Le hangar 4

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La fin de ses tortures?
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Récit n'a pas de balises

Partie 4 de la série de 4 pièces

Actualisé 03/18/2021
Créé 09/07/2002
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Une semaine, une longue semaine faite entièrement de cauchemars rêvés ou vécus. Le corps meurtrit de partout, les courbatures, l’inconfort, les brûlures dans le ventre, ces bleus à l’âme qui font que l’on dépérit sur place, la privation de liberté, ce ciel que l’on aperçoit à travers les vitres sales du hangar et qui donne encore plus le cafard.

Heureusement les mauvais traitements des deux autres fous ont cessé, Boubacar a du faire le ménage et lui seul vient voir Annie maintenant, lui et Ali de temps en temps. Mais comme Boubacar le domine, Ali finit par se lasser et ne vient plus qu’épisodiquement. Boubacar vient toujours avec ses onguents, Annie en a besoin, sinon elle souffre trop. Si son anus s’est remis du viol qu’elle a subit de Marco et Charly, pour le reste, elle est toujours au même régime, tous les jours vers cinq heures du soir, les travailleurs immigrés arrivent, sevrés d’amour, près à tout, et sauvagement excités. Boubacar les maintient à distance et encaisse le montant des passes, puis ils montent un à un et s’assouvissent sur le corps de Annie. Cela est bref généralement, sans caresse ni sentiment, ils se vident les bourses et s’en retournent dans le dortoir sordide qu’on leur loue une fortune.

Boubacar apporte aussi la nourriture, peu variée, des conserves souvent, du pain, pas grand chose. Il apporte aussi des dessous qu’il trouve sexy, il force Annie à se parer de ces horribles oripeaux, à se déverser dessus cette eau de toilette immonde du monoprix du coin. Il l’oblige à se maquiller outrageusement, lui a acheté far à joue et à paupière, mascara et rouge à lèvres.

Annie se résigne, se demande quand elle s’en sortira si elle doit s’en sortir, il pèse toujours sur elle cette menace d’élimination physique. Chaque fois que la clé tourne dans la serrure elle sursaute, elle a peur de voir surgir les deux autres et qu’ils la tuent sur place sans autre forme de procès.

Une vie faite de peur et routine infernale, sans répits sans fantaisie sans relâche. Annie sombre dans la neurasthénie, la drogue qu’on lui instille tous les jours la rend un peu plus hébétée chaque fois. Boubacar prend soin d’elle comme on soigne une bête, il n’a aucune considération pour elle, on pourrait même dire qu’il a un mépris profond pour Annie, et ne serait ce le capital fric qu’elle représente, il l’aurait depuis longtemps éliminé lui même. Annie le sait.

Et puis il y a ces onguents africains, le premier lui a fait du bien en la soulageant de ses douleurs, mais Boubacar ne s’est pas arrêté en si bon chemin, le lendemain il apportait un autre flacon d’un autre produit. Il lui en a mis sur le bout des seins et sur le clitoris, aussitôt elle a senti monter une chaleur dans ses extrémités, une chaleur qui s’est vite transformée en envie irrépressible de faire l’amour. Elle en était folle, elle s’est tordue de désir sur le lit, se mordant les lèvres pour s’empêcher de crier et de le supplier de lui faire l’amour . Elle a gémit et résisté longtemps sous le regard ironique et curieux de son tourmenteur qui patiemment attendait son heure. A bout de force et de larmes elle a cédé, supplié qu’il vienne la prendre, s’est offerte à lui.
Il a déplié ses longues jambes, lentement, il s’est mis debout, et a défait son pantalon. Tout en la regardant il s’est mis à nu, prenant le temps de bien ranger ses affaires tandis qu’elle l’implorait. Il s’est tourné vers elle, elle a vu son sexe tendu et noir, elle a tendu les mains vers lui mais il s’est dérobé. En l’évitant, il s’est approché d’elle et a posé sa main sur son sexe, il l’a trouvé brûlant de fièvre et trempé. A ce contact, elle a hurlé de désir et l’a appelé en elle. Il l’a caressée pendant qu’elle gémissait, folle d’un désir chimique qui lui dévorait le corps.

