Le Club - Partie 21

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Angel invente un nouveau jeu et Thomas se trouve des alliés.
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Partie 21 de la série de 38 pièces

Actualisé 02/07/2022
Créé 08/15/2009
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Nous sommes dans une ville imaginaire nommée Lilleland, un groupe d'hommes riches et puissants a fondé un club très secret avec pour objectifs d'écraser toute la région sous leurs bottes et de soumettre de jeunes femmes innocentes à leur bon plaisir.

Les membres du club :

David Angel, 35 ans, riche homme d'affaire blasé qui débarque dans la région. Son arrivée semble être l'élément fondateur du club.

Le juge de Saint Servier, 65 ans, juge puissant, il est surtout l'homme politique le plus influent de toute la région. C'est surtout le produit d'une éducation chrétienne stricte qui l'a frustrée pendant toute sa vie et dont il s'est totalement libéré grâce au club.

Guillermo Diaz, 45 ans, c'est un ancien émigré espagnol devenu millionnaire en fondant des sociétés spécialisées dans les services. Il a décidé de diversifier ses affaires en achetant un bar plus que particulier où il fait travailler ses victimes.

Guillaume Uron, 29 ans, c'est un riche héritier aux tendances psychopathes. Il a participé à la ruine de Sabato Orso, l'un des hommes les plus puissants de la ville et s'est notamment emparé d'Excelsior, son hôtel de luxe. Il est aussi le propriétaire d'un bar à pute.

Jean Laroquette, 58 ans, directeur de l'école Oscar Bono, c'est le responsable de l'académie où sont scolarisés tous les enfants de la haute société de Lilleland mais aussi un pervers de la pire espèce.

Antonin Marius, 41 ans, commissaire de police, c'est le chef de la police de Lilleland qui cache un pourri de la pire espèce sous des allures d'homme intègre.

Les victimes du club :

Amandine Blenon, 37 ans, c'est la femme d'un notable reconnu qui s'est compromis dans de sales affaires d'escroqueries. Abandonnée par son mari et ses amis, elle est tombée entre les griffes d'Angel qui s'est emparé de tous ses biens et s'est installé chez elle, la transformant en esclave entraînant sa fille Laura, 18 ans, avec elle.

Christine Veron, 31 ans, éducatrice spécialisée dans un centre d'hébergement pour sans abri, victime d'un chantage de la part d'Angel, elle se retrouve obligée de céder à tous ses désirs.

Jennifer Guillot, 19 ans, jeune marginale du centre. Angel provoque sa chute et la transforme en esclave afin de piéger Anne-Marie Leo, 25 ans, assistante sociale dans ce même centre.

Sandrine Forci, 40 ans, bourgeoise, voisine d'Angel, elle a eu le malheur de défier ce dernier qui s'est vengé en la contraignant de devenir son esclave pour éviter la ruine de sa famille.

Madeleine et Sarah Bonnet, 19 ans et 18 ans, lycéennes, manipulées toutes les deux par le juge avec l'aide d'un voyou nommé Jérôme (par la suite assassiné par le juge), elles sont désormais les esclaves sexuelles du vieillard lubrique.

Théodora Lupa, 40 ans, commerçante et femme politique, elle a dû tout accepter du juge pour éviter de se retrouver condamner à une longue peine de prison au Mexique.

Muriel Guri, 20 ans, serveuse. Fille aînée d'un homme d'affaire, elle doit désormais se plier à la volonté de Diaz et de son âme damnée Humberto pour rembourser les dettes de son père.

Delphine Rugol, 27 ans, fonctionnaire. Elle a perdu une énorme somme d'argent en jouant avec Diaz qui désormais l'oblige à travailler dans son bar en extra et en profite pour abuser d'elle quand il le désire.

Caroline Georges, 32 ans, ingénieure et responsable de projet au conseil régional. Diaz a découvert qu'elle est en réalité un imposteur et il se sert de ce secret pour la faire chanter.

Harmony Vega, 22 ans, ancienne responsable d'accueil d'hôtel, Uron l'a jetée à la rue et contrainte à finir par travailler comme prostituée dans son bar pour survivre.

Angelica Rubicosa, 23 ans, superviseuse à l'hôtel Excelsior. Pour sauver sa situation, cette jeune feme a d'abord dû se vendre à Diaz avant de devenir l'esclave d'Uron.

