La Chute

BÊTA PUBLIQUE

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Elle leva les yeux vers le visage rougi de son ami, sourit, puis, ce fut comme si elle plongeait : elle prit une courte respiration et se mit le membre dressé dans la bouche.

Damien contint à moitié un cri de surprise, haleta, sentit monter en lui un frémissement irrépressible. Lyne fut choquée de sentir un liquide chaud et épais inonder le fond de sa gorge. Elle s'écarta, hésitant entre le désir de cracher et celui d'avaler, un fil de sperme suspendu entre sa lèvre et le bout du pénis. Dans sa fébrilité, elle s'essuya la bouche du revers de la main et avala sans le vouloir. Le goût âcre l'écœura. Jamais plus! se dit-elle en cherchant son souffle.

Damien était affalé, comme mort. Le temps se suspendit dans le silence.

Sans un mot, les deux remirent de l'ordre dans leur habillement et refirent le lit. Lyne descendit l'échelle, posant le pied sur chaque échelon, en cherchant à ne pas les faire craquer. Damien la suivit dehors.

Devant le chalet, le terrain s'arrêtait net là où tombait la falaise. Les vagues venaient se briser sur la grève tout en bas.

Les pieds pendant au-dessus du vide, le soleil dans les yeux, Lyne reprit le fil de la conversation :

- Des fois, je ne suis plus capable de le blairer. Je parle de Gilles. Il se prend pour mon père, toujours sur mon dos. Un parent, c'est bien assez!

Elle se mordit la lèvre en pensant à la mère de Damien. Ce qu'elle se trouvait stupide parfois! Elle en revint à ce qu'ils venaient de vivre ensemble :

- Tu as déjà fait ça, toi?

- Non, jamais. J'ai des amis à l'école qui disent qu'ils ont essayé. Et toi?

- Si tu me dis un secret, coupa-t-elle, je vais te dire le mien. Quelque chose que je n'ai jamais dit à personne...

Damien accepta.

- Allez, Damien, tu commences!

Il se racla la gorge, embarrassé.

- Tu sais, ma mère, elle...

- Oui, continue...

- Elle a été malade pendant un an... C'était long. Tout tournait autour de sa maladie, il n'y avait qu'elle. Et mon petit frère.

Il fit une pause et reprit :

- Souvent à l'hôpital pour des tests, des traitements, des opérations. La visite de toute la parenté à la maison quand les médecins ont dit qu'ils ne pouvaient plus rien faire...

Elle le fixait avec des yeux de braise.

- Et... le secret?

- Moi, je n'en pouvais plus. J'étais tanné. J'ai détesté ma mère, je l'ai haïe. J'avais hâte... Je l'aurais...

Ils se turent plusieurs minutes. Ils fixaient le fleuve qui passait devant eux, émiettant les reflets du soleil. On voyait maintenant le profil bleu des montagnes de l'autre rive.

- C'est affreux de le dire, mais je n'ai pas pleuré lorsque... Même si je me forçais à avoir des larmes, ça ne sortait pas.

L'arrivée de Joséphine détourna leur attention. Ils s'offrirent à décharger les emplettes de l'auto. Ce fut le temps du souper. Damien déclina l'invitation à rester. Joséphine vit Lyne qui restait rêveuse sur le pas de la porte alors que Damien s'éloignait.

- Tu l'aimes bien, ton amoureux... dit la mère.

La jeune fille éclata :

- Maman, Damien est gentil, mais c'est juste un ami. Pas-mon-a-mou-reux! Ah! tu m'énerves!

Sur le chemin du retour, les moments passés dans la chambre de Lyne accaparèrent toutes les pensées de Damien. Comme il entreprenait la côte abrupte qui menait au chalet, il se rappela que Lyne ne l'avait pas dit, son secret.

Ils furent deux jours sans se voir. Adrien avait un travail pressant à faire et à envoyer par courriel et Damien dut prendre soin de son frère. Il joua aux blocs avec lui, le fit dessiner. Ils sortirent au petit parc attenant à l'hôtel, où Michel put se balancer, passer du temps dans le carré de sable. Pendant ces brèves pauses, Jules Verne ne réussit pas à intéresser l'adolescent.

Les deux frères firent un tour au quai, voir si le seau des pêcheurs grouillaient d'éperlans. Surtout des loches. Le plus souvent, elles étaient relancées à l'eau, pour se faire bêtement reprendre plus tard.

