La Reine de Glace Pt. 04

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Et ils vécurent malheureux.
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Partie 4 de la série de 4 pièces

Actualisé 04/04/2022
Créé 06/19/2010
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Et ils vécurent malheureux...

1.

Quelques jours avant le mariage, une dispute majeure éclata entre les deux amoureux.

- Sylvie, Tu ne trouves pas que tu consommes trop?

- Euh... Je ne sais pas mon amour.

- J'ai dressé une liste de ce que tu as pris dans les deux dernières semaines.

- Je sais, c'est beaucoup. C'est que je suis stressée depuis que Léo l'Italien... ben... tu sais... J'en ai eu besoins.

- C'est trop Sylvie. Tu deviens une junkie.

- QUOI! Je dois me faire baiser par cette brute pour sauver ton cul et maintenant tu me fais des reproches...

Le ton se mis à monter. La querelle dégénéra au point ou Maxime claqua la porte en disant :

- Je te parie que tu ne peux même pas rester sobre jusqu'au mariage.

Sylvie était bien décidée à prouver que Maxime avait tort. Elle se dirigea vers la pharmacie pour dresser l'inventaire des différentes drogues présentes afin de prouver sa future sobriété. Maxime avait déjà tout retiré, il ne restait plus rien.

2.

Quand Sylvie se présenta au mariage, elle était sobre depuis un peu moins d'une semaine. Les premières journées s'étaient bien passées, mais elle commençait rapidement à éprouver des symptômes de sevrages. Elle était nerveuse et se sentait fiévreuse. Elle avait des nausées. Elle suait abondamment. Bref, elle se sentait très mal.

Maxime ne lui avait pratiquement pas adressé la parole depuis leur dispute. Il rentrait aux petites heures du matin et s'enfermait dans son bureau puis repartait sans un mot. Cette situation bouleversait Sylvie encore plus que le manque de drogue. Leurs rares querelles s'étaient toujours terminées par des réconciliations spectaculaires. Maxime passa brièvement à la maison la veille en fin de journée pour lui remettre sa robe de soirée et lui indiquer en un minimum de mots, l'heure de leur départ. Désespérément seule, Sylvie entrepris une nouvelle fois une fouille minutieuse de l'appartement. Elle cherchait une dose ou quelque chose qui pourrait calmer son angoisse. Elle ne trouva rien. Maxime rentra vers minuit et se coucha dans le lit. Heureuse, Sylvie se blottit contre lui, mais il la repoussa gentiment et s'endormie. Elle tenta de lui faire une fellation, mais il la repoussa encore, cette fois plus fermement. Le reste de la nuit se passa dans la fièvre et les larmes.

Au matin du mariage, ils quittèrent la maison tôt. En chemin, Sylvie babillait sans cesse tant pour tenter de renouer le contact avec son amoureux que pour cacher son manque de drogue. Il répondait par oui ou non, sans plus. Arrivés sur les lieux, Maxime la conduisit à la chapelle où on lui indiqua sa place et alla rejoindre Raphaël. Très nerveuse, elle observait les allez et venus des gens autour d'elle. C'est alors que son cœur sauta un battement. Léo Gianti, l'homme qui l'avait humiliée, venait de faire son entrer. Il avançait dans la chapelle comme un roi pour gagner sa place. La nervosité et l'angoisse de Sylvie explosèrent. Les symptômes de son sevrage aussi.

L'attente et la cérémonie furent interminables. Comme Maxime accompagnait le Parrain, Sylvie restait désespérément isolée. Sa seule compagne était sa mère dont la froideur et l'attitude de marbre empêchaient toute forme de communication. Pire encore, elle se sentait observée. Elle devinait le regard de Léo Gianti sur elle. Elle le surprit à quelques reprises qui l'observait en souriant tout en parlant à d'autres hommes. Elle l'imaginait racontant comment il l'avait baisée, comment il l'avait manipulée.

La noce ne fut pas plus facile. Maxime l'ignorait. Partout, elle voyait le visage de Léo qui lui souriait. Elle était totalement désorientée. Elle tentait de rester en retrait et d'éviter les contacts, mais c'était impossible. A plusieurs reprises, des hommes qu'elle ne connaissait pas venaient vers elle. Il la prenait par le bras, sans dire un mot et l'amenait sur la piste de danse. Là, il la pelotait sans gêne, lui disait des mots d'amour, lui passait des commentaires salaces sur son corps. Ils lui disaient ouvertement qu'ils voulaient la baiser, qu'ils voulaient se faire sucer, qu'ils voulaient l'enculer. Sylvie réussissait toujours à s'arracher à ces hommes, mais il y en avait toujours un pour la retrouver.