Elle s’est offerte de façon obscène, tendant son sexe vers lui, suppliant qu’il l’empale de son membre gonflé de sang, se mettant plus bas que terre pour qu’il la touche et la pénètre. Il a fait durer le plaisir, longtemps, longtemps, refusant ses avances, se dérobant quand elle voulait l’attirer à elle, l’attisant d’une caresse pour qu’elle souffre un peu plus.

Enfin il lui a permis qu’elle touche son membre, elle l’a pris comme un trésor, ne l’a plus lâché et l’a attiré sur elle.

Elle se l’est mise elle même et a poussé un rugissement de satisfaction. Le sexe en elle la soulageait soudain. Avec une force insoupçonné elle a retourné leurs corps et s’est mise sur lui et l ‘a chevauché, plantant vigoureusement sa bite au fond de son vagin trempé et avide. Elle s’est excité dessus comme une folle, se massant les seins, se tordant les mamelons, se masturbant tandis qu’elle s’empalait plus loin encore sur le sexe de Boubacar.

Le jeu a duré une éternité, Annie faisait des bonds au dessus du sénégalais, écartant ses cuisses elle permettait au pieu de chair de s’enfouir au plus profond de son ventre en feu. Boubacar la suivait, fasciné de cette ardeur de femelle insatiable, l’œil brillant et toujours lucide malgré le manège infernal qu ‘Annie exerçait sur lui. Elle enserrait sa queue dans l’étau de ses muscles vaginaux, serrant au maximum ce membre dressé et triomphant qui la fouillait au plus intime de ses chairs.

Elle jappait et geignait, assise sur le sexe de Boubacar, implorant de lui son sperme, appliquée à faire monter la sève qu’il avait en lui, attentive à ses moindres tressaillements, goulue et assoiffée. Il savait se contenir, bloquant le bouillonnement qu’il sentait en lui, détaché et cruel il observait la folie qui s’était emparée d’Annie. Elle le suppliait, de plus en plus pressante, gémissante et désespérée, elle en pleurait d’attendre, tordue et frémissante au dessus de lui.

« Je t’en supplie donne moi tout !! »

« Comme tu es pressée et gourmande ! »

« Je t’en supplie je ‘en peux plus ! »

« Si, si tu peux attendre encore !! »

« Non !!!! non !!!!, je n’en peux plus donne moi ! » et elle lui griffa le torse pour la première fois.

La gifle la cueillit sans prévenir, elle s’arrêta et se figea comme une statue.

« Ne recommence jamais ça ! » Boubacar la regardait de ce regard qu’elle ne lui connaissait que rarement, fiévreux et menaçant comme celui d’un serpent.

Annie restait là, suspendue entre son désir et la brûlure de sa joue. Son sexe aussi lui brûlait le ventre, elle se fit humble et supplia encore.

« Je t’en prie Boubacar, ne me laisse pas comme ça, donne moi ton sperme ! »

« Je vais te le donner. »

« Oui ! vas-y !! » Dit elle pleine d’espoir.

« Mais tu vas me promettre avant quelque chose ma jolie ! »

« Oui, dis moi je te promets tout ce que tu veux mais donne moi ton sperme ! »

« Je vais te le donner mais avant je vais t’envoûter. »

« Quoi ? que vas tu faire ? »

« T’envoûter, après cela tu n’auras plus jamais de plaisir qu’avec moi ! »

Sans réfléchir, Annie acquiesça.

« Oui, donne moi fais de moi ce que tu veux ! »

Boubacar la repoussa et se leva, Annie suivait ses gestes depuis le lit et se masturbait furieusement en le dévorant de son regard de folle. Il ouvrit un flacon minuscule qui contenait un liquide transparent comme de l’eau. Il s’en versa une goutte sur un doigt et s’approcha du lit, il murmurait des mots en wolof complètement obscurs tout en étalant le liquide sur le front de la fille.

Annie sentit une légère fraîcheur sur son front, vite atténuée par le doigt qui l’étalait et faisait pénétrer le produit sous la peau. Quand ce fut fait, Boubacar se rallongea, Annie s’empala à nouveau sur lui et recommença son manège. Son excitation n’était nullement tombée et elle lima de son vagin le membre d’ébène qui lui distendait les chairs. Elle alla si vite et si bien que Boubacar se laissa aller bientôt, fermant les yeux il s’abandonna à la jouissance. En saccades puissantes le sperme jaillit de son gland et vint baigner le col de l’utérus de celle qui le chevauchait.

