La guerre des deux frères - Partie 06

Informations sur Récit
Ryan voyage et Thomas tombe amoureux.
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Récit n'a pas de balises

Partie 6 de la série de 8 pièces

Actualisé 03/18/2021
Créé 03/29/2011
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CHAPITRE 1

Assis sur le siège passager du grand 4X4 qui cheminait au travers de la pampa, Ryan essuyait constamment la sueur sur son front en maudissant le climat désastreux de cette région du monde. Cela ne faisait que deux jours qu'il traversait l'Argentine dans toute sa longueur mais il détestait vraiment ce pays si chaud, si humide et peuplé de semi-sauvages. Le seul intérêt résidait dans la pauvreté de la population qui faisait que de nombreuses jeunes filles du cru vraiment pas désagréables se vendaient pour pas grand-chose. En pensant à ça, il se tourna vers la plage arrière pour jeter un coup d'œil à l'intention de Paloma. Cette petite biche d'à peine 18 ans l'avait accosté quasiment à sa descente d'avion pour lui offrir ses services et sa jeunesse. En homme avisé, Ryan y avait vu une occasion en or de lier l'utile de son voyage à l'agréable et avait payé le grand frère de cette donzelle pour qu'il accepte de la lui céder le temps de son voyage. Il n'avait pas pour habitude de payer pour s'envoyer en l'air mais Paul n'aurait certainement apprécié s'il s'était lancé dans une drague intensive des petites grues du coin au risque de s'attirer des antipathies. Paloma était donc la meilleure des solutions. A cet instant, il eut une petite pensée émue pour Pascale Brode qui pendant plusieurs mois avait été le genre de petite chienne soumise dont il était friand et qui désormais mangeait les pissenlits par les racines. Il soupira en se disant qu'il aurait du mal à retrouver une aussi bonne baiseuse que la femme de Mirallas Brode.

- Quand arriverons-nous? Fit-il à l'intention de son chauffeur.

- Pas aujourd'hui, indiqua ce dernier. Nous allons encore rouler quelques heures puis nous nous arrêterons dans un petit refuge que je connais.

- Un refuge, grogna ce citadin convaincu qui ne goûtait pas l'idée de devoir partager un dortoir avec des quasi-inconnus.

- Rassurez-vous, reprit le chauffeur qui avait deviné ses inquiétudes. Il y a plusieurs attenances et vous n'aurez aucun mal à profiter d'une réelle intimité.

- Parfait, sourit sournoisement Ryan en se retournant vers Paloma.

CHAPITRE 2

Alice et Thomas parlaient tranquillement tout en avançant dans la nuit. Dans la sécurité des quartiers centraux, les deux policiers pouvaient ainsi se balader sans craindre de mauvaises surprises. Thomas ne se lassait jamais de cette sécurité qui lui avait été interdite durant toute son enfance passée dans les méandres de la « cour des miracles ».

Après que Stéphane les ait plantés au milieu de la salle vide du Djeko, Thomas et Alice s'étaient regardés quelques instants en chiens de faïence avant que finalement la jeune femme ne se décide à briser la glace. La suite avait été d'une limpidité choquante pour un Thomas peu habitué à ce que ses relations avec les femmes soient très simples. Le patron du bar avait presque dû les mettre à la porte tant ils appréciaient cette soirée et refusaient de la voir se terminer. Ce fut donc d'un commun accord qu'ils décidèrent de la poursuivre au gré d'une petite promenade le temps de raccompagner la jeune femme jusqu'à son appartement.

A un moment, la jeune femme écarta légèrement les bras de façon à ce que sa main vienne frôler celle de Thomas qui d'un geste brusque refusa ce contact. Les deux jeunes gens se figèrent alors en se dévisageant alors qu'un silence gênant s'imposait entre eux.

- Excuse-moi, bafouilla-t-il après un instant d'hésitation.

- Je ne te plais pas? S'inquiéta-t-elle. Je croyais que...

- Oh Alice, si tu savais...

- Non, je ne sais pas alors si tu m'expliquais. Tu sais, certaines rumeurs circulent dans un commissariat et celle qui te concernent insistent sur le fait qu'on ne t'a jamais connu aucune relation. Certains pensent que...