Un observateur aurait remarqué que Sylvie tranchait vraiment dans cette foule. Son corsage désajusté, sa robe froissée, son regard paniqué et les tremblements qui commençaient à secouer son corps lui donnait une allure de névrosé parmi ces gens si chics. Quand Marie et Raphaël quittèrent la réception pour leur chambre, Sylvie n'y tenait plus. Elle parti à la recherche de Maxime. Elle avait besoin de lui, de sa protection et surtout... d'une dose. Elle le supplierait. Elle commencerait une désintoxication dès le lendemain, mais elle devait avoir une dose, maintenant.

Elle chercha Maxime pendant un bon moment. Lorsqu'elle le vit, il était en discussion avec Léo, un peu en retrait, près de la piscine. Elle marcha jusqu'à lui d'un pas décidé. Elle le pris par le bras et le tira jusqu'à une petite cabane où on rangeait l'équipement d'entretien de la piscine. Une fois seule avec, elle s'agenouilla toute tremblante et l'implora.

- Je m'excuse pour tout Maxime. Tu as raison. Je suis une droguée. SVP, aide-moi. Demain, je commencerai un traitement. J'ai besoin d'aide Maxime. Je n'en peu plus. J'ai peur. Je ne veux pas te perdre.

Maxime la fixait sans dire un mot. Sylvie continua en pleurnichant.

- Je t'en prie mon amour. Aide moi. Je ferai ce que tu voudras. Donne moi une dose. Une seule petite et amène moi loin d'ici. Demain, on ira dans une clinique. Promis. Je te le jure...

Pour seule réponse, elle reçu une violente gifle au visage qui l'envoya rouler sur le sol. Elle se releva lentement, s'agenouilla de nouveau devant lui en pleurant de plus en plus fort. Elle fini par dire à travers ses larmes

- Frappe moi encore... si tu le veux Je... je... le mérite. Frappe moi plus fort si tu... le désir. Je... ne te... mérite pas. SVP aide moi... Juste pour tenir jusqu'à demain...

- Tu es pathétique.

- S...V...P...

- Avant longtemps, tu vas m'offrir une pipe en échange d'une dose. Tu es devenue une pute Sylvie.

- NON!

- Je t'ai vu te faire trousser sur la piste de danse. Pas moins de trois hommes différents ont mis leurs mains dans ta robe.

- Je n'avais pas le choix.

- Tu ne t'es pas défendu très fort d'après ce que j'ai vu.

- Maximmme!

- Je dois partir Sylvie. J'ai besoin de réfléchir.

Sans rien ajouter, il quitta la petite cabane. Sylvie s'écroula en pleure sur le sol, totalement désespérée et plus en manque que jamais. Lorsque finalement elle reprit ses esprits et se redressa, elle vit la silhouette de Léo qui la regardait en souriant.

- Hey Cagna! Tu n'as pas l'air bien. Ton mac t'a plaqué ou quoi?

Sylvie ne savait plus quoi faire, quoi dire. Elle resta un moment dans cette position, assise dans la poussière, son maquillage coulant sur ses joues, tremblante et fiévreuse. Finalement, des mots sortirent de sa bouche sans qu'elle les contrôle vraiment.

- J'ai besoin d'une dose Monsieur Léo.

L'Italien éclata d'un long rire sonore. Il sortie de la poche de son veston deux petits sacs de plastique. Le premier contenait une poudre brunâtre et le second, une petite quantité de cachets. Sylvie se releva, prête à bondir.

- Un momento.

Sylvie s'immobilisa aussitôt. Elle était toujours accroupie, sur le point de se relever. Léo remit les sacs dans sa poche et dégrafa son pantalon, exhibant sa queue déjà durcie.

- Si tu veux la drogue Cagna, tu devras travailler pour. Viens. Lentement.

