu ne voudrais pas arrêter?

-crève chien...

-je pourrais te casser toute les dents, ou te couper la langue, mais ca risque d'être moins agréable pour après, si tu vois ce que je veux dire... Alors en chemin, on a trouvé ça... Pas mal, non? Qu'est ce que tu en pense, tu crois qu'on arriverait à te faire taire en te montrant ça? »

Siloé écarquilla les yeux, terrorisée a la vue des instruments de torture déballés a ses pieds, des poucettes jusqu'au pal. Ses yeux s'embuèrent et elle hocha de la tête pour approuver.

« -je savais que tu serais une grande fille raisonnable... Tu sais donc à quoi servent tous ces jouets? »

Nouveaux hochements de tête.

« -tu as bien compris la leçon petite chienne... Si on passait à la suite? »

De nouveau, soulevée par un hoquet de dégout envers ces hommes et envers elle-même, elle hocha de la tête. Les trois hommes s'approchèrent d'elle, déjà presque nus, alors qu'elle luttait pour ne pas pleurer. Elle savait que plus longtemps elle tiendrait, plus Elyanor aurait de chances de la retrouver vivante. Elle remua silencieusement les lèvres en adressant une prière désespérée au ciel...

« -viens vite Elyanor, je t'en supplie... »

Elle courait sur la lande depuis deux heures, sans avoir perdu la trace de Siloé. Elle n'était pas essoufflée, pas fatiguée. La vengeance lui donnait des ailes, et elle volait au secours de sa bien-aimée. De nouveau, le ciel se couvrit de nuages, et elle sut qu'elle devait faire vite : la pluie risquait de laver toute trace du passage de Siloé et de ses ravisseurs. Alors elle pressa le pas et atteint une vitesse inimaginable. Trois heures après son départ de la grange, elle avait parcouru le chemin qu'avait fait Siloé ligotée et en sang dans la charrette. Elle ralentit et vit le village, éclairé par cent foyers, autour d'un desquels trois porcs torturaient sa fille chérie. Elle continua sa traque, plus lentement pour ne pas éveiller les soupçons des villageois qui auraient pu regarder par leur fenêtre. La pluie commençait à tomber, suivie par les grondements de l'orage au loin. Elle arriva rapidement devant la porte d'où émanait l'odeur de Siloé.

Les trois maraudeurs avaient violé Siloé pendant de longues heures avant de s'endormir, la laissant encore accrochée là, incapable de s'endormir, forcée de subir cette humiliation et la douleur que ses membres engourdis lui causaient. Alors qu'elle somnolait un peu, elle vit l'un des hommes se lever, et reconnut avec horreur celui qu'elle avait mordu. Elle savait que c'était la fin. Déjà affaiblie, sa maitresse aurait eu du mal à la sauver, mais après son passage entre les mains d'une telle brute, Elyanor ne pourrait plus rien faire pour elle. Elle murmura une dernière prière tandis que l'homme lui fourrait un linge dégoutant dans la bouche en guise de bâillon.

« -je t'aime Elyanor... »

Puis l'homme s'agenouilla devant elle et déballa à nouveau ses instruments de torture. Siloé ferma les yeux, et décidé d'attendre ainsi la fin, préférant garder devant ses yeux le souvenir de sa maitresse lui souriant, plutôt qu'un sadique pervers qui ne s'arrêterait de la torturer qu'une fois qu'elle serait morte. La douleur monta immédiatement, et, incapable de hurler autrement, Siloé fondit en larme en sentant de nouveau une lame traverser ses chairs, puis encore, et encore.

Quatre cœurs battaient dans la grange devant laquelle se trouvait Elyanor. Deux faiblement, comme s'ils étaient endormis, un battait la chamade tandis qu'un dernier ne battait presque plus du tout. Elle crut être arrivée trop tard. Elle se lança et frappa à la porte, trois coups secs et espacés.