- « Certains » se trompent. Tu n'as pas idée de la chance que tu as eu de ne pas grandir à la « cour des miracles ». Dans ce monde aucune relation n'est simple et c'est souvent une question de puissance, réelle ou supposée. Les jeunes femmes cherchent souvent un partenaire qui sera capable de tenir tous les macs et autres prédateurs loin d'elles. Je n'étais pas fort mais quelqu'un dans ma famille l'était. Ensuite, j'ai bénéficié de la bourse spéciale et certaines filles ont pensé que je pouvais être le meilleur des passeports pour quitter ce monde. Toutes les femmes qui m'ont approché avaient toujours une arrière-pensée et cela m'a rendu très suspicieux. Cela ne veut pas dire que je n'en ai pas un peu profité parfois. Quand on est adolescent, on ne peut pas résister à certaines tentations et c'est même un vrai miracle que je ne me sois pas retrouvé avec une famille sur les bras.

- Alors c'est ça. C'est bien triste et tu n'as jamais vraiment aimé quelqu'un?

- Si une fois. Une jeune femme que je connaissais depuis mon enfance.

- Et que s'est-il passé?

- Elle a préféré un autre homme qui lui paraissait plus apte à assurer son avenir. Il est parfois difficile de vivre dans l'ombre de certains.

Alice réfléchit une seconde et une réalité s'imposa à elle. De tous les jeunes hommes de l'unité Roux, seul William, le plus âgé, était marié et encore cela ne datait que de peu de temps avec une jeune femme née à Fortlud et d'ailleurs le commissaire Roux avait déjà avalisé une demande de mutation dans la ville d'origine de la nouvelle mariée. Tous les autres demeuraient seuls et ne s'affichaient que très rarement avec des jeunes femmes. Elle avait désormais l'explication de ce mystère : les mœurs dépravées de la « cour des miracles » les avaient tous marqué au fer rouge et ils n'avaient jamais eu l'occasion de connaître ces relations romantiques et naïves typiques des adolescents qui leur permettaient de se construire sentimentalement. Tout n'était que marchandage et méfiance. Elle afficha le sourire le plus tendre dont elle se sentait capable et de nouveau tendit la main vers celle de Thomas. Quand ses doigts virent se mêler à ceux du jeune homme, ce dernier ne s'écarta pas et le silence qui s'installa entre eux n'avait cette fois rien de gênant.

CHAPITRE 3

La jeune Aurélie Sagnel ressemblait bien aux photos et Gustav Uron s'en félicita. Avec sa jeunesse et son apparente naïveté, elle apparaissait totalement inoffensive et soumise, deux qualités recherchée par le puissant homme d'affaire. En plus, elle était splendide avec ses cheveux châtains mi-long, son regard brun et son visage encore un peu rond. Certes, elle apparaissait un peu trop « fine » aux yeux d'un Gustav qui aimait bien les filles aux formes généreuses mais ce n'était qu'un détail qui ne calma pas la concupiscence de son peut-être futur beau-père.

Milan avait réglé tous les détails la rencontre et officiellement, la jeune fille se rendait dans la maison des Uron dans le but de rencontrer son éventuel futur époux afin de déterminer si les deux étaient compatibles. Elle ignorait bien entendu les dessous de cette rencontre et Gustav comptait bien attendre un peu avant de les lui dévoiler. La famille Uron attendait la jeune fille dans le grand hall d'entrée juste à côté du grand escalier qui menait aux quartiers des différents membres de la famille. Sur la droite de Gustav se trouvait Tatiana, son épouse. 20 ans plus jeune que lui, elle portait fièrement ses 40 ans avec une prestance toute en apparence. A la gauche du patriarche se trouvait Gaël dont les yeux avaient failli sortir de son visage quand il avait vu arriver sa jeune future dans sa belle robe blanche qui lui recouvrait les épaules pudiquement mais laissait ses bras et le haut de sa poitrine nus. Gustav leva les yeux au ciel en constatant que son fils ainé, pourtant âgé de 20 ans, se comportait encore comme le dernier des soudards et se demandait s'il serait jamais capable d'assumer la responsabilité que son droit d'aînesse lui accordait.