Sylvie traversa les quelques mètres qui la séparaient de l'homme en rampant à quatre pattes sur le sol poussiéreux. Une fois au pied de Léo, elle se redressa pour se mettre à la hauteur de son membre, mais celui-ci l'arrêta. Il prit un vieux linge sale qui traînait, cracha dedans à plusieurs reprises et entrepris de laver le visage taché de maquillage de la pauvre fille qui tremblait à ses genoux. L'odeur du torchon était infecte. Une fois sa tâche terminée, il posa sa queue sur ses lèvres. Elle engloutit le pénis sans hésiter tout en gardant les mains derrière son dos. Elle suçait furieusement. Elle voulait en finir au plus vite et partir avec la précieuse drogue.

Il l'agrippa soudain par les cheveux et tira violemment sa tête vers l'arrière, lui arrachant un petit cri.

- Hey doucement salope. Moi j'aime quand sa dure, quand c'est long et c'est bon. Si le client n'est satisfait, pas de cam pour la dame.

Sylvie repris sa fellation sous le rire tonitruant de Léo. Elle avalait lentement son membre jusqu'à ce que le poil lui pique les narines pour ensuite reculer lentement et lécher son gland. Elle entendait sans comprendre les insultes que lui lançait son tortionnaire. La seule pensée qui hantait son esprit était qu'elle suçait l'homme qu'elle détestait le plus au monde pour de la drogue. Maxime avait raison, Jeanne avait raison. Elle était une pute.

Léo la repoussa durement et replaça son membre dans son pantalon. Sylvie le regardait interloquée.

- Je veux te baiser.

Elle se redressa et passa les mains sous sa robe pour retirer sa culotte. Léo intercepta le mouvement et souleva la robe le plus haut possible. Il agrippa son joli string bleu et d'un coup sec, le tira vers le haut. Le tissu craqua, mais résista. Il du répéter le mouvement à trois reprises avant que la culotte cède. À chaque fois, le string entrait profondément dans le sillon intime de Sylvie et lui arrachait un cri de douleur.

- Viens Cagna, pas ici.

Il l'attrapa par le bras et ils sortirent de la cabane. Ils traversèrent la réception ainsi. Léo marchant devant, traînant Sylvie par le bras. Ils passèrent devant le gros moustachu qui avait servi de père au mariage, Rodriguo. Léo lui lance deux petites phrases courtes en Italien et le bonhomme suivit le couple. Ils entrèrent dans le petit enclos qui était situé sous le balcon de la chambre. La musique était très forte. Léo baissa son pantalon en vitesse et se coucha à même le sol. Il plaça Sylvie de manière à ce qu'elle soit de dos à lui pour le chevaucher et il l'attira vers elle en relevant sa robe. Rodrigo avait roulé sa chemise bien proprement sur son ventre et avait sortie une petite queue bien raide. Il l'enfouie dans la bouche de la jeune femme malgré ses protestations. Le trio s'exécuta tant bien que mal dans cette position pendant plusieurs minutes.

Discrètement, Maxime entra dans l'enclos et regarda l'étrange coït les bras croisés. N'importe quel observateur aurait pu dire à ce moment que l'homme avait le teint très pâle, la mâchoire serrée et qu'il était sur le point de vomir.

La porte de la chambre qui donnait sur le balcon s'ouvrit...

3.

Sylvie n'avait rien vu de la cohue qui avait suivit l'évanouissement de Marie. Rodrigo s'était déversé à gros bouillons dans sa gorge et elle s'était étouffée, régurgitant la semence. Léo l'avait alors brutalement retournée pour la posséder par derrière en s'assurant de bien lui mettre le nez dans ses déjections. Il l'avait baisée ainsi pendant un court instant avant de se vider dans son vagin. Il s'est alors rapidement relevé et avait lancé les deux sacs vers Sylvie avant de quitter l'endroit.

La pauvre femme ramassa la drogue en vitesse et releva la tête au moment précis où Maxime s'éloignait de l'enclos pour se diriger vers une petite porte situé plus loin. Il l'avait vu. Sylvie se releva à toute vitesse et courue vers lui. Elle le rattrapa au moment où il entrait dans une petite pièce qui faisait penser à une salle de réunion.

Les ex amants restèrent face à face, en silence, pendant plusieurs minutes. Sylvie gardait les yeux obstinément fixés vers le sol. Si elle les avait relevés, sa vie aurait été changée. Le regard de Maxime était embué de larmes. Il combattait un urgent besoin de la prendre dans ses bras et de l'amener loin de cette pièce. Dans ce milieu, ce genre de chose ne se faisait pas, mais si elle l'avait regardé...

La porte s'ouvrit finalement. Léo Gianti entra dans la pièce accompagné d'une toute petite femme aux cheveux blonds et de deux hommes armés. Il parla avec Maxime en italien. Maxime ne dit pas grand-chose, mais à un moment donné, il acquiesça de la tête. Léo sortie une impressionnante liasse d'argent et la remis à Maxime. Celui-ci tourna les talons sans même jeter un dernier regard à Sylvie.

Elle tenait toujours les sacs de drogues dans ses mains, la bouche entrouverte, ne comprenant rien à ce qui se passait. La petite blonde s'était penchée sur le sexe de Léo et le suçait avec un enthousiasme toute professionnel. Sylvie n'osait pas bouger. Elle fixait la porte par laquelle Maxime avait quitté la pièce, priant de toute son âme pour qu'il revienne l'arracher à ces brutes.

- Tu es vraiment plus conne que tu en as l'air.

- Maxime...

- Il ne reviendra pas idiote, il t'a vendue.

Il repoussa la blonde qui trébucha et s'approcha de Sylvie. Il la retourna pour qu'elle soit dos à lui. Il déchira sa robe et sorti ses lourds seins de son corsage. Il la projeta sur le mur en face d'elle. Sa tête frappa la paroi avec un bruit sourd. Il se précipita sur sa proie. De la main droite, il pris le bras de Sylvie et le releva dans son dos dans une clef très douloureuse. De son pied gauche, il écarta ses jambes et de sa main gauche, il releva sa robe. Il se cala tout contre elle et guida sa queue jusqu'à son anus. Le geste avait été répété plus d'une fois et il n'eu aucune difficulté à trouver la rondelle de sa victime. D'un coup de rein sec et puissant, il l'encula.

Sylvie pleurait et criait sa douleur et son chagrin. Léo adorait le moment. Il dégustait la déchéance de cette femme racée. Le drame de la situation nourrissait son plaisir. Il sortait lentement sa queue de son anus et il la replongeait avec force au plus creux de l'intestin de son nouveau jouet. À chaque pénétration, Sylvie frappait durement le mur en gémissant. Les coups se firent de plus en plus durs et finalement, Léo se vida dans son cul en disant:

- Tu vois, ton trou du cul m'appartient maintenant.

Puis, se retournant vers ses hommes.

- Amenez-la au moulin. Installez-la au sous sol. Vous pouvez vous amuser avec si ça vous chante, mais je vous préviens, elle pue.

Il retourna son attention vers Sylvie. Il se pencha, arracha les sacs de drogue de ses mains et sorti de la pièce au bras de la petite blonde.

4.

On avait rapidement ramené Marie à sa chambre. La petite foule était en émoi, la mariée s'était évanouie. Elle se réveilla bien vite, mais elle était fiévreuse, délirante. L'humiliation qu'elle avait subie combinée au choc de voir sa sœur et sa mère traitées comme des jouets sexuels l'avait anéantie.

Anne, sa confidente et meilleur amie, se précipita dans la chambre. Il y avait le médecin du Parrain, Raphaël Da Silva lui-même ainsi que la petite compagnie de gardes du corps et autres lécheurs de bottes qui ne le quittait que rarement. Marie la regarda dans les yeux et aussitôt, Anne fit évacuer la chambre. Le médecin remis des calmants a la servante et encouragea tout le monde à laisser la jeune femme se reposer. Raphaël se retira, inquiet et ne comprenant visiblement pas l'émoi de sa femme. Il n'avait rien vu de ce qui se passait dans les enclos et il voyait dans l'exposition du drap de virginité un honneur issu de traditions lointaines visant à souligner le caractère virginal de la femme et à montrer à tous qu'elle ne s'était donnée qu'à son homme.

Dès qu'elles furent seules, Marie éclata en sanglot. Anne l'écouta en silence, lui caressant les cheveux, la réconfortant. Après un certain temps, Marie se calma. Son caractère pragmatique reprit le dessus. Elle raconta tout à Anne: le viol de sa mère, l'asservissement de sa sœur, les cruelles soirées à la villa des Castillos et finalement l'emprise d'Alphonso sur sa mère. Au fur et à mesure qu'elle racontait son histoire, ses idées redevenaient claires. Et plus Marie parlait, plus les yeux de Anne devenaient sombres. Les deux femmes parlèrent toute la nuit. Jamais Marie ne s'était sentie si soulagée. Elles tirèrent les conclusions qui s'imposaient.