Annie eut un tressaillement de tout son corps et une longue plainte rauque sortit de sa gorge, elle resta immobile sur sa bite tant qu’il cracha en elle sa semence brûlante comme le vent des savanes de son pays. Elle contracta ses muscles sur la queue qui giclait encore, comme pour la traire et lui extraire jusque la dernière goutte de sa substance. Elle s’acharna à prendre tout ce qui pouvait être pris et à garder en elle la sève visqueuse qu’elle sentait se dérober de son ventre. Elle s’abattit sur le flanc et maintint sa main en coquille sur son sexe pour garder le sperme en elle.

Elle haletait de tant d’effort et de débauche sous l’œil amusé de Boubacar qui restait attentif mais impassible devant le corps couvert de sueur d’Annie.

Un peu plus tard, Annie se refait une toilette intime dans le local attenant au bureau et elle constate les dégâts que son corps a subit durant sa semaine de détention. Son sexe autrefois si joliment refermé en forme d’abricot est béant. Ses lèvres pendent misérablement et le clitoris encore gonflé d’un désir malsain darde entre ses lambeaux de chair que sont ses lèvres. Ses seins aussi gardent le souvenir de ce désir chimique que Boubacar a insinué en elle. Les mamelons en sont enflés, érigés et sensibles, tandis que ses globes mammaires semblent être gonflés comme des outres prêtes à éclater. Ils sont dur et très sensibles au toucher.

Annie se demande ce qui lui arrive, ce que ce sorcier lui a fait. Elle a un dégoût de son corps et termine avec peine son nettoyage.

Boubacar s’en va, la laissant seule avec ses démons une fois de plus, dehors le jour est gris et à travers des vitres sales, semble encore plus désespéré. Annie lève ses yeux vers le petit coin de ciel et se perd dans une rêverie désespérée.

Des pas dans l’escalier la tirent de sa léthargie, des éclats de voix, ils sont plusieurs pense-t-elle avec crainte, que va-t-il encore lui arriver ? Peut il lui arriver plus vil et plus dégradant que ce qu’elle a enduré jusqu’ici ?

Boubacar précède trois autres noirs qui l’accompagnent. Ils rient très forts tous les quatre et parlent en wolof, leur bonne humeur serait presque communicative tant ils semblent gais et heureux. Annie aperçoit un jeune homme parmi le groupe, difficile de lui donner un age, entre seize et dix huit ans peut être ? Il regarde Annie du coin de l’œil, sans trop oser l’affronter de face. Les deux autres inconnus sont nettement plus âgés, entre trente et quarante, voir plus pour l’un d’eux. Annie ne peut avec exactitude leur donner un age.

En attendant ils ne s’occupent pas d’elle ou si peu. Ils se préoccupent de confectionner un repas qui semble être un repas de fête, Annie est intriguée, elle les regarde s’affairer autour du petit réchaud que Boubacar a installé là. Tout le monde rit très fort en s’affairant, Annie cherche la raison de cette fête, mais elle ne voit pas. Elle voudrait raccrocher le festin à quelque chose dont elle soit exclu, qu’elle ne fasse pas les frais de la fête.

A force de chercher, elle finit par reconnaître que l’on est Dimanche et que cela fait juste une semaine qu’elle est entre les pattes de cette bande. Elle se sent un peu rassurée, finalement ils ne font que leur repas vespéral, Boubacar a certainement invité ses amis à manger. Mais pourquoi ici au hangar ? Il a bien un domicile où il peut recevoir ! Sa crainte revient au grand galop, et d’autant plus que les hommes de temps en temps s’approchent d’elle et la pelote sans vergogne en faisant des remarques en leur idiome, tout cela au milieu de grands éclats de rire. Annie se sent à nouveau excitée par ses mains sur elle, elle voudrait s’en défendre, mais la drogue est souveraine et submerge sa volonté. Son sexe se mouille à son corps défendant et ses tétons érigés jaillissent de sa poitrine comme de petits obus. Les hommes la regardent et rient très forts tout en mangeant. Ils lui ont apporté une écuelle avec du riz et du poulet iassa. Annie apprécie cette nourriture élaborée, la première depuis son arrivée au hangar. Elle mange avec appétit, quand elle a finit son écuelle, on la lui emplit de nouveau et Annie remange de plus belle sous le regard amusé de ses geôliers.

