De Masques Et De Sang 02

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De Masques Et De Sang - Chapitre 2.
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Partie 3 de la série de 6 pièces

Actualisé 06/09/2023
Créé 09/12/2019
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Evie laissa échapper un soupir de satisfaction, s'étirant. Elle se sentait particulièrement bien, comme une de ces matinées sans obligations où elle pouvait dormir de tout son saoul sans avoir à se soucier de son réveil. Elle en était presque à fantasmer les rayons du soleil au travers du fin rideau de la fenêtre de sa chambre, se répandant sur ses draps et son corps en la berçant d'un douce chaleur.

Elle remua légèrement ; son lit semblait plus dur qu'à l'accoutumée, presque inconfortable. Et qu'en était il de ce "ploc" entêtant qui résonnait en rythme à ses oreilles, avait elle mal fermé le robinet de la cuisine?

Elle passa ses doigts dans ses cheveux bouclés de la couleur du corbeau et grimaça légèrement, les trouvant gras et emmêlés. Son autre main voulut palper les draps mais elle rencontra une surface froide et dure. Agitant le coude elle sentit le frottement de son pull sur sa peau. Prenant une grande inspiration elle se redressa, ouvrant les yeux et commença à examiner les environs. Il lui fallut quelques secondes pour s'acclimater à l'obscurité.

Elle glapit de surprise, découvrant les murs de pierres couverts de poussière et de toiles d'araignées. La voute, au dessus de sa tête, et le sol de terre battue ne lui laissèrent aucun doute. Elle était dans une cave. Quelques étagères recouvertes de bouteilles de vin la réconfortèrent dans cette idée. Les installations électriques étaient rudimentaires, quelques câbles parcourant le plafond pour se raccorder à des ampoules balottantes au plafond qui avaient été privées d'abat jour. Baissant les yeux, elle sentit sa gorge se serrer en voyant son pantalon déchiré en de multiples endroits, laissant apparaitre des pans de peau immaculée qui contrastaient avec le tissu gorgé de sang séché. Secouée par un tremblement, Evie se sentit soudainement paniquée, se remémorant les évènements de la veille.

#Ce n'était pas un cauchemar...# songea t'elle. Elle était désormais assise sur une table métallique, de celle qu'aurait pu utiliser un vétérinaire pour ses opérations.

La jolie brune apeurée voulut se redresser vivement, bien décidée à tout faire pour quitter cet endroit lugubre, mais un cliquetis métallique la retint, prenant conscience de la chaine qui enserrait sa cheville droite. Un cadenas maintenait le tout en place et maintenant qu'elle y prêtait un peu plus attention, son geôlier n'y avait pas été de main morte, ça laisserait surement une sacré marque.

Elle fronça les sourcils à cette idée et souleva son pull, ses doigts suivant le tracé fin de ses abdominaux, de ses côtes jusqu'à la naissance de sa hanche, caressant une peau nue immaculée. Sa blessure avait complètement disparu.

" Imposs... "

Sa respiration se figea quand ses yeux se posèrent sur les formes de l'autre côté de la cave sombre. Les deux hommes qui l'avait attaquée plus tôt étaient étendus sur des tables similaires, un peu plus loin. La terreur qui l'envahit se mua rapidement en inquiétude. Aucun d'entre eux ne semblait respirer. Leurs torses ne bougeaient pas, et ils avaient l'air particulièrement pâles.

Evie songea qu'ils étaient peut être morts et une nouvelle vague d'inquiétude la submergea. Elle tira sur la chaine à sa cheville, dans un sens, dans l'autre, jouant avec sa résistance, essayant de s'en dégager, en vain.

Prenant une grande inspiration, s'asseyant au bord de la table de métal, elle pris le temps d'examiner un peu mieux le cadenas. Il n'était pas de première qualité, mais suffisant pour la priver de sa liberté. Un frisson lui parcourant l'échine, elle jeta un regard apeuré vers les deux corps inertes avant de souffler doucement.

Laissant retomber la chaîne, elle prit sa tête entre ses mains, ébouriffant ses cheveux et laissa échapper un soupir, tentant d'évacuer un peu son angoisse.

La jolie brune, se mordant les lèvres, prit un peu plus de temps pour s'examiner.

Elle était pieds nus, son jeans gris, bien que troué en de nombreux endroits était encore décent, bien que les nombreuses tâches de sang et de saletés interloqueraient quiconque la verrait dans cet état. Son pull avait subi le même traitement mais au moins la préservait il toujours du froid. Un rapide examen lui confirma que ses poches étaient complètement vides. Plus de clés, plus de téléphone ou de portefeuille. #Ca aurait été trop simple... #

Son regard se posant à nouveau sur le cadenas, elle haussa un sourcil, pensive. Un vieux tour qu'elle avait vu à la fac lui revenait en mémoire. Si seulement elle n'avait pas lissé ses cheveux ce matin là, elle aurait eu une épingle... #A moins que... #

Mal à l'aise, elle jeta un nouveau regard inquisiteur à ses deux ravisseurs décédés, s'assurant qu'ils n'avaient pas bougé, puis elle glissa une main sous son pull, dans son dos, et détacha son soutien gorge, le faisant glisser par l'encolure.