Le soleil se levait quand Anne résuma la situation.

- Pour Da Silva et ses mignons, le sexe est un outil. Avant ton arrivée, il y avait régulièrement des prostituées qui fréquentaient le domaine. La rumeur dit que les partouzes étaient monnaies courantes. Je ne sais pas jusqu'à quel point ton mari était impliqué, mais trois choses sont sures. L'idée de violer ta mère vient de lui. C'est également lui qui a donné ta mère à Alphonso. Ici, tout passe par le Parrain. Finalement, s'il n'est pas l'architecte de la déchéance de Sylvie, il est parfaitement au courant.

- Mon Dieu.

- Je sais que tu n'es pas naïve Marie. Tu dois savoir qu'une grande partie des affaires de ton mari repose sur des activités de prostitution et sur la production de matériel porno. C'est Maxime qui est en charge de cette division.

- J'aurais dû m'en douter.

- Et le Parrain suit de très près les activités de son lieutenant alors que les gens qui s'occupent du commerce de la drogue, des armes et de la protection restent assez éloignées du domaine et de l'entourage du chef.

- Comment sais-tu toutes ces choses.

- Tu sais Marie, je vie sur le domaine depuis que j'ai 4 ans. Je fais partie des meubles et je suis la petite fille de tout le monde ici... Alors, j'ai des connections.

- Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé?

- Les choses ont changé au domaine depuis ton arrivé. Je ne voulais pas te faire peur pour rien.

- Je me sens mal Anne.

- Marie, tu n'as plus le choix. Tu dois rester forte, quoiqu'il t'en coûte. Après ce que tu as vu, il est certain que les choses n'ont pas changé. Le sexe est le point faible de ton mari. Si tu te rebelles contre lui sur ce point, il te fera subir un sort pire que celui de ta sœur, mais si tu collabores, il mangera dans ta main.

- Je sais.

- Prends exemple sur ta mère. Sers les dents. Contrairement à elle, le temps joue en ta faveur.

Peu après, Marie réussie à fermer les yeux.

5. Les paroles d'Anne résonnèrent longtemps dans la tête de Marie. Bien après son réveil, elle méditait sur ces mots : « Le sexe est le point faible de ton mari. ». Elle retournait la phrase dans tous les sens. Elle repassait le fil des événements avec une froideur qui lui faisait peur. Elle s'inquiétait pour elle-même. Elle aurait dû être terrorisée, elle aurait dû être intimidée, elle aurait dû être démolie par l'asservissement de sa sœur, par le viol de sa mère, par la mort de son père, par son mariage forcé, par toutes les humiliations. Au contraire, sa tête était plus froide que jamais. Elle maudissait Raphaël Da Silva pour avoir fait d'elle une personne si mature, si jeune. Il lui avait volé la plus belle période de sa vie. Elle n'était pas insensible aux malheurs de sa sœur et de sa mère, mais dans son esprit, elle vivait dans un théâtre de guerre. Elle n'avait pas le loisir de s'apitoyer sur son sort. Si elle baissait sa garde maintenant, elle en mourrait. Peut-être pas physiquement, mais certainement moralement.

Alors, elle calculait. Son mari l'avait rejoint au matin et il s'était occupé d'elle personnellement avec une attention et une tendresse non feinte. Le premier constat de Marie avait été que Raphaël Da Silva l'aimait vraiment et qu'il prenait très au sérieux ce mariage. Elle n'était pas sotte au point de penser que cette situation était définitive, mais tant que l'homme ne se retournerait pas contre elle, il ne serait pas une menace.

Le second constat, était qu'elle ne pouvait rien pour sa mère et sa sœur. Jeanne devrait subir les assauts d'Alphonso. Elle ne pouvait en aucun cas s'en prendre a lui car son influence était immense. C'était certainement la personne la plus dangereuse de l'organisation. Quand à sa sœur, elle devait la sacrifier. L'influence de Maxime sur elle était trop forte et sa dépendance aux drogues trop grande. Marie réalisait que son influence sur le Parrain n'était pas assez grande pour changer le destin de sa sœur. Elle regardait cette situation avec froideur. Non qu'elle ait été insensible, mais elle voyait la chose comme un générale qui sacrifie un bataillon pour sauver son armée.