Les deux frères s'égayèrent à la plage. Pour Damien, ce n'était pas si pénible, finalement : Michel était enjoué, toujours souriant, capable de s'amuser seul à l'occasion. Il fit même un somme sous un arbre du parc.

Par la suite, il fit un détour jusqu'au chalet de Lyne. Personne dans la cour, pas d'auto dans l'entrée. La maison semblait silencieuse. Il ne poussa pas plus loin son investigation.

Le lendemain fut une journée de pluie et d'orage, et d'enfermement dans la maison. Une journée pour Damien à se creuser la tête pour trouver des activités à son petit frère.

Lyne et ses parents avaient été absents pendant les deux journées, malgré qu'elle ait tout essayé pour demeurer seule au chalet :

- Non, tu viens avec nous. Tu avais oublié? C'est planifié depuis longtemps. C'est la fête de ta grand-mère. Toute la famille sera là au grand complet. On va faire une croisière sur le fleuve, c'est déjà réservé, avait répété sa mère.

Et il fallait que Gilles y mette son grain de sel :

- Au retour, tu vas être encore plus contente de retrouver ton chum...

Lyne avait levé les yeux au ciel, outrée :

- C'est pa-a-a-a-as mon chum! Tu ne comprends jamais rien...

- Eh! ne parle pas de même à ton père!

- Mon père!?...

Puis tout fut oublié dans le tourbillon des rencontres, des repas copieux et des activités avec les cousins et cousines.

- On se voit aujourd'hui, Lyne?

- Oui, cet après-midi. Je vais chez toi.

Elle chuchota dans le récepteur :

- Je ne suis plus capable de rester ici...

- Apporte-toi de bons souliers, lança-t-il avant de raccrocher.

Il l'attendait à la porte.

- Je t'emmène à la chute!

- Ah oui! la chute! Depuis le temps que tu m'en parles!

Il fallait gravir la montagne. Pour cela, traverser des champs, sauter des clôtures. Ils firent quelques arrêts pour cueillir des framboises que l'un faisait manger à l'autre une à la fois. Elle avait du rouge à la commissure des lèvres. Il se moqua de Lyne et de son allure de vampire cruel.

Ensuite le sentier se faisait plus difficile à voir, alors qu'on s'enfonçait dans les bois. La forêt était dense, le sous-bois parsemé de bois mort qui craquait sous les pas.

Dans une clairière parsemée de champignons, ils firent la pause pour reprendre leur souffle. Il réussit à dire :

- À partir d'ici, le chemin n'est vraiment pas tracé. Il faut y aller au pif!

Il la fixait ardemment. Il fit un pas vers elle : il voulait regoûter aux lèvres de Lyne, sentir son corps contre le sien. Tout de suite.

Elle brisa son élan en jetant :

- Tu veux savoir mon secret? C'est un grand secret...

Il attendit qu'elle reprenne :

- Je devais aller en Italie avec Geneviève. Tu ne la connais pas. On est toujours ensemble. C'est-à-dire, on était... Ses parents m'avaient invitée à les accompagner. Je mettais mes sous de côté. C'était super!

Elle lui fit signe de reprendre la marche. Pour qu'il passe devant elle et qu'il ne la regarde pas.

- Il y a trois mois, elle était chez moi. On regardait la télé. Un vidéo. Un film d'amour, assez plate. On regardait le gars et la fille s'embrasser...

Damien se retourna.

- Continue, je t'écoute.

- Ben, on a fait pareil. On s'est embrassées.

- Hein!?

- C'était pour pratiquer. Pour voir comment ce serait avec un gars. C'est ça qu'on s'est dit.

Ils s'étaient arrêtés. Damien ne savait plus où ils étaient, de toute façon.

- Pis là, Gilles est arrivé. Il nous a vus. Il a crié. Il a fait une scène. Il a bavassé. Ma mère s'en est mêlée. Elle a appelé les parents de Geneviève. On ne peut plus se voir depuis ce temps-là... Dire qu'elle doit être à Rome en ce moment...

Ils n'osaient plus se regarder. Lyne était bouleversée, tandis Damien était soulagé. L'histoire l'avait d'abord écœuré, mais maintenant, c'était comme si elle se terminait bien.

Ils reprirent le chemin, allant un peu au hasard. Le chemin se fit plus accidenté. Il fallait grimper maintenant.

- Je reconnais la place : c'est juste un peu sur la gauche!

