Don du Ciel

BÊTA PUBLIQUE

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" Ici, doucement ".

Je découvris, à l'extrémité de son doigt pointé, une minuscule boule de chair émergeant de son enveloppe. Incertain je levai les yeux, cherchant une confirmation dans son regard. Ses lèvres s'épanouirent en un sourire chargé de promesses.

" Ici, beaucoup plaisir ".

Rasséréné, je plongeai vers cet étrange appendice, y déposant d'abord un léger baiser. Je sentis ma compagne frémir à ce contact. Encouragé, je tirai la langue et entrepris de lécher cette curieuse petite excroissance. Un gémissement répondit à mes attentions. Ravi de cette réaction, je poussai ma découverte plus avant, suçant, cajolant, pinçant de mes lèvres pendant que mes doigts, aveuglément, palpaient, caressaient, pétrissaient. Ses mains, un étau sur ma tête, me maintenaient égoïstement soudé à cette source de délices apparents. Ses hanches, houleuses, se mouvaient sous moi, comme des vagues venant se briser sur la grève, sans cesse renouvelées, inépuisables. Je me laissai bercer par ce rythme imposé, par cette danse effrénée, ponctuée par des accords composés de murmures et soupirs, habillant la violence de l'orage au-dehors. Mes tâtonnements entre ses lèvres trouvèrent un orifice, emporté par mes récents succès, j'y enfonçai un doigt. Un spasme et un cri d'approbation accueillirent ma témérité. Je me jetai corps et âme dans cette offrande que ma bouche et mes doigts s'efforçaient de lui faire. Adorateur humblement prosterné à l'autel de sa féminité, recueilli en une prière que j'adressai à sa chair, que mes lèvres murmuraient en se refermant sur cette petite idole de chair ronde. Perdu en une contemplation charnelle, sollicitant ses gémissement, implorant pour son plaisir. Elle me tira finalement de cette transe, m'attirai sur elle, noyai mon visage baigné de son plaisir d'une multitudes de baisers. S'emparant de mon érection, elle me positionna à l'entrée de cette grotte que mes doigts avaient, sans merci, exploré. Je me glissai en cet antre chaud, me laissai envelopper par elle, me réfugiai en elle. Étourdi par cette surcharge de mes sens, l'espace d'un instant, j'oubliai tout, qui j'étais, où j'étais. Pour un moment interminable, il n'y eu plus qu'elle et cette exquise ivresse qui, inlassablement, à chaque coups de rein, se régénérait en un délice à la fois inconnu et familier. J'étais l'orage qui, sans relâche, se déchaînait. Balayant de mes soupirs, inondant de mon désir, déracinant de mon besoin. Elle était la caverne qui nous abritait. Protégeant, préservant, défendant. Elle était le pays qui m'avait brisé, me morcelait. En elle, j'étais exposé, j'étais hors d'atteinte, en sûreté. En elle, un homme enfin. Vulnérable. Invincible. Mon cri vint enfler le tonnerre. Je hurlai mon désir, mon besoin, ma puissance. Dévasté, triomphant, je me déversai en ses terres.

Je m'éveillai, au petit matin, le nez enfoui dans la nuit de ses cheveux. Je l'observai, goûtai les restes de son sommeil. L'absurdité, la misère du monde fondant à mesure que mes yeux la redécouvraient. Il fallait qu'il fut un Dieu pour avoir créé un être si parfait, si faillible, un être capable de tant partager, de tant d'égoïsme, de tout donner, de tout prendre. Il fallait enfin qu'il y ait un Dieu pour avoir créer l'amour, ce monstre immense qui s'approprie tout d'un être. Est-ce une réconciliation qui s'amorça en moi ce matin là? Contemplant sa beauté digne représentante de ce pays sauvage qui m'avait brisé, quelque chose s'enracina en moi. Ou est-ce moi qui s'enracinai en cette terre cruelle et magnifique? La brèche en moi avait-elle été colmatée?

C'est une vision de désolation qui nous attendait quand nous atteignîmes le village. La nature avait tout dévasté. Des restes d'incendies brûlaient encore, des enfants pleuraient, certains adultes erraient sous le choc alors que d'autres s'affairaient déjà à nettoyer, à chercher les décombres. Tant de blessés. Lorsque je me suis retourné, elle n'était plus là. J'ai cru qu'elle était partie à la recherche des membres de sa famille, que je la retrouverais plus tard. Ces gens ayant besoin de soins et d'aide pour fouiller les débris, je me suis mis au travail. Je ne l'ai jamais revu. Jamais. J'ai interrogé les villageois, sans résultats. Ceux qui m'avaient vu arriver ont affirmé que j'étais seul. Je suis resté ici, dans ce village, parce qu'ils avaient besoin de moi d'abord, ensuite parce que ce lieu était mon seul lien avec elle, parce qu'elle m'avait conduit ici. Les jours, les semaines, les années ont passés et j'ai retrouvé parmi eux une vocation que je croyais avoir perdu. Je n'ai même jamais su son nom.

***

Un sourire chargé de tristesse se peignit sur le visage du vieillard. Il semblait épuisé, émergeant d'un combat qu'il se serait livré à lui-même. C'est pourtant un regard animé de défiance qu'il posa sur le jeune prêtre qui avait osé l'écouter sans l'interrompre.

" Quelle pénitence m'infligerez-vous pour ce péché charnel? "

Le jeune prêtre hésita, troublé, ému, ne sachant si cette femme avait été la rédemption ou la perte de ce vieillard. C'est elle qui l'avait conduit ici, dans cette paroisse où il avait fait tant de bien pendant la majeure partie de son existence. Une seule nuit peut-elle mener un homme à sa perte? Dans un geste faussement indifférent, il haussa les épaules avant de demander :

" Quand avez-vous compris que vous ne la retrouveriez pas? "

" Je n'ai jamais perdu espoir. Tous les jours je jette un regard sur la route, m'attendant presque à la voir apparaître chargée de sa besace et de son instrument, ses cheveux flottant au vent, un petit air espiègle et déterminé sur le visage. "

" Alors, c'est là votre pénitence mon père de porter en vous, toujours, cet espoir déçu dont la flamme ne s'éteint pas, de ne point savoir et toujours attendre."

Le jeune prêtre se passa une main dans les cheveux avant d'ajouter :

" Je vais écrire à l'évêque. Lui dire que vous refusez les soins, que vous restez ici, avec moi."

Sur ce, le jeune prêtre se leva, mais pas avant d'avoir aperçu un sourire se dessiner sur le visage du vieillard. Avant de quitter la pièce il se retourna et lui dit :

" Vous pouvez continuer à guetter la route mon père, jusqu'à votre dernier souffle. J'y veillerai. "

*

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  • COMMENTAIRES
Anonymous
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9 Commentaires
AnonymousAnonymeil y a plus de 2 ans

Magnifique histoire.

Humaine et presque théologique.

On ne devrait pas ordonner un prêtre qui n'a jamais été amoureux fou...

AnonymousAnonymeil y a presque 4 ans

Excellent! Une histoire charmante et très bien écrite, une style vibrante, et le contenu sensible aux limites de notre humanité.

AnonymousAnonymeil y a presque 9 ans
Magnifique histoire!!

Elle tire les larmes, bravo!!!

rastonerastoneil y a environ 12 ans
confession intime

pas mal comme histoire

DonatienDonatienil y a presque 14 ans
Tout simplement divin...

Quelle plume merveilleuse, au service d'une imagination des plus riches. Pour peu, on pourrait ajouter ce texte aux Lettres de mon moulin... Mes compliments.

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