La Pomme - Lucie

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Attention aux pommes qui traîne.
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La pomme rouge et brillante était là, posée sur le coin de ce bureau, comme abandonnée.

Ce soir-là, Lucie était seule dans les bureaux, elle venait de finir un des innombrables comptes rendus de ses rendez-vous de la journée. Elle n'avait pas eu le choix, sa chef de service exigeait de les avoir pour le lendemain. Il se faisait tard et son estomac se rappelait à son bon souvenir. Le malheureux sandwich qu'elle avait avalé le midi l'avait juste empêché de tomber en hypoglycémie.

En apercevant cette pomme sur le bureau de sa collègue Chrystel qui était partie depuis déjà un long moment, elle se dit qu'elle pouvait la prendre. Elle lui en rapporterait une autre le lendemain. Elle comprendrait.

En entrant dans la pièce, elle crut voir la pomme se mettre à briller. En haussant les épaules, elle tendit la main vers l'objet de sa convoitise. Elle sentit comme un picotement dans les doigts et un fourmillement dans son ventre quand elle la prit. Elle allait la porter à sa bouche se délectant déjà de cette pomme ferme qui semblait si juteuse quand elle crut entendre un bruit. Elle la mit dans la poche de la veste de son tailleur et sortit du bureau pour voir ce qu'il se passait. En traversant le couloir, elle aperçut l'ombre d'un chat et s'amusa de frayeur avant de se rasseoir à son bureau pour achever le dernier rapport.

Une vibration sortit Lucie de sa concentration, elle était surprise car son téléphone était sur son bureau. Elle plongea la main dans sa poche et sentit le contact avec le fruit. Elle le porta à sa bouche et fut surprise de la facilité avec laquelle elle put mordre dedans. Malgré sa fermeté apparente, ses dents purent s'enfoncer sans difficulté dans la chair et elle sentit les arômes sucrés de la pomme lui envahir la bouche. La chair lui semblait juteuse et fondante, elle se détendit en appréciant le goût raffiné. Elle se laissa aller sur le dossier de son fauteuil en allongeant les jambes.

Elle ferma les yeux pour apprécier cet instant sans se rendre compte que le fruit changeait progressivement de forme dans sa main. Ce qu'elle avait pris pour une pomme était en réalité un assemblage de micro-robots. Comme un liquide, la pomme se répandait sur sa main et remontait lentement sur sa peau passant sous le tissu des vêtements. Ceux qui se trouvaient dans sa bouche, se diffusaient dans sa tête, se fixant sur ses terminaisons nerveuses. Elle était parcourue de frissons de bien-être. En quelques minutes, les robots avaient atteint les endroits de son corps, propices au plaisir.

Quand elle reprit ses esprits après ce moment de laisser-aller, elle réalisa que la pomme avait disparu, elle regarda par terre sans comprendre car elle ne se souvenait pas l'avoir lâchée. Elle se redressa pour se remettre à son travail quand elle sentit quelque chose d'étrange entre ses cuisses. Quelque chose était en train de presser sur ses lèvres intimes, cherchant à entrer dans son intimité. Prise de panique, elle se leva brutalement et souleva sa jupe pour tenter de retirer ce qui était de la violer. Elle hurlait affolée, mais évidemment plus personne ne pouvait l'entendre à cette heure-ci. Elle arracha plus qu'elle ne retira son string de dentelle. Mais en même temps, des picotements se firent ressentir sur ses mamelons comme si on lui enfonçait de petites aiguilles dans les tétons. Avec des gestes désordonnés, elle se dévêtit pour espérer découvrir ce qui lui arrivait.

Elle vit alors que ses seins semblaient recouverts d'une fine pellicule rouge, elle se frotta avec les doigts pour la retirer, mais cela ne fit que renforcer les picotements et son excitation. Elle sentait son bas-ventre devenir de plus en plus chaud, l'odeur de son excitation commençait à remplir la pièce. Elle se précipita aux toilettes sans se préoccuper de sa nudité.

L'air hagard, elle vit dans le miroir que le même rouge qui recouvrait l'extrémité de ses seins recouvrait son pubis lisse et ses lèvres intimes qui luisaient trempées de désir. Elle ouvrit le robinet du lavabo pour humidifier un papier essuie-main et essayer de nettoyer cette peinture. Plus elle frottait et plus l'excitation montait en elle, la couleur semblait vivante et commençait à vibrer, à masser son clitoris. Elle hurlait, elle devenait hystérique. Puis soudain, un orgasme la submergea.

Elle tomba à genou au sol pour récupérer. Cela semblait s'être calmé, mais elle pouvait toujours voir son sexe et sa poitrine rouge. Elle voulut se lever, mais à chaque mouvement, les micro-massages reprenaient. Elle était condamnée à rester immobile.

L'intelligence qui gouvernait les robots se rendit compte du changement de son hôtesse et entreprit de changer de stratégie. Lentement, ils se changèrent de forme et les particules qui étaient logées dans le vagin de Lucie prirent la forme d'un membre masculin de belle taille. Aussitôt, Lucie porta ses mains entre ses cuisses pour essayer de retirer l'intrus qui la pénétrait. Elle avait beau y mettre les doigts, il lui était impossible de réussir à trouver une prise. L'objet se laissait traverser par les doigts. Malgré elle, l'excitation la submergeait de nouveau. Ses tentatives infructueuses et le mouvement du pseudo-sexe dans grotte accentuaient le plaisir. Elle en pleurait, elle gémissait. Elle finit par se rouler par terre complètement terrorisée par ce qui lui arrivait. Elle ne pouvait plus gérer ses orgasmes qui se succédaient sans interruption. Chacun devenant plus violent que le précédent. Son corps luisait de sueur, sa cyprine coulait entre ses cuisses. Elle haletait.

Au petit matin, la femme de ménage découvrit le corps nu et inerte de Lucie dans les toilettes. Personne ne comprenait ce qui lui était arrivé. Le médecin légiste avait conclu à un viol, mais il n'avait pas pu mettre évidence de traces de sperme, aucun préservatif n'avait été retrouvé sur place et aucune empreinte autre que celle des employés du service n'avait été identifiée. De plus aucune caméra de surveillance n'avait enregistré de passage dans le hall d'entrée et si la vidéo-surveillance du couloir la montrait en train de courir nue et affolée pour rejoindre les toilettes, il n'y avait personne d'autre.

Quand Chrystel retrouva son bureau quelques jours plus tard, la pomme rouge était toujours aussi éclatante.

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