Bella Cathy, 32 ans, Lieutenant -- colonel de l'armée. Uron a découvert un secret dans son passé et réussit à soumettre cette femme forte.

Sonia Ordoz, 20 ans, étudiante, fille d'un riche notable prise en train de tricher à un examen important, elle est devenue l'esclave de Laroquette pour ne pas être déshéritée par son père.

Anita Fuentes, 26 ans, professeure, réfugiée politique, Laroquette a réussi à compromettre ses chances d'obtenir un permis de séjour et désormais elle est obligée de se plier à sa volonté sous peine d'être expulsée dans son pays d'origine où elle est condamnée à mort par la dictature.

Morgane Bastier, 18 ans, lycéenne, Laroquette lui fait subir un lavage de cerveau pour en faire sa parfaite petite esclave.

Amanda-Jean Carpenter, 30 ans, policière interrégionale, victime d'un chantage de la part de Marius qui tient sa sœur Olivia, 22 ans, en otage qui l'oblige à se plier aux désirs de Diaz.

Anna Belknap, 28 ans, experte scientifique de la police de Lilleland, Marius a découvert qu'elle a envoyé un innocent à la mort et se sert de ce secret pour abuser d'elle à chaque fois qu'il le désire.

CHAPITRE 1

La camionnette de Thierry roulait le long des quais de Lilleland. Cette partie de la ville était réservée au stockage des marchandises mais constituaient aussi le dernier repaire des truands en tout genre. Ils passèrent notamment au milieu des prostituées racolant leurs clients, bien souvent des marins de passage dans cette grande ville qui accueillait des dizaines de bateaux de fret divers, avant d'arriver dans la zone de stockage proprement dite. Il s'agissait d'un immense réseau de hangars qui formaient un véritable labyrinthe dans lequel il était facile de se perdre et qui permettait à des personnes traquées de se cacher facilement.

- Sur la droite, indiqua Emily qui guidait Thomas et Thierry dans ce dédale de corridors étroits.

Ils l'avaient autorisé à appeler son supérieur qui, après une petite discussion avait convenu d'une rencontre avec eux. Il semblait que l'échec cuisant du cambriolage du bureau du juge de Saint Servier avait convaincu l'unité de la policière qu'elle n'était pas aussi à l'aise dans le contexte de Lilleland qu'elle semblait le penser. Ils étaient donc partis dans la nuit, dans la camionnette de Thierry. Le détective privé était au volant, Thomas prenant place prés de la portière passager et Emily entre eux deux afin de pouvoir guider le conducteur. Ils avaient également emmenés avec eux le flic ripoux, toujours plongé dans le sommeil. Thomas regardait défiler les hangars sous ses yeux. Pour le néophyte, ils se ressemblaient tous mais ce n'était qu'une apparence et il le savait très bien. Un habitué comme lui pouvait tous les différencier se repérer dans le dédale des rues qu'ils formaient. Ce fut pour ça qu'au bout de quelques instants, il eut l'étrange impression de reconnaître la route qu'ils suivaient.

- Et là nous allons prendre..., commença Emily.

Sans attendre la fin de sa phrase, Thierry tourna à droite puis accéléra indiquant qu'il ne prendrait pas la prochaine intersection. La policière se pencha alors vers lui, l'air interrogateur.

- Je sais où nous allons, affirma le détective privé. Le hangar 17.

Emily reprit cette expression de surprise grotesque qu'elle avait affiché quand Thomas lui avait révélé son nom et ce dernier fut persuadé qu'à ce moment elle en était en se demander s'ils n'étaient pas des médiums. La réponse était bien plus simple en réalité.

CHAPITRE 2

Il était midi et le « Fundo » était encore désert. Le bar sordide de Guillermo Diaz n'ouvrait ses portes qu'en début de soirée pour accueillir toutes sortes de pervers et curieux qui venaient tâter les fesses et autres parties charnues des serveuses du lieux. Cependant, le maître de lieux était présent en ce jour car il recevait un invité.

L'homme devait avoir une cinquantaine d'année, il était assez petit et dégarni sur le haut du crâne. Visiblement mal à l'aise, il suait beaucoup. Assis en face de lui à une table du bar, Diaz le regardait affichant un de ses sourires de carnassier qui faisait tellement trembler ses esclaves.