Malheureusement pour lui, l'homme d'affaire ne possédait pas vraiment de solution de rechange puisque son fils cadet représentait une déception encore plus grande. A 16 ans, Guillaume Uron avait hérité de la beauté de sa mère et son regard bleu réussissait à désarmer bien des adultes. Pourtant, son père ne cessait de trouver chez lui des raisons de désespérer. D'une corpulence frêle, il ne présentait encore aucune attirance marquée à l'intention des jeunes femmes à un âge où Gustav ou Gaël troussaient déjà les femmes de ménage dans les chambres d'amis de leur grande maison familiale. En plus, il semblait incapable de vivre bien longtemps loin de sa mère comme en témoignait de nouveau le fait qu'il se trouva à cet instant à droite de celle-ci et non pas à la gauche de Gaël comme il aurait dû.

Milan s'arrêta pour laisser Aurélie se présenter seule devant la famille qui s'apprêtait à devenir la sienne. La jeune fille les gratifia d'une courbette très élégante mais qui offrit également aux hommes présents un panorama plongeant sur son décolleté. En parfait connaisseur, Gustav apprécia.

- Messieurs, madame, fit la jeune fille en prenant bien soin de conserver son regard légèrement baissé. Je suis honorée de vous rencontrer.

Gustav Uron sourit en se disant que la soirée s'annonçait sous les meilleurs auspices.

CHAPITRE 4

Le refuge promis n'était en fait qu'un ensemble de petites maisons en pierre qui devaient être plus vieille que le monde connu et qui ne retenaient aucunement la chaleur. Ainsi, en dépit du petit poêle installé au pied de son lit, Ryan se sentait transi de froid. Pourtant cette ambiance n'avait aucunement refroidi ses ardeurs et Paloma le constatait à ses dépends. Sitôt le repas commun terminé, le jeune voyou avait emmené son petit « jouet » dans la maison qu'il s'était attribué. Ryan avait déjà goûté aux charmes presque enfantins de la jeune indigène et comptait donc désormais corser un peu leurs ébats. Après tout, la routine était l'ennemie de la passion. A peine entré, il poussa la jeune fille dans le dos, la faisant s'écrouler lourdement sur le sol. Le regard inquiet, Paloma fixa celui qui l'avait « louée ».

- A poil, ordonna-t-il sur le ton impérieux qu'il appréciait tant.

La jeune fille hésita, balbutiant quelques paroles dans sa langue. Bien que ne parlant pas l'espagnol, Ryan en saisit bien le sens général.

- Je me fous que tu ais froid, petite conne, grogna-t-il. J'ai dit : A POIL!

Comme elle hésitait encore, il s'approcha d'elle et lui envoya deux paires de claques bien sonores qui la firent basculer en arrière. Surprise par cette violence soudaine, la jeune fille se mit à crier et à appeler à l'aide. Aucunement démonté par cette réaction, Ryan l'attrapa par les épaules et la serra jusqu'à lui faire des bleus. La jeune fille pleurait à chaudes larmes désormais.

- Tu peux toujours crier ou te lamenter, affirma-t-il, cela ne changera rien. N'espère rien d'eux, ajouta-t-il en constatant qu'elle portait son regard sur la porte qui donnait sur l'habitation où les autres voyageurs se trouvaient. C'est moi qui paye leur salaire et ils ne toucheront rien si je ne suis pas satisfait. Quant à ton frère, je n'ai pas peur de sa soit disant vengeance. J'aurais quitté ce pays avant même qu'il ne réalise que tu n'es pas venue au rendez-vous que nous avions fixé.

La jeune fille ne comprenait que très sommairement le français mais elle savait lire dans le regard des hommes et ce qu'elle vit dans celui de Ryan la tétanisa totalement. Comprenant que son message était passé, le voyou lâcha sa jeune victime et partit s'assoir sur le matelas posé à même le sol qui devait leur servir de lit.