Les deux dormeurs se réveillèrent au son des coups sur la porte pour découvrir leur compère aux prises avec une masse sanguinolente. Ils lui lancèrent un regard inquisiteur, et l'homme haussa les épaules, ne sachant pas qui avait frappé. Son bourreau retira de la bouche de Siloé son bâillon, et plaça son oreille devant pour écouter la respiration sifflante et irrégulière de sa victime, pendant que son compère se dirigeait vers la porte.

L'un des cœurs qui battaient était juste derrière la porte, Elyanor pouvait presque l'entendre battre la chamade. Elle le sentait juste, imaginant les flots de sang qui s'écoulaient dans les veines de l'homme. Alors elle expédia un coup de pied furieux qui arracha la porte de ses gonds et l'envoya s'écraser contre le mur en face, entrainant l'homme qui se trouvait derrière à sa perte.

Dans la grange, les deux autres hommes s'étaient jetés sur leurs armes et étaient aux aguets. L'orage qui avait repris ne faisait rien pour calmer leur peur. George se tourna vers Siloé et la vit esquisser un faible sourire.

« -qu'est ce que c'est chienne? Parle!

-c'est trop tard...elle est là...elle m'a retrouvée...

-qui?

-Lady Elyanor Cutbrith... adieu George!

-Raaah... Toi, va voir »

Le second homme sortit sous la pluie battante. A la lueur d'un éclair, il vit une ombre accroupie sur le toit. Ce fut la dernière chose qu'il vit... Elyanor se jeta sur lui, l'envoyant rouler au sol, et enserra ses membres dans une puissante étreinte. L'homme se débattait et hurlait, puis Elyanor mit un terme à ses vocalises en l'écartelant et en renvoyant son corps désarticulé dans la grange, juste aux pieds du dernier maraudeur. Terrifié, il se plaça derrière Siloé, et dégaina son couteau qu'il posa sur la gorge de Siloé. Elyanor apparut par la porte, et fit un pas assuré dans la grange. Siloé avait entr'ouvert les yeux et avait souri faiblement a sa maitresse. Son bourreau pleurait de terreur, mais sachant que la vampire ne tenterait rien qui pourrait tuer Siloé, il ne baissait pas son arme et continuait de menacer la jeune femme.

« -tu...tu ne devrais pas exister monstre...retourne en enfer démon!

-c'est moi le monstre? Combien de temps as-tu passé à te servir de ça sur elle? »

Elle désigna les instruments de torture ensanglantés éparpillés un peu partout après avoir étés utilisés.

« -qu'est ce que ça peut te faire? Hein? Tu veux la manger démon?

-Je vais te laisser le choix... Soi tu baisses ton arme tout de suite et je peux te garantir que tu mourras vite, soit tu continues et tu risque de souffrir encore plus que ma fille.

-ta fille? Alors c'est une démone elle aussi? Si je lui tranche la gorge, elle n'aura rien alors? »

Joignant le geste à la parole, il tira les cheveux de Siloé en arrière et enfonça sa lame dans sa peau, sectionnant ses artères et ses voies respiratoires. Elyanor hurla de terreur en se jetant vers Siloé pour essayer de la sauver, pendant que l'homme en profitait pour prendre la fuite. Elyanor détacha Siloé en vitesse et l'allongea par terre, lui caressant les joues et pleurant à chaudes larmes. La respiration de Siloé était de plus en plus faible, et elle perdait beaucoup de sang. Elle parvint en un effort surhumain à ouvrir les yeux et à sourire a sa maitresse.

« -tu...tu es venue...pour moi...

-oui ma chérie...je vais te sauver...je vais te tirer de là...

-c'est trop tard...

-ne dis pas ça...je t'en supplie...pas ça...

-promets moi que tu ne m'oublieras pas...et que...quand tu aimeras de nouveau...tu parleras de moi comme tu m'as parlé de Solène...

-Siloé...

-promets...

-je te le promets ma fille...je ne t'oublierai jamais...

-je t'attendrais de l'autre coté...et je reviendrai vers toi...pour le jugement dernier...

-qu'est ce que je peux faire mon Dieu... Dis-moi ce que je peux faire!