- Mon cher Francis, je suis vraiment désolé de vous revoir dans ces circonstances, affirma faussement l'homme d'affaire hispanique. Si j'ai voulu vous voir c'est parce que mon comptable m'a fait prévenir que vous avez de nous contracté de fortes dettes à mon égard...encore une fois.

Francis Guri se contracta sur sa chaise mais ne prononça aucune parole. Diaz décida alors de continuer à parler.

- C'est très gênant. La dernière fois déjà la somme avait atteint une valeur conséquente mais il semblerait que cette fois vous ayez dépassé les limites.

- Je vous rembourserais, promit Francis.

- Mais je n'en doute pas. Personne ne dupe Guillermo Diaz. Cependant, je sais que vous n'avez rien pour me payer et que cela ne risque pas de s'arranger avant pas mal d'années.

- Mais...

- Taisez-vous, idiots!!!

Guri se recroquevilla sur sa chaise alors que Diaz se redressait dans cette situation, il apparaissait encore plus petit devant cet immense force de la nature constituée par l'homme d'affaire qui naguère avait été son employeur. Il fallait dire qu'ils avaient même été amis à une époque avant que Diaz ne devienne l'homme riche et puissant qu'il était désormais quand leurs familles devaient survivre à « la cour des miracles ». Quand Diaz avait fait fortune, il avait offert un très bon emploi à Francis et celui-ci avait pu extraire sa famille de la misère mais ce dernier s'était mis en tête qu'il pouvait lui aussi réussir comme son employeur et ce fut sa plus grave erreur. Depuis il allait d'échecs en déconvenues et se retrouvait désormais condamné à retrouver la situation misérable qu'il connaissait 10 ans plus tôt...si Diaz le permettait.

L'homme d'affaire se rassit et Guri osa enfin se redresser un peu.

- Je pourrais effacer votre dette bien sûr, en souvenir de notre passé commun, proposa Diaz.

Il vit la lueur d'espoir dans le regard de son ancien employé et attendit quelques secondes avant de porter son estocade.

- Mais il faudrait pour cela payer le même prix que la dernière fois, ajouta-t-il.

- Mais... , balbutia Guri, je ...

- Essayez donc de terminer une phrase je vous prie où dois-je vous rappeler la façon dont vous vous êtes acquitté de votre dette la première fois. Muriel!

Il tapa dans ses mains et Muriel accourut dans sa tenue de serveuse. Le visage de Guri se décomposa en voyant sa fille aînée vêtue d'une veste de majorette mauve et totalement nue à partir de la taille. Diaz goûta à cette scène avec un plaisir immense. Il attira alors la jeune fille à lui et plongea ses doigts dans son intimité. A peine gênée par la présence de son père, Muriel écarta immédiatement les cuisses afin d'ouvrir sa vulve au maximum pour faciliter son exploration par les doigts inquisiteur de celui à qui elle avait été vendu.

- La dernière fois nous avions conclu une affaire intéressante, j'effaçais vos dettes en échange du cul de votre fille aînée qui s'est révélée être une telle chienne que j'y ai gagné dans l'affaire.

Il tourna le regard vers Muriel qui se tenait toujours bien droite à ses côtés et il put apprécier les quelques larmes qui coulaient au coin de ses yeux. Il en profita pour pincer légèrement son clitoris et quand elle se contracta, il comprit qu'il avait obtenu ce qu'il voulait. Il revint à Guri qui avait baissé les yeux.

- Je suis tellement satisfait de mon acquisition, fit Diaz en haussant le ton pour s'assurer que Guri lève à nouveau les yeux, que je souhaiterais renouveler l'opération.

Le teint de Guri devint d'une blancheur cadavérique et le sourire de Diaz s'accentua.

- Je,... commença Guri. Je n'ai plus de fille majeure.

- Ne me mentez pas mon cher, lui rétorqua Diaz. Je sais que dans votre smala vous avez une petite Sandra qui vient tout juste de fêter ses 18 ans. Elle doit être fraîche comme la rose.

- NON, s'emporta Guri. PAS SANDRA!!!