Encouragé par les trois autres, le plus jeune se lève et vient près d’Annie, il s’assoit à coté d’elle et pose timidement sa main sur son sein. Les autres lui beuglent des encouragements auxquels il répond par plus d’empressement. Il caresse Annie sans trop de délicatesse, lui pressant durement les seins. Annie essaie de se soustraire, mais elle en a envie malgré elle, en plus le poulet est bien épicé et contribue à faire monter en elle la chaleur du stupre. Les autres se lèvent et à grands renforts de cris et de rire ils écartent les cuisses d’Annie et propulsent le jeune homme sur elle. Ils prennent le sexe en érection du garçon et le fichent dans le sexe offert de la femme. Une grande effervescence règne alors tandis que le jeune garçon se met à haleter sur son ventre. Annie laisse faire, à la fois résignée et excitée de cette verge qui la fouille. Le garçon est dur comme du bois et ne tarde pas à se répandre en elle sous les vivas de ses compagnons.

Les libations reprennent, le garçon est interrogé par ses aînés et les éclats de rire repartent de plus belle. Ils rient, ils mangent et le plus âgé vient à son tour rôder autour de la couche d’Annie, il la pelote vigoureusement, palpant ses formes, étirant ses bouts de seins. Annie veut s’en défendre mais ne peut guère, répondant aux attouchements de son tourmenteur. Il finit par venir sur elle et la pénètre à son tour, il la regarde intensivement pendant que son sexe se fiche en elle. Il est très gros, bien plus que Boubacar et il lui écartèle les chairs.

« C’est mon fils qui t’a fait l’amour » lance-t-il à Annie. Celle ci n’ose pas parler, toute attentive qu’elle est au sexe de géant qui la laboure.

« C’était la première fois qu’il faisait l’amour à une blanche » continue-t-il.

« Il n ‘avait fait l’amour qu’à Dakar avec ses cousines. Maintenant c’est un vrai homme !

Annie est figée d’horreur et de désir. Malgré elle son sexe se lubrifie et l’homme va en elle plus librement.

« Il a aimé ta peau, je crois qu’il a envie de recommencer avec une blanche maintenant ! »

L’homme se saisit de ses épaules et se propulse au plus profond de ses chairs et déverse en grognant son sperme abondant en elle. Il regarde Annie droit dans les yeux, il a un sourire ironique aux coins de ses yeux. Il se relève et rejoint la table pour continuer le repas. Les autres lui font place et lui lancent des remarques cochonnes sur la blanche qu’il vient de saillir. L’homme répond avec forces fanfaronnades et la discussion se poursuit, Annie sent bien qu’elle est le centre de tous les quolibets.

Le quatrième finit par se décider, Annie se demandait quand viendrait son tour, elle est prête à subir encore cet homme, elle se dit qu’il sera sans doute le dernier pour aujourd’hui, car il n’y a personne dehors à faire la queue pour le plaisir dérisoire et exorbitant de s’allonger sur son corps et de jouir. Aujourd’hui, le spectacle est privé, réservé aux proches de Boubacar. L’homme vient et comme les autres il la pelote de partout avant de la saillir. Annie l’accueille avec soulagement en se disant c’est le dernier, et aussi parce qu’elle en a toujours envie.

L’homme se met à battre des reins sur son ventre et rapidement il lui lâche tout son foutre, comme les autres au fond de son vagin qui n’en peut plus.

Quand il se retire, il fait comme les autres et retourne à la table pour manger encore et encore. La soirée se passe ainsi entre cris et rires et des caresses forcées qui font monter dans le corps d’Annie des bouffées de désir. Elle n’en avait pas tout à fait fini, ils la reprendront encore une fois ou deux selon leur désir et puis ils s’en iront parce que demain est un autre jour.

Annie se dit que demain sera pire qu’aujourd’hui, allongée sur son lit défoncé elle pleure à chaudes larmes. Boubacar l’a attachée comme tous les soirs, chèvre retenue par ce piquet, elle est abattue de désespoir.