-El...yan...or... je...t'aime...

- reste avec moi ma chérie...ne pars pas...je t'aime aussi... Siloé ouvre les yeux...regarde moi...rien n'est fini...n'aie pas peur...

-un jour...je...t'ai...dit...que torture...était bonheur...a tes cotés...et maintenant...je suis heureuse...que tu m'aies...trouvée...je...je t'...aime Elyanor »

Siloé referma les yeux et tomba en arrière, la respiration haletante, proche de la fin. Elyanor pleurait toujours autant, et cherchait désespérément autour d'elle ce qui pourrait sauver Siloé. Dans une tentative futile de l'aider, elle enduisit de salive la plaie béante qu'elle avait au cou, et parvint à la refermer, mais le venin qu'elle avait inoculé a Siloé rendait sa respiration encore plus difficile, et son pouls accélérant faisait ruisseler les coupures de ses liens sur ses poignets. Elyanor hurla sa douleur à la nuit, a genoux, le corps brisé de Siloé serré contre elle. Dehors, les villageois sortaient pour voir ce qui se passait.

Soudain, Elyanor eut une idée. Oui, elle pouvait la sauver, si elle était prête à faire un sacrifice plus grand encore que de la laisser mourir. Hésitante, elle prit la dague qui avait tué Siloé, ouvrit délicatement la bouche de sa fille, et, avançant son poignet au dessus, elle trancha ses veines pour offrir son sang a Siloé et en faire une vampire, comme elle avait choisi de le faire pour Solène, ce qui avait causé sa perte. Elyanor gémissait de douleur, et elle lécha rapidement sa blessure pour la refermer. De même, elle lécha toutes les plaies de Siloé pour les cicatriser et empêcher son sang de s'échapper de son corps. Elle ignorait si son plan avait marché, mais en aucun cas elle ne pouvait laisser le corps de Siloé ici. Elle la souleva doucement, et repris sa course jusqu'au manoir. Par simple mesure de précaution, elle attacha fermement Siloé à son lit, de sorte que même si elle se transformait en vampire elle ne puisse pas bouger. Elle ferma tous les volets de la maison, et se coucha pour la journée au pied du lit de Siloé.

Quand elle se réveilla a la tombée de la nuit, elle était pleine d'espoirs, mais ils s'envolèrent quand elle vit que Siloé n'avait pas bougé. Elle passa de longues heures à la veiller, puis dût se résoudre au pire. Elle avait échoué. Elle éclata en sanglots, versant ses larmes sur les joues maculées de sang de Siloé. Elle ne pouvait pas rester dans cet état, pensa Elyanor, alors, comme on nettoie le corps d'un héros tombé au champ d'honneur, Elyanor lava les joues, le cou, les avant bras de Siloé et redonna a sa peau sa candeur d'antan. Elle la trouva si belle que le cœur failli lui lâcher, et elle se remit presque à pleurer. C'est à ce moment qu'elle remarqua le nez brisé de Siloé, et, lentement pour ne pas aggraver les choses, elle essaya de le lui remettre en place. Elle nettoya de nouveau les quelques gouttes de sang qui avaient coulé, mais ne put rien faire d'autre : prise par les soins de Siloé, elle n'avait pas vu le temps passer, et alors que le soleil se levait, elle s'écroula sur le lit, aux cotés de Siloé.

En se réveillant dix heures plus tard, elle crut avoir cauchemardé : rien ne s'était passé. Sa tendre Siloé dormait a ses cotés, prise par le sommeil pendant qu'elle attendait le réveil de son amour. Mais elle revint rapidement à la réalité en frôlant la peau glacée de Siloé. Puis un détail la frappa : le nez de Siloé était encore cassé. Elle était pourtant persuadée de l'avoir remis normalement la veille... Alors l'explication lui vint et ses yeux furent emplis de larmes de bonheur. Ca avait marché... Le corps d'un vampire restait figé, et tous les soirs, il redevenait tel qu'il était lors de la transformation. Le nez brisé de Siloé en était la preuve. Il ne restait plus qu'a Elyanor à attendre et à espérer que les choses se passeraient mieux que la dernière fois. Pour nourrir Siloé, la vampire s'entailla de nouveau les veines et versa un filet de sang dans la gorge de la jeune femme endormie. Puis elle partit chasser, mais dégoutée elle aussi des hommes, elle se contenta d'un renard de passage.