Parfaitement camouflé par la végétation, un étroit sentier qu'on ne découvrait qu'au fur et à mesure en écartant les branches, descendait abruptement. L'air devint tout à coup frais et humide, rempli du vrombissement d'une chute. Sous les rayons du soleil, ils marchèrent sur des roches nues dans un canyon de granit noir encaissé, à travers lequel un ruisseau étroit mais puissant passait. Une chute à leur droite tombait dans un petit bassin où l'eau passait avant d'aller se perdre dans le ravin à leur gauche.

- C'est ma mère qui m'a emmené ici deux ou trois fois. Elle y venait souvent s'y baigner quand elle avait mon âge, dit Damien à sa compagne extasiée.

Ils se dévêtirent et se firent face, debout sur la roche, nus.

Elle, blanche avec des cheveux de feu, de petits seins ronds, un sexe à peine caché par une mince toison rouge ; lui, maigre et foncé, sauf les cheveux d'un blond limpide, le sexe pendant.

Ils descendirent dans le ruisseau en se tenant la main et en poussant des exclamations : la pierre glissait, l'eau était glacée.

Ensuite, ils s'étendirent sur la roche, en plein soleil, et se réchauffèrent de caresses. Ils étaient devenus plus entreprenants. Un baiser s'étira longtemps. Elle chercha la main du garçon et la guida jusqu'à son sexe, initia des mouvements de caresse. Il continua, elle s'abandonna. Elle l'encourageait de ses soupirs. Ceux-ci se firent plus pressants, elle cria langoureusement.

Damien n'osait plus prendre d'initiative. Après un moment de récupération, elle lui massa le pénis. Elle ouvrit les jambes et, tout en le tenant ferme, le fit passer sur elle.

- Doucement, tu entres. Doucement... Ça fait mal! Oui, encore plus fort!

Elle cria. Il pensa que c'était beaucoup trop étroit, cela faisait mal. Puis il la pénétra. Ils reprirent leur souffle. Les sensations étaient nouvelles.

Elle l'encouragea à se mettre en mouvement. Il allait et venait rapidement. Il jouit. Elle parlait encore, mais il ne comprit rien.

Tout s'était déroulé tellement vite. Ils restèrent muets longtemps. Ils s'embrassèrent encore. Puis redescendirent au bassin pour se laver.

Le soleil les sécha dans le silence. Damien s'en trouva embarrassé : jamais Lyne n'était restée si longtemps sans parole.

Il reprit d'une voix enrouée :

- Ton secret, ton baiser avec Geneviève, tes parents t'en parlent encore?

- Mais, ce n'est pas vraiment ça, le secret. Je ne te l'ai pas encore dit, mon secret. Je n'ai pas eu le temps de finir.

Lyne s'était animée soudain, ce qui saisit Damien.

- Ce que je ne t'ai pas dit, c'est que, quand Gilles nous a surprises, Geneviève et moi sur le canapé, on s'embrassait et... on était nues. (D'ailleurs, ça a dû lui plaire de nous voir, deux filles toutes nues : les hommes, surtout les vieux, ça aime ça).

- Vous étiez nues, Geneviève et toi?

- Écoute, Damien : Geneviève et moi, on s'aime! Pour vrai!

- Vous êtes deux filles!

- Pis! Qu'est-ce que ça fait? On est en amour! Et c'est pour la vie!

Ce fut un coup de masse pour Damien :

- ... en amour? pour la vie?

Il y eut un silence. La brise s'était levée, le soleil avait disparu.

- Qu'est-ce que tu crois, Damien? Que toi et moi, c'est de l'amour?

Il ne trouva rien à répondre.

- Toi et moi, c'est du sexe, rien que du sexe! Je ne t'ai jamais parlé d'amour, parce qu'entre homme et femme, il n'y en a pas : il n'y a que le sexe! Pourquoi tu penses que maman est avec Gilles?

Ce furent les derniers mots échangés entre eux. Ils se rhabillèrent, chacun à ses réflexions. Damien prit les devants, avec Lyne peinant à le suivre (elle ne voulait pas se perdre). Une pluie fine les accompagna jusqu'à ce que chacun regagne sa famille.

Les parents s'étonnèrent de la rupture soudaine de leur amitié. Leurs explications demeurèrent très embrouillées. On reprit la vie citadine. Les mois passèrent.

- Damien, tu te souviens de madame Fortier? Tu as été ami avec sa fille cet été.

- Et puis?

- Elle s'est séparée de son mari. Sa fille, Lyne, était enceinte, paraît-il. Tu te rends compte! Presque une enfant! Il paraît qu'elle a accusé Gilles d'être responsable. Terrible! Est-ce qu'elle t'avait mentionné quelque chose à ce sujet?

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