Evie sentit le rouge lui monter aux joues alors que la laine du pull frotter sur ses seins désormais nus. La sensation de bien être qu'elle ressentait plus tôt exacerber chacun de ses sens. Elle se surprenait d'ailleurs à être capable de voir aussi clairement dans une cave dénuée de lumière, mais à cet instant présent, le contact de la laine sur la chair tendre de ses mamelons lui procurait une autre sorte de bien être qui la déstabiliser fortement. Elle mordilla nerveusement sa lèvre, jetant un regard au corps du "déformé". Elle repensa aux goulées de sang qu'elle avait absorbé la veille et serra instinctivement les cuisses, envahie par des bouffées de chaleur et une soudaine envie de se jeter sur le cadavre à la peau abimée et au protubérances étranges.

Elle dut se gifler et fermer les yeux pour retrouver un peu de lucidité.

#Qu'est ce qui m'arrive...? #

Respirant lentement, elle rouvrit les yeux, focalisant son attention sur la pièce de lingerie dans ses mains. Laissant ses doigts courir sur la dentelle, elle s'arrêta sur le repli de tissu qui protégeait l'armature métallique. Quelques instants lui suffirent pour l'extraire de la gaine de tissu hors de prix.

Evie souffla lentement, conserver sa concentration lui demandait un effort particulièrement intense. Elle tordit plusieurs fois la tige métallique, dans un sens, puis dans l'autre, jusqu'à ce qu'elle se brise en deux, non sans jeter des coups d'œils angoissés aux alentours. La peur et le stress commençait à contrebalancer l'excitation qui avait menacé de la submerger, et c'est à l'affut qu'elle s'attaqua au cadenas.

Elle pesta durant plusieurs longues minutes, essayant de faire tourner le cylindre du cadenas en jouant avec l'une des tiges métalliques tandis qu'elle en raclait l'intérieur avec l'autre, espérant que les pistons se positionneraient correctement à l'usure. Quand la jolie brune entendit enfin le cliquetis métallique du cadenas qui s'ouvrait, elle en fut presque incrédule et du revérifier l'espace d'une fraction de secondes. Elle se dépêcha d'en ôter les chaines, se libérant et se rua vers le corridor qu'elle avait identifié comme étant la sortie de la cave, une vague d'euphorie la submergeant.

Son cœur battit à tout rompre quand elle tomba nez à nez avec la porte massive en métal qui devait lui permettre de sortir de là. Une poutrelle en acier, similaire à quelques autres qu'elle avait aperçu dans la cave, avait été positionné en appui contre la porte, empêchant toute ouverture de l'extérieur. Elle sentit sa nuque se raidir. De la façon dont la poutre était positionnée, en partie enfoncée dans la terre battue formant le sol, elle avait forcément était mise en place de l'intérieur, et jamais un homme seul n'aurait pu soulever pareil matériau, encore moins le mettre en place comme ça avait été fait. Evie sentit ses jambes flageller et faillit tomber à genoux, sentant tout ses espoirs s'évaporer. Son esprit tournait à plein rendement, tentant de trouver une explication rationnelle. Peut être y avait il un autre passage qu'elle n'avait pas vu? Ça donnerait du sens au fait qu'elle se soit retrouvée là, avec les cadavres de ses deux kidnappeurs. L'angoisse la saisit de nouveau aux implications que cela avait, elle n'était probablement pas seule.

Incertaine, stressée et méfiante, elle passa une bonne heure à examiner la cave de fond en comble sans trouver la moindre trace d'un autre passage. S'asseyant sur la table métallique où elle avait été attachée un peu plus tôt, elle ramena ses genoux contre elle et y posa son menton, épuisée nerveusement. Tandis qu'elle frottait ses pieds nus, salis par la terre battue, son regard vagabonda vers les deux corps étendus non loin, son cœur battant plus vite.

Une pensée absurde lui traversa l'esprit, qu'elle s'efforça de chasser aussitôt. Prenant une lente inspiration, elle se leva et s'avança vers le premier des deux corps, celui du sauvage, sur la pointe des pieds. Inconsciemment elle retenait sa respiration, détaillant le corps massif aux pieds et aux avants bras particulièrement velues. La peau pratiquement bleue de son corps laissait peu de doute sur l'absence totale de circulation sanguine. Elle laissa courir le bout de ses doigts sur l'intérieur de l'avant bras exposé et frissonna. La peau était glacée mais elle ne put réprimer le frisson qui remonta du bout de ses doigts jusqu'à son épaule, comme si la froideur du corps était contagieuse. Ses yeux glissèrent un instant sur le torse imposant, descendant le long de la taille qui proportionnellement semblait fine, jusqu'aux cuisses énormes moulées par le pantalon de costume. Elle mordilla sa lèvre inférieure en s'apercevant que les jambes du sauvage n'étaient pas la seule chose qui étaient à l'étroit dans le pantalon.

Sentant ses jambes flageller, elle porta inconsciemment la main à sa poitrine, une vague de chaleur parcourant son corps. # Non, non, non... Pourquoi... #

Se giflant pour retrouver ses esprits, elle s'éloigna rapidement du sauvage pour aller examiner le second corps.

Elