Le Feu Sous La Glace

BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici
intales
intales
28 Admirateurs

Et puis, prenant sans doute conscience d'être à l'origine de ce silence, la jeune fille réengage la conversation qui se met à tourner autour des prochains examens de son hôte.

- Tu as peur que je ne sois pas capable de soulager ta douleur? se moque ce dernier.

- Oh je n'ai aucun doute la dessus! De toute façon ça ne peut pas être pire.

- Alors voyons ça. Va t'allonger sur mon lit, ce sera plus pratique.

En se dirigeant vers la chambre, Erwan interroge son amie sur sa douleur. Elle lui explique ce qu'elle ressent au niveau de la fesse et de la cuisse puis s'allonge sur le lit. Là, le futur kiné se met à rougir légèrement...

- Anna, si tu veux que je puisse faire quelque chose, il va falloir que tu ôtes ce pantalon et que tu t'allonges sur le ventre.

- Ah mince... Je suis bête. D'accord... lui répond-elle sans paraitre plus gênée que ça.

Erwan détourne le regard le temps qu'Anna se déshabille et s'installe. Mais lorsqu'elle se trouve en position, il ne peut se retenir de l'admirer avec désir.

Allongée, avec le tee-shirt remonté à la moitié du dos comme unique vêtement, elle lui offre toute la grace de ses reins, de ses fesses nues et de ses jambes élégantes. Placé où il est, Erwan aperçoit une partie des lèvres intimes de son amie. Son sexe se met à grandir dans son boxer.

Anna, le visage tourné vers lui, le regarde sans rien dire. Ses yeux noisettes le fixent intensément. Une mèche brune de ses longs cheveux ondulés lui masque une partie de son beau visage.

Il se dégage, de sa beauté et de sa position, une très grande sensualité.

Conscient qu'admirer plus longuement la semi-nudité de son amie pourrait lui paraitre malsain, Erwan se décide à l'examiner. Du bout des doigts, il effleure la zone endolorie. La peau d'Anna lui semble incroyablement douce. Surtout lorsqu'il palpe la fesse concernée.

Toutefois, il parvient à maitriser ses envies de gestes plus intimes, pour se concentrer sur le problème de la jeune fille. Aprés quelques gestes appliqués, il finit par conclure :

- Tu n'as rien de sérieux. Déjà tu n'as pas d'ecchymose. C'est bon point car tu aurais du juste attendre patiemment que ça passe. Je pense que tu as une légère contracture. Plus en raison du faux mouvement que tu as fait en tombant, que du choc lui même.

- Et qu'est ce que tu peux faire contre ça?

- Je pourrais te faire un massage de la zone douloureuse. J'ai de la pommade pour ça. Par contre, il y a de grandes chances que demain tu sois courbaturée un peu partout.

- Et ta pommade ne peut rien pour éviter les courbatures?

- Non ma petite Anna, ce n'est pas une potion magique. Mais un massage différent pourra en diminuer l'intensité.

- Tu sais les faire?

- Oui...

- Alors au boulot mon petit kiné perso.

Erwan part donc dans la salle de bain chercher de quoi soulager la jeune fille. Ce n'est pas la première fois qu'il doit effectuer ce genre de massage. Mais jamais, jusqu'à ce jour il n'avait eu à pratiquer ces manipulations sur un corps autant désiré.

A son retour dans la chambre, il constate qu'Anna s'est débarrassée du dernier vêtement qu'elle portait. Elle a également ramené ses cheveux sur le côté, dégageant son visage. D'ailleurs la couleur plus rouge de celui-ci n'échappe pas au jeune homme. Mais avec un détachement feint, il se concentre sur le tube de pommade antalgique tout en s'asseyant à ses côtés.

- C'est assez étrange d'être nue devant toi, murmure la jeune fille.

- Pour moi aussi... confie Erwan à son tour.

- Tu n'es que le deuxième garçon devant qui... Même mes médecins sont des femmes.

- Et toi tu es la plus belle fille qu'il m'ait été permis de voir...

Erwan est le premier surpris de ce qu'il vient de dire. Lui, le timide... Anna tourne davantage la tête en sa direction puis, aprés avoir ouvert la bouche pour lui dire quelque chose, se ravise pour ne prononcer qu'un simple merci.

Sans plus attendre, le jeune kiné se met à masser la fesse et la cuisse endolories. Ses gestes sont ceux d'un professionnel, dépourvu du moindre mouvement ambiguë.

Durant une bonne dizaine de minutes, il palpe, malaxe et masse son amie en ne s'attardant que sur un seul endroit du corps.

Il finit par se redresser et saisit une serviette de toilette pour s'essuyer les mains.

- Voilà, avec ce massage et la pommade tu devrais être tranquille pour la nuit. Demain tu n'auras qu'à l'emporter avec toi pour t'en passer durant quelques jours.

- Et les courbatures?

- Ne t'inquiète pas, je m'en occupe tout de suite. Mais j'ai plusieurs huiles à vous proposer Mademoiselle. Faites votre choix.

Joignant le geste à la parole, Erwan présente différentes fioles de liquide parfumé avec le sourire. Anna en respire deux avant de flasher sur la troisième.

- Celle-ci sent trop bon.

- Très bien Mademoiselle. Et que désirez vous : un massage du dos uniquement, ou notre formule intégrale qui vous offre un massage des pieds à la tête? Ceci sans le moindre supplément.

- Alors je choisis la formule intégrale.

- Trés bien Mademoiselle.

Anna adresse un sourire complice à son masseur avant que celui ci ne se mette en action.

Les premières manipulations sont pour les pieds et les chevilles de la jeune fille. Puis lentement, précautionneusement, Erwan remonte sur ses mollets.

Anna laisse échapper un petit soupir de satisfaction.

À chaque mouvement qui le rapproche de la zone la plus intime, le jeune homme délaisse les gestes du professionnel pour un comportement plus tendre. Il faut dire que son corps est sur le point d'atteindre la température d'ébullition : dans le mouvement, les jambes de celle qu'il désire se sont entrouvertes, dévoilant un peu plus le sexe de la jeune femme. Difficile pour Erwan de détacher son regard de cette vision particulière. Et plus ses mains remontent en cette direction, plus il a l'impression qu'elles tremblent.

Le voilà à présent à mi-cuisses. Anna ne dit rien. Ses yeux clos et son visage paisible témoignent de son bien-être. Quand Erwan se met à lui passer les mains sur l'intérieur des cuisses, elle les écarte presque inconsciemment. Oubliant sans doute qu'ainsi elle ne dissimule plus rien à son regard.

C'est l'occasion pour Erwan de constater que de petits poils pubiens sont présents. Ainsi, Anna n'est pas une adepte de l'épilation intégrale? Pourquoi pas! Une toison bien entretenue peu avoir son charme. Le garçon se laisse emporter par son imagination. Il se met à imaginer quelle forme peut avoir choisi son amie. Le ticket de métro? Un petit triangle? Un coeur?

Absorbé par ses pensées, il en oublie de maitriser ses gestes. Si bien que ses doigts, tout en massant le haut des cuisses d'Anna, lui effleurent à présent les lèvres de son sexe. Des lèvres humides. Plusieurs fois, et volontairement, il renouvelle son geste sans que son amie ne manifeste la moindre opposition. D'ailleurs celle-ci conserve le même visage serein. Peut-être un peu plus rouge. En tout cas elle aussi est excitée.

Mais alors qu'il s'apprête à devenir plus entreprenant en voulant glisser un doigt de manière moins chaste, Anna se manifeste.

- Erwan, même si c'est très agréable, je crois que tu t'égares...

Honteux, il retire immédiatement ses mains. Comme un enfant pris la main dans le pot de confiture. Il se retrouve paralysé, totalement bloqué par son embarras.

- Tu m'avais dit des pieds à la tête. Tu n'as fait que la moitié du chemin. Alors s'il te plaît, reprend. Tes mains sont trop douces.

Un peu rassuré, mais toujours confus, il reprend son massage. Afin d'éviter les tentations, il ne s'attarde guère sur les fesses, et recommence ses agréables frictions au niveau des reins. Mais en reprenant une gestuelle de spécialiste et non plus de jeune homme tendre. Petit a petit, il remonte sur le dos, les épaules puis le cou.

Le massage terminé, Anna semble s'être endormie, détendue et relaxée par le savoir-faire d'Erwan. Le jeune homme la recouvre d'une couette, puis après lui avoir déposé un baiser sur une épaule, il s'éclipse en emportant avec lui son matériel.