Quand elle revint dans la chambre de Siloé, elle était réveillée et se débattait pour essayer de se dégager des liens serrés de sa maitresse. La jeune femme se figea en la voyant rentrer, l'air meurtri. Elyanor ne lui adressa pas un regard et prit la parole durement.

« -qui est tu?

-je...je m'appelle Siloé.

-qui suis-je?

-maitresse Elyanor? Je ne comprends pas, pourquoi m'as-tu attachée?

-que représentes tu pour moi?

-tu dis m'aimer... détache moi!

-non... Qui suis-je pour toi?

-Enfin Elyanor, quelle est cette mascarade? Tu sais très bien ce que tu représentes pour moi? Pourquoi m'as-tu attachée? Réponds-moi!

-pour ne pas avoir à faire ça... »

Elle prit sa dague et la posa sur la gorge de Siloé qui cessa immédiatement de bouger. Ses yeux s'embuèrent et elle parlait d'une voix faible, entrecoupée de hoquets...

« -Elyanor ma chérie? Qu'est ce qui t'arrive? Pourquoi veux-tu me tuer?

-une dernière vérification. As-tu faim?

-faim? Oui...

-si tu te contrôles je te détacherai... Pas avant...

-si je me contrôle? De quoi tu...parles... »

Elyanor offrit de nouveau son poignet à Siloé. Juste au dessus de sa bouche, la jeune femme ne comprit les paroles que lorsqu'elle vit le sang de sa maitresse s'écouler de la coupure qu'elle venait de se faire. Ce fut d'abord un grondement sourd qui venait de ses entrailles jusque dans sa tête, et qui la poussait à se jeter en avant, planter ses crocs dans cette peau appétissante. Tiens? Elle avait des crocs? Et pourquoi voulait-elle boire du sang? Et pourquoi surtout celui que lui offrait sa maitresse calma sa faim? Quand tout fut fini, la bête en elle réfrénée et la blessure au poignet d'Elyanor refermée, la vampire se jeta sur son amie et l'embrassa à pleine bouche.

« -oh ma chérie, j'ai eu si peur pour toi!

-mais enfin Elyanor, vas-tu m'expliquer ce qui se passe? C'est moi qui commence à avoir peur pour toi, là...

-moi aussi j'avais eu des trous de mémoire... Tu n'es plus humaine ma fille...tu es comme moi...

-quand m'as-tu mordue?

-il y a trois jours...tu ne te rappelles vraiment pas?

-non...raconte moi...

-non... Pour rien au monde je ne revivrais ces jours...

-Elyanor...ils sont finis...s'il te plait...fais moi porter ta douleur...

-il n'y a que toi qui aie souffert, physiquement, du moins. »

Et Elyanor entama le récit des mésaventures de Siloé. Des bribes de souvenirs revenaient peu à peu à sa mémoire alors que sa maitresse lui racontait la terreur qui s'était emparée d'elle lorsqu'elle ne la trouva plus dans la vieille grange, puis la rage lors de sa traque, et enfin le combat contre les maraudeurs. Siloé se souvenait désormais de la suite, mais elle ne voulut pas le dire à Elyanor tout de suite. Alors qu'elle redisait le passage de leurs adieux, Elyanor ne put retenir une larme que Siloé essaya d'essuyer du bout des doigts, mais toujours entravée, elle n'y arriva pas.

« -tu m'as fait promettre de parler de toi comme je te parlais de Solène...

-et tu m'as promis. Dans mon dernier souffle, je t'ai dis que je t'aimais

-oui... »

Elyanor détacha sa fille et se lova dans ses bras, folle de joie de la retrouver vivante et en bonne santé. Siloé massait ses bras et ses jambes endolories par les cordes trop serrée, et sa main passa sur son nez cassé.