Vaincue, Paloma se leva et commença à se déshabiller doucement. Les larmes inondaient son visage et elle tremblait autant de froid que de terreur. Elle fit glisser sa petite blouse de toile afin de dévoiler le soutien-gorge de soie blanche, le string et les jarretelles assortis que Ryan lui avait achetée juste avant leur départ vers le sud. Satisfait, le voyou lui intima de tourner sur elle-même afin de profiter du spectacle. Il connaissait déjà ses formes arrondies et affriolantes et ce qu'il voulait vraiment évaluer étaient sa soumission et la peur qu'il avait instillé en elle. A regard des petits regards inquiets qu'elle ne cessait de lui jeter pour s'assurer de sa satisfaction, il sut qu'il avait réussi dans son entreprise et qu'elle cèderait à tous ses caprices dans le seul but d'assurer sa survie.

D'un signe, il lui intima de venir le rejoindre. Sans hésiter, elle obéit et vint se lover contre lui, espérant visiblement que le plus terrible était passé. Elle se trompait lourdement. Se redressant brutalement, il la fit tomber sur les fesses avant de l'agripper par les cheveux. De nouveau, elle se remit à pleurer tout aussi vainement qu'auparavant. Il la plaqua face contre un mur et commença à se frotter contre elle, histoire de s'exciter encore un peu plus. En bonne experte, elle commença à onduler dans l'espoir de le satisfaire. Il appréciait tout particulièrement tous les efforts qu'elle faisait pour le combler et il se dit que les quelques jours qui restaient à son voyage allaient finalement lui paraître bien courts. Il posa son menton au dessous de son épaule et lui lécha le cou.

- Maintenant on va passer aux choses sérieuses, lui glissa-t-il au creux de l'oreille.

Avant qu'elle n'ait pu comprendre ce qui lui arrivait, il la souleva littéralement au dessus du sol et la projeta sur le matelas. En une seconde, il fut de nouveau sur elle et, de son poids, l'immobilisait totalement. Profitant de sa situation de dominant, il écarta la ficelle de son string pour se faciliter l'accès au travers de sa raie culière. Quand la jeune prostituée comprit ce qui l'attendait, elle se mit à gesticuler des bras dans tous les sens pour tenter de se libérer mais il était trop fort et trop habitué à ce genre de situation et il n'eut qu'à lever légèrement le bassin pour se donner l'élan nécessaire. D'un coup brusque, il l'empala.

Prostituée débutante, elle n'avait jamais subi de sodomie et en une seconde, elle crut que le feu de l'enfer envahissait ses entrailles. Elle poussa un hurlement strident qui se répercuta dans toute la plaine environnante mais cela ne calma pas les ardeurs de son violeur bien au contraire. Il commença à lui pistonner les fesses suivant un mouvement bien huilé durant lequel il se suspendait légèrement par la force de son bassin avant de se laisser tomber lourdement et de l'empaler totalement. Comme il était un amant endurant, le calvaire de Paloma s'éternisa pendant un très long moment et la jeune fille bascula plusieurs fois dans une inconscience dont elle était immédiatement extraite par le coup de boutoir suivant. A un moment, elle sentit le bâton de chair qui lui déchirait l'intestin se raidir puis l'écoulement chaud de son liquide séminal dans ses entrailles.

Il resta encore figé en elle pendant quelques secondes avant d'enfin la libérer, la laissant épuisée et sanglante. Repu, il s'allongea sur le dos avant de tirer la couverture à lui. Totalement laminée, Paloma ne tenta même pas de lui disputer le seul moyen de se réchauffer qu'ils possédaient et se recroquevilla en position fœtale en tentant d'épancher ses pleurs.

CHAPITRE 5

Le repas s'était passé de la meilleure des façons possibles et Aurélie avait pu faire admirer la qualité de son éducation. Gustav ne pouvait qu'apprécier le comportement de cette jeune femme qui savait admirablement tenir une conversation sans jamais aborder le moindre sujet tendancieux ni s'opposer à son interlocuteur. Il ne pouvait nier qu'elle avait parfaitement réussi la première partie de son test et à en juger par les regards libidineux que Gaël lui jetait, l'ainé de ses fils était totalement conquis par sa beauté presque naïve. Cependant, le patriarche des Uron avait bien l'intention de tester totalement sa future bru et ce fut dans ce but qu'il la convia à une conversation privée dans son bureau.