Toutefois, à peine a-t-il fait trois pas que la voix d'Anna le stoppe.

- Erwan...

- Oui? répond-t-il en se retournant.

Anna, le buste relevé et tourné vers lui - dévoilant ainsi un magnifique poitrine aux tétons d'un rose pâle - le regarde, hésitante.

- Si tu me promets d'être sage, j'aimerais que tu dormes avec moi.

Erwan accepte avec un sourire tendre. Puis la rejoint dans le lit, après s'être mis en boxer. Bien évidemment, la bosse que forme son sexe toujours à demi gonflé n'échappe pas à la jeune fille. Mais elle accueille la chose avec un coup d'oeil taquin, avant d'ajouter :

- Hey! Moi je suis nue, je ne trouve donc pas ça normal que tu ne le sois pas.

Sans attendre Erwan se débarrasse de son boxer. Anna, couchée sur le côté, vient se blottir contre lui. Et après l'avoir embrassé sur le torse, la jeune femme s'endort, insouciante des effets que peuvent avoir ses seins et son pubis appuyés contre le corps d'un jeune homme fou d'amour.

En émergeant de son sommeil, Anna met quelques secondes à se rappeler où elle est, et ce qu'elle fait nue dans un lit qui n'est pas le sien. Mais la présence d'Erwan, debout à coté du lit, lui remet les idées en ordre de marche. Son ami lui adresse un sourire plein de tendresse.

Entre ses mains, il porte un plateau chargé de viennoiseries, d'une tasse de café, d'une verre de jus d'orange. De quoi emplir la chambre d'une douce odeur appétissante. Anna se redresse pour recevoir le plateau devant elle.

- Tout ça pour moi toute seule! s'exclame-t-elle. Tu veux que je prenne du poids ou quoi?

Dans un premier geste de pudeur, tenant plus du réflexe que de l'acte volontaire, elle tente de masquer ses seins nus, mais elle renonce aussitôt en comprenant qu'il est trop tard pour être pudique après une nuit, dans le même lit dans le plus simple appareil. Cela serait ridicule. Et puis, elle ne regrette nullement ces heures passées avec Erwan. Des heures chastes et tendres. Au fond d'elle, même si elle sait qu'elle ne se serait pas dérobée à de quelconques tentatives coquines du garçon, elle lui est reconnaissante de n'avoir rien tenté. Pour elle, il lui a prouvé durant cette nuit, combien il la respecte. Sans doute infiniment plus que son propre petit ami. Mais elle balaie cette idée de son esprit. Chaque chose en son temps.

Ne sachant par quoi commencer, elle propose à son ami de s'asseoir à ses côtés et de faire honneur avec elle à ce copieux petit déjeuner.

- Mais tu t'es levé quand pour aller chercher tout ça? Je ne t'ai même pas entendu quitter la chambre.

Erwan lui explique alors qu'il est debout depuis près de deux heures, et qu'il a eu le temps d'aller faire les courses, de lui ramener sa voiture au bas de l'immeuble, et de lui préparer son petit déjeuner.

Elle le remercie et entame son repas. Durant la discussion entre eux, le ton est léger. L'élève kiné s'informe des douleurs de sa pensionnaire qui, bien que présentes, ne sont pas très intenses mise à part la contracture. Il lui rappelle les mêmes consignes que la veille, puis les deux amis continuent leur discussion tranquillement.

Le petit déjeuner achevé, Erwan laisse Anna filer à la salle de bain pour se préparer. Sans le laisser paraître, il éprouve un pincement au cœur en se rendant bien compte que dans un moment trop proche, elle le quittera pour rentrer chez elle, et que la parenthèse de cette nuit se refermera. Sans être devin, il sait qu'il gardera longtemps le souvenir de ces heures avec elle, du spectacle de son corps nu, de la sensation d'intense désir qui l'a consumé durant la nuit entière... Mais ce rêve éveillé est sur le point de prendre fin.

Il est presque 11h30 quand Anna enfile son manteau. Elle est bien restée plus longtemps qu'il ne l'aurait cru, mais le moment est venu. Avec une grande maîtrise, il masque ses états d'âmes. Surtout ne rien laisser paraître... Comme durant tous ces derniers mois où il voyait l'élue de son cœur dans les bras de son meilleur ami. Il est devenu maître dans l'art de se forger un masque qui dissimule les apparences.

Il raccompagne la jeune femme jusqu'à sa voiture, puis la regarde prendre place derrière le volant. Tous les deux semblent être devenus muets. Mis à part un merci timide en l'embrassant sur la joue, Anna n'a pas émis le moindre son durant les derniers instants. Ils se sont même évités du regard, sauf au moment où la jeune femme démarre le moteur et passe sa vitesse. Elle tourne le visage vers Erwan. Sans qu'il puisse en comprendre la raison, il lui trouve un air grave et résolu. Enfin la voiture s'élance. Quelques mètres, puis elle tourne sur la droite et disparaît.

Les heures les plus belles de la vie d'Erwan viennent de prendre fin, et elle se conjuguent maintenant au passé.

En remontant à son appartement, le jeune homme entend son portable émettre le son spécifique qu'il produit lorsqu'il reçoit un sms. Sur l'écran, il lit le nom d'Anna.

« Merci pour tout ce que tu as fait pour moi durant ces quelques heures. Tu as fait bien plus que de me rendre service. Je t'embrasse. »

Douze jours sont passés depuis ce week-end entre les deux jeunes gens. Erwan s'est concentré sur ses examens. Évidemment, Anna n'a pas quitté ses pensées, mais les révisions puis les épreuves lui ont permis de ne pas trop réfléchir à ce qu'ils avaient partagé. Et s'ils ne se sont pas revus depuis, chaque jour ils se sont envoyés des messages.

Ce vendredi marque la fin des partiels pour le futur kiné. Soulagé et fatigué, il quitte le campus pour rejoindre son studio. Il est pas loin de 16h. La sonnerie de son portable retentit.

- Coucou c'est Anna. Alors ça y est, tu es débarrassé?

- Oui, et je t'avoue que je suis pas mécontent que ça soit terminé.

- Qu'est ce que tu fais du coup ce soir?

- Je sais pas. J'ai quelques jours de repos avant le début de mon stage en milieu de semaine prochaine, du coup demain dans la matinée, je vais rentrer dans les Pyrénées voir ma famille. Donc ce soir, à part faire mes bagages, je n'ai rien de spécial.

- Alors tant mieux, tu dînes chez moi. Ma mère insiste depuis la semaine dernière pour que tu viennes manger à la maison, elle tient absolument à te remercier de m'avoir recueilli. J'ai réussi à la calmer en lui expliquant que tu avais des exams, mais maintenant qu'ils sont passés, je n'aurai plus d'excuses à lui fournir. Tu veux donc bien venir?

- Mais je n'ai pas besoin d'être remercié, j'ai simplement fait ce que je devais faire.

- Oui et bien ça tu le lui expliqueras toi même. On dit 20h chez moi?

- Bon si tu veux.

À l'heure dite, Erwan sonne à la porte de la maison de famille d'Anna. Un bouquet de fleur pour la maîtresse de maison et une bouteille de bon vin pour le père de famille, lui attirent encore plus les bonnes grâces des parents de la jeune fille. Bien qu'intimidé, il s'efforce de répondre aimablement aux rafales de questions et aux remerciements répétés de la mère d'Anna. Heureusement, la présence de son amie et du frère de celle ci le détende un peu.

Erwan profite d'un instant de répits pour glisser à l'oreille de la jeune femme :

- Théo ne vient pas?

- Suis moi, je dois te dire quelque chose, lui répond-elle. Maman, je dois montrer quelque chose à Erwan, on revient dans 5 minutes.

Une fois seuls, elle lui demande depuis quand il n'a pas vu son meilleur ami. Erwan lui explique qu'ils ont pris un verre mercredi soir tous les deux et que depuis ils ne se sont pas parlés.

- Et il t'a parlé de moi? Insiste Anna.

- Oui, un peu. Il est resté vague en fait. Il m'a juste dit que depuis quelque temps vous passiez moins de temps ensemble.

- C'est tout? Vraiment?

- Enfin... Il m'a dit qu'il avait l'impression que tu le fuyais.

- Je l'ai quitté cet après midi, lui et moi c'est fini.

- Ah merde... Je suis désolé.

-Non Erwan, ne le sois pas. Tu n'y es pour rien. Ou plutôt si. C'est grâce à toi que j'ai compris que je faisais fausse route en restant avec Théo. Il me trompait, il ne m'apportait pas ce que je cherche dans une relation. J'ai compris que je ne l'aimais pas, et que je ne l'ai sans doute jamais aimé. confie la jeune femme.

- Mais en quoi c'est grâce à moi?

-Les quelques heures que nous avons passées tous les deux m'ont faites comprendre que c'est ce genre de chose que je veux vivre avec un garçon. Et Théo n'en sera jamais capable. Il n'est pas comme ça.

- Je ne sais pas quoi dire... avoue Erwan, à la fois heureux de savoir Anna libre, et sincèrement désolé pour son meilleur ami.

L'appel de la maîtresse de maison met fin à la conversation. Sans un mot, les deux amis rejoignent le salon pour passer à table.

Durant tout le repas l'élève kiné tente de ne pas trop réfléchir à ce qu'il vient d'apprendre. Théo étant comme un frère pour lui, il ne peut s'empêcher de se sentir coupable. Bien sur son ami se remettra facilement de cette rupture, sans doute a-t-il même déjà trouvé une nouvelle copine, mais Erwan n'arrive pas à chasser ses états d'âmes. Et pourtant, dès que ses yeux se posent sur Anna, quand il la voit lui sourire ou le fixer intensément son cœur s'affole.

Lorsque le dîner touche à sa fin, le père de la jeune femme et son frère proposent à Erwan de boire un petit cognac avant de rentrer. Le jeune homme accepte et tous les trois se rendent dans la véranda, aménagée en jardin d'hiver. Assis, en silence, ils dégustent le breuvage relevé. Du salon, leur parvient l'écho de la voix de la maîtresse des lieux :

- Il est vraiment très charmant ce garçon, tu devrais l'inviter plus souvent. Par contre, évite de le dévorer des yeux comme tu fais ma chérie, c'en est presque indécent.

Cette réplique le fait rougir, ce qui provoque un petit rire chez les hommes de la famille. Puis le père d'Anna se lance dans une conversation sur les piteux résultats des Girondins de Bordeaux.

Vers 23h30, il est temps pour le jeune homme de rentrer. Son amie le raccompagne jusqu'à sa voiture. Tous deux semblent un peu gênés. À moins qu'ils ne soient tout simplement intimidés.

- Merci d'être venu, ça a vraiment fait plaisir à ma mère, déclare Anna d'une voix douce.

- Uniquement à ta mère?

- Non, à moi aussi. Je suis contente que tu sois là.

- Moi aussi, je suis content d'avoir passé la soirée avec... vous.

Anna lui sourit. Elle comprend que derrière ce « vous » se cache un « toi ». Et quand Erwan tend sa main pour lui saisir la sienne, elle n'en croit pas ses yeux. Lui le timide, deviendrait-il enfin audacieux? D'ailleurs il prolonge son mouvement jusqu'à porter cette main à ses lèvres et y déposer un baiser tendre. Mais l'instant d'audace s'arrête là. Il lâche la main de la jeune femme puis il monte à bord de son véhicule.

- Non, s'il te plaît pars pas comme ça! proteste Anna.

- Mais que...

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, la jeune femme se penche vers lui et vient poser ses lèvres sur les siennes. Décontenancé, le garçon se laisse d'abord faire, puis il se décide enfin à lui rendre son baiser. Quand leurs lèvres et leur langue finissent par s'écarter, Anna lui adresse un sourire.

- Maintenant tu peux rentrer chez toi, je te laisse profiter de ton week-end chez tes parents.

Songeur, l'élève kiné hésite un instant, puis il demande à son amie :

- Tu as prévu quelque chose ce week-end?

- Non, rien de particulier.

- Alors demain matin sois prête à 9h. Tu viens avec moi. On passe le week-end ensemble.

Passé l'instant de stupéfaction, Anna accepte l'invitation avec un sourire radieux. Puis elle le regarde s'éloigner, heureuse.

Durant les 3h30 de trajet qui les mènent jusqu'à la station où les parents d'Erwan possède un hotel-restaurant, les deux jeunes gens reprennent leurs habitudes amicales, semblant ignorer le baiser qui les a rapproché la veille. Pourtant le jeune homme n'en a rien oublié : que ce soit la douceur de ces lèvres sur les siennes, l'accélération de son rythme cardiaque et surtout cette sensation de bonheur, voire d'euphorie, qui l'avait saisi tout le restant de la soirée.

intales
intales
28 Admirateurs