« -j'ai le nez cassé?

-oui...

-tu ne me l'as pas encore remis en place?

-si... Mais après ta transformation.

-donc?

-donc tu vas avoir le nez cassé toute ta vie...

-c'est horrible! Je dois être hideuse...

-on ne voit presque rien... Et ça te donne un air de baroudeuse... »

Les deux amies, heureuses de se retrouver après une telle épreuve rigolèrent chaudement toute la nuit, puis au matin, Elyanor se leva et tendit sa main à Siloé.

« -viens, nous allons nous coucher.

-pas ici?

-nous n'avons personne pour veiller sur nous le jour... Si des villageois en colère arrivent, ils vont nous cueillir comme des fruits murs. Et je n'y tiens pas.

- où va-t-on?

-dans une partie du manoir que tu n'as jamais visitée... Ce n'est pas un palace, mais c'est sûr... »

Elyanor mena Siloé à travers un passage secret assez humide, qui déboucha finalement dans une petite pièce éclairée par un feu qu'avait allumé Elyanor. Une pile de bois sec leur garantissait d'avoir assez chaud, tandis qu'un petit filet d'eau coulait depuis une source, le long du mur. Un lit en bois de noyer occupait l'un des angles de la pièce, et Elyanor y coucha Siloé délicatement.

« - comment sais-tu quand le soleil va se lever?

-c'est un genre d'horloge, tu vois... Je le sais... Toi, ça viendra avec le temps aussi...

-et pour manger, il nous e faut souvent du sang?

-chut... Nous parlerons de tout ça ce soir. Pour l'instant, il faut que tu retrouves toutes tes forces, et pour cela, même un vampire doit se reposer. Viens a coté de moi, nous nous tiendrons plus chaud. »

Siloé grelotait effectivement, frappée par le froid et l'humidité ambiante. Le sang froid des rois de la nuit qui coulait dans ses veines ne l'immunisait pas encore aux basses températures, une chose de plus qui viendrait, lui aurait dit Elyanor. Mais Siloé ne le savait pas.

« -une dernière question Elyanor...

- vas-y, tu as une minute.

-On va rester ici pour toujours? Je veux dire, dans cette pièce?

-non, on va partir...

-partir? Partir où?

-une question tu avais dit... Où tu veux... »

Dehors, les premiers rayons du soleil enlevèrent les deux vampires à la réalité, en les plongeant dans une léthargie profonde. Le feu brulant dans la cheminée réchauffait un peu la pièce, mais Siloé tremblait dans son sommeil. Elle tremblait de froid, mais aussi de peur de ce qui se profilait à l'horizon : elle vivait avec sa maitresse dans ce manoir depuis qu'elle avait treize ans et elle s'y était finalement sentie chez elle. Elle craignait qu'un déménagement ne la dépayse trop...

Le soir venu, habitué par ses longues grasses matinées, Siloé n'ouvrit pas les yeux tout de suite. Ce ne fut que quand Elyanor l'embrassa tendrement pour la réveiller en douceur qu'elle s'ouvrit a la lumière.

« -une vampire ne fait pas la grasse matinée ma chérie...elle a bien trop a faire!

- apprends-moi tout sur les vampires...

-tout? Je ne prétends pas tout savoir après quatre mille ans d'existence...

-ce que tu sais alors, Elyanor...

-et bien d'abord, nous ne sommes pas seules, mais tu devais l'imaginer?

-un peu... Comment se reconnaît-on entre nous?

-ce n'est pas possible... Mais quand ton amant essaiera de te mordre, tu pourras essayer de la mordre à ton tour... Là vous vous reconnaitrez...

-et mes amantes?

-pareil... Les vampires forment une société assez bien organisée, même si elle est cachée... Chacun ne répond de ses actes que devant son créateur, mais qui lui-même dépend de son créateur. Alors les petites écartades aux règles de prudence font vite intervenir des vampires très puissants.

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