A peine entré, il prétexta un appel urgent pour s'installer directement au bureau. Toujours aussi bien éduquée, Aurélie ne fit aucunement mine de s'assoir avant d'avoir obtenu son autorisation. Il profita de cette situation légèrement gênante, la laissant poiroter droite au milieu de la grande pièce pendant de longues minutes.

- Mais asseyez-vous donc jeune fille, fit-il finalement en mimant la surprise.

Il continua sa fausse conversation encore une minute, histoire de donner le change, et reporta son attention sur la jeune fille en fleur qui se trouvait devant lui. Il pouvait sentir la tension qui l'habitait au moment de débuter une conversation qu'elle savait essentielle pour l'avenir de sa famille. Si le mariage se faisait, Uron s'engageait à assumer toutes les dettes de son père et l'entrée de la famille Sagnel dans le cercle très fermé des notables historiques de Lilleland assurait un avenir radieux à son frère. Il était évident que Laurent Sagnel vendait sa sœur à la famille Uron et Aurélie n'était pas dupe. Ce que cette petite oie blanche ignorait par contre c'était la condition que Gustav Uron avait imposé à son frère.

- Je pense que vous avez séduit mon fils, déclara le patriarche.

- J'en suis heureuse, répondit Aurélie sur un ton neutre.

Il ne faisait aucun doute que Gaël la laissait au mieux indifférente mais qu'elle ne compromettrait jamais l'avenir de sa famille au nom d'une raison aussi futile que ses propres sentiments. Gustav Uron sourit en pensant à toutes les implications de son sens du devoir.

- Cependant, reprit-il. Il reste encore bien des formalités avant que nous ne puissions conclure notre arrangement.

La jeune fille blêmit et le vieil homme d'affaire voyait qu'elle ne comprenait pas où elle avait failli.

- Avez-vous déjà entendu parler du droit de cuissage, ma chère? Demanda-t-il.

Aurélie ouvrit la bouche sans réussir à prononcer la moindre parole tant l'allusion à cette vieille loi médiévale la prenait au dépourvu.

- Au moment des mariages, cette loi autorise une personne possédant autorité de bénéficier de la primauté sur la pudeur de l'épousée.

- Je... Je connais cette loi, balbutia la jeune fille, mais je ne vois pas en quoi elle nous concernerait.

- Je suis l'autorité dans cette maison, reprit Uron. La famille Uron n'a jamais renoncé au droit de cuissage du patriarche de la famille sur les prétendantes de leurs descendants.

Il mentait bien sûr. Même si les Uron, vieille famille aristocrate en son temps, avait longtemps utilisé le droit de cuissage à l'encontre des serfs de leur domaine, elle ne s'appliquait plus depuis des générations et encore moins lors des mariages des propres membres de la famille. Cependant, s'il était une qualité qui caractérisait Gustav Uron c'était sa capacité à inventer des lois qui lui permettaient d'assouvir ses penchants les moins avouables.

Aurélie semblait s'être changée en statue de sel tant les affirmations du patriarche la choquait. Amusé par la naïveté de cette oie blanche, Gustav comptait bien continuer à jouer avec elle.

- Les règles sont simple ma petite, expliqua-t-il. Soit tu écartes les cuisses ici et maintenant soit j'annule le mariage et je laisse ta jolie petite famille étouffer sous le poids de ses dettes.

- Vous ne pouvez pas être sérieux. Vous êtes...

- Le seul maître en ces lieux. Quand je dis à quelqu'un de se jeter dans le vide, la seule chose qu'il me réponde est : « de quelle hauteur, monsieur ». Il est temps que tu comprennes parfaitement où est ta place.

CHAPITRE 6

Le 4X4 arriva à destination en milieu de journée et la vue de ce grand bâtiment blanc et gris donna une impression d'irréel à Ryan. Il se demanda qui avait assez fou pour imaginer installer un hôpital de cette taille en plein milieu de nulle part.

- C'est un établissement d'état, expliqua le conducteur. Ils y conservent d'authentiques criminels psychopathes en provenance de tout le continent. A l'origine le projet était ambitieux mais la crise économique est passée par là et les autorités ont fini par l'oublier dans son désert. C'est pour ça qu'il va nous être facile d'y entrer. Les gardes ont vraiment l'impression d'avoir été abandonné et n'éprouvent aucun remord à accepter un petit bakchich.

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