Diaz se redressa alors et sans crier gare expédia un coup de poing dans le nez de Guri. La force du géant hispanique était telle que le petit homme tomba de sa chaise, le nez en sang. Muriel voulut aller relever son père mais la main ferme de celui désormais dirigeait sa vie la retint, lui interdisant toute rébellion. Ce fut Humberto qui remit Guri sur sa chaise, sans ménagement.

- Personne n'élève la voix dans ma maison en dehors de moi, précisa Diaz le regard froid planté sur Guri.

- Pitié, pleurnicha Guri, Pas Sandra, elle est si jeune.

- Alors que moi..., murmura alors Muriel.

Diaz fut le seul à entendre cette remarque qu'il nota précieusement ainsi que le fait que Guri n'avait pas montré autant de remords à sacrifier l'aînée de ses 5 enfants au nom de l'intérêt général de la famille.

- Laissez-moi un peu de temps, supplia alors le petit homme. Je vais trouver une solution.

- Du temps mais vous en avez eu, affirma Diaz. Presque un an depuis que vous m'avez vendu Muriel maintenant, il est trop tard, il faut payer.

A ce moment-là, la porte du « Fundo » s'ouvrit et Ronaldo entra poussant vigoureusement une jeune fille et il ne fallut qu'une seconde à Muriel pour reconnaître Sandra.

CHAPITRE 3

Thierry gara donc la camionnette devant l'entrée du hangar 17 et un flot de souvenirs submergea les deux hommes.

- C'est incroyable de se retrouver ici, commenta alors le détective privé.

- Il n'y a jamais de hasard, philosopha alors Thomas reprenant une phrase si souvent utilisé par leur ami Corentin. Si on y réfléchit bien quand le réseau a déserté Lilleland, il a bien dû vendre toutes ses propriétés et qui pouvait être intéressé par un hangar transformé en bunker géant et possédant tous les équipements nécessaires pour la surveillance et la détention de prisonnier si ce n'est une organisation gouvernementale comme la police interrégionale?

Ils descendirent de voiture et furent accueillis par deux hommes. Le plus proche d'eux était un homme à la peau noire claire large d'épaules et aux cheveux taillés très courts. Quand il vint pour lui serrer la main, Thomas comprit qu'il devait être l'agent de terrain de cette bande de grosses têtes et il se demanda alors pourquoi ce n'était pas lui qui s'était introduit dans le palais de justice. La réponse s'imposa d'elle-même, ce gaillard devait mesurer presque 1,9M pour 85 kg et aurait été incapable de se glisser dans le conduit emprunté par Emily Proctor.

- Je m'appelle Shemar Morgan, déclara le géant. Enchanté et voici, Spencer Gubler.

Il indiqua un jeune homme de petite taille portant des lunettes et qui tentait de paraître plus impressionnant en se laissant pousser la barbe et en affichant la même coupe rase que son collègue. Cependant, Thomas n'était pas dupe, il s'agissait bel et bien d'un de ces psys et il était certainement là dans le but de faire une première évaluation de leur état. « Et bien, ne te gêne pas gamin, pensa Thomas, de toute manière, je ne suis pas venu ici pour jouer un jeu de dupe. ».

Ils entrèrent dans l'immense hangar et Thomas ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil circulaire. Il constata presque déçu que tous les impacts de balles avaient été recouverts et qu'il ne restait rien du point de départ de ce que les anciens de Lilleland appelaient « La bataille ». Ils prirent le monte charge qui desservait l'étage supérieur et les bureaux quand ils débouchèrent, ils prirent sur la droite mais presque contre sa volonté, Thomas emprunta la passerelle qui se dirigeait sur la gauche surplombant le vide. Il ne prêta aucune attention aux appels de Shemar qui lui intimait de faire demi-tour et il savait très bien que ce chemin menait à une impasse. La passerelle aboutissait toujours à une zone de stockage qui donnait directement sur le vide. Thomas s'agenouilla alors entre deux caisses, posa la main sur le sol et fut immédiatement projeté 10 ans en arrière au moment de la mort d'Alice. C'était à cet endroit précis que le premier amour de sa vie était morte, victime parmi tant d'autre de cette maudite guerre qu'il avait été incapable d'arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Il fut incapable de retenir ses larmes pour la première fois depuis des années.

- Pour qui sont ces larmes? fit une voix d'homme derrière lui. Pour un des 58 policiers que vous avez fait tuer en ce lieu?

- Ces hommes étaient venu pour nous assassiner mes amis et moi, répondit sombrement Thomas presque heureux d'être arraché à ses souvenirs.

Il se retourna pour se retrouver en face d'un homme de plus de 40 ans, brun et d'environ sa taille. Il avait le regard dur et déterminé et d'une certaine façon, Thomas eut l'impression de se voir dans un miroir déformant. « Si je n'étais pas né à la cour des miracles, se dit-il, peut être aurais-je été cet homme ».

- Certains de ces policiers ne faisaient qu'obéir aux ordres, reprit l'homme.

- Je sais, répondit Thomas, mais c'était aussi l'excuse des gardiens de camps nazis. Comprenez-moi bien, je regrette la mort de chacun de ces hommes mais je ne regrette pas de les avoir tués. A ce moment là, je n'avais pas le choix.

L'homme le fixa un instant puis lui tendit la main.

- Enchanté de vous rencontrer Thomas Serfati, je suis le chef de cette unité et je m'appelle William Fossett.

CHAPITRE 4

Jean Laroquette décrocha son téléphone.

- Bonjour, monsieur le directeur, fit une voix de femme au téléphone, je m'appelle Véronique Mola.

Le directeur Laroquette réfléchit un instant et mit un visage sur la voix qui était en train de lui parler. Véronique Mola était en fait une des filles du célèbre Patricio Moratti, le plus grand propriétaire terrain de la région. Laroquette ne connaissait pas personnellement cet homme ni aucun membre de sa famille car il était l'un des seuls notables de la région de Lilleland à ne pas envoyer ses enfants à l'école Oscar Bono. Moratti vivait comme un patriarche qui avait obligé toute sa descendance à vivre autour de lui et à s'occuper de la gestion de ses immenses propriétés qui fournissaient l'essentiel des ressources alimentaires de la ville. Il n'était pas exagéré de dire que la smala Moratti était la plus riche de Lilleland depuis la disparition de Sabato Orso, la plus discrète aussi. Ce coup de téléphone ne pouvait qu'intriguer Laroquette.

- Madame Mola, répondit Laroquette tout mielleux, que puis-je pour vous?

- Je vous appelle car j'ai été mis au courant de votre programme de remise à niveau scolaire. Je suis une amie proche de Stéphanie Bastier et elle est enchantée de la métamorphose de sa fille.

Jean Laroquette sourit intérieurement, officiellement Morgane Bastier était sur la voie royale pour obtenir son bac avec mention et pour intégrer dans la foulée la prestigieuse section qu'il était en train de monter censée lui assurer un avenir doré. La réalité était tout autre puisque la jeune fille passait toutes ses soirées dans le lit du vieux directeur qui n'hésitait pas à la prêter à ses bons amis comme le juge de Saint Servier qui appréciait tout particulièrement son petit fondement bien ferme et que Guillaume Uron avait déjà émis l'hypothèse qu'elle aille faire quelques stage de « perfectionnement » au « chat brûlant ».

- Ma formation est malheureusement bientôt terminée pour cette année, signifia le directeur. Les premières épreuves sont fixées pour le mois prochain, il est trop tard pour commencer un stage.

- Je comprends, fit Véronique Mola, mais comptez-vous la relancer l'an prochain?

- Si j'ai des candidates, oui. Pourquoi?

- Il se trouve que je suis dans une situation très délicate. Voyez-vous depuis des années, mon père a toujours eu pour politique de garder ses enfants prés de lui et donc ils ont toujours suivi leurs cours dans les écoles publiques proches de la propriété familiale. Cela a toujours convenu du temps où mon père était jeune et que son autorité était puissante, maintenant il est plus vieux et les jeunes de maintenant son tellement plus durs.

- Je comprends très bien ce que vous dîtes.

- Notre famille gère l'entreprise Moratti depuis toujours et cela requiert des qualités c'est-à-dire des diplômes pour les hommes comme pour les femmes. Si les hommes peuvent se permettre de passer par ses filières plus professionnelles, les femmes si elles veulent continuer à être utiles à la famille doivent à tout prix décrocher des diplômes universitaires dans le domaine agronomique, de la gestion ou commercial, c'est ainsi.