A travers les larmes elle aperçoit le sommier défoncé constitué de lames d’acier dont certaines sont cassées. Son désespoir croit à la vue de cette ferraille innommable. Pourquoi ?

Mais tout à coup Annie tarit ses larmes et regarde mieux dans la pénombre son sommier pourri. Les morceaux de lames sont coupants comme des couteaux !

Un fol espoir lui naît dans le cœur. Fébrilement, elle repousse le matelas comme elle peut et fait apparaître le sommier. Elle tend la corde qui l’enserre, la corde atteint un morceau de fer rouillé et Annie se met à frotter fébrilement la corde contre le métal. Le chanvre se met à friser autour du contact avec le fer, bientôt elle sent le diamètre de la corde qui diminue. Partagée entre fébrilité et application, Annie poursuit en poussant des gémissements de bête. La corde rétrécit de plus en plus, Annie se concentre autour de son ouvrage, elle n’a même pas conscience que ses poignets saignent.

Et soudain la corde se déchire et lui fait deux bracelets autour des poignets. Annie est libre de ses mouvements et panique soudain face à cette liberté qui n’en est pas une. Elle jette des regards autour d’elle, elle cherche où sont ses vêtements, ceux qu’elle avait à son arrivée, ils sont là dans un coin, sales mais bien présents. Annie se précipite, elle enfile sa jupe et son corsage dépourvu de boutons, met ses chaussures.

Après ?

Elle regarde autour d’elle, comment faire ? la porte est fermée à clé bien entendu. Elle jette un regard dehors. Il y a bien une passerelle autour du bureau. Elle se saisit d’une chaise et la balance dans les vitres. Cela produit un bruit affreux. Annie s’arrête, le souffle coupé, elle a l’impression que tout Paris l’a entendu.

Rien ne se produit, elle risque un regard par le trou béant, c’est la nuit la plus noire. Elle amène une chaise, monte dessus, passe une autre chaise à l’extérieur. Elle enjambe la fenêtre et se retrouve dans la coursive.

L’escalier, vite l’escalier ! Elle dévale les marches de ferrailles qui font un bruit d’enfer. Annie est complètement paniquée. La voilà en bas dans le grand hangar dont la porte est fermée. Dans le noir, ses mains cherchent à tâtons. Il y a une porte, bloquée. Annie s’acharne sur la porte, ses mains fouillent dans le noir et trouvent. Ce sont des verrous qui ferment la porte, elle actionne les verrous et la porte bascule, elle est dans une cour.

Annie s’arrête, étourdie par l’air frais de la nuit, sa tête tourne et elle doit s’appuyer contre le hangar. Elle reprend conscience, sa respiration est rapide et saccadée. Elle jète un regard circulaire, des murs et des grillages, un portail au bout de la cour et qui donne sur la rue. Inutile de chercher, le portail est fermé. Annie est comme une bête sur le point de retrouver la liberté, l’instinct la guide, elle se dirige vers le grillage qui sépare le hangar d’un terrain vague et suit le grillage.

Banco ! elle trouve le trou dans les mailles de fer. Elle s’y faufile, elle a quitté le hangar !. Elle suit le grillage jusqu’à une palissade qui borde la rue. Annie suit toujours la palissade et trouve la faille encore une fois. Elle passe la tête dans l’ouverture et voit une rue chichement éclairée et luisante de pluie.

Elle ne s’était pas aperçu de la pluie !

Il n’y a personne, il est très tard, elle se faufile encore et la voila dans la rue. Elle marche vite sans savoir vers où aller. Un carrefour, elle tourne au hasard et continue, serrant son corsage contre sa poitrine, elle accélère et se met à courir sans trop savoir vers quoi. Elle débouche sur une rue plus passante, se sont les quais de Gennevilliers. Elle longe les quais, quelques voitures passent et Annie se cache à chaque fois qu’elle entend un bruit de moteur. Elle continue à courir, encore des voitures, elle se planque, terrorisée. Cette fois la voiture ralentit, elle s’arrête, son moteur tourne au ralentit. Un faisceau de lumière, Annie se fait toute petite, elle cache sa tête dans son lambeau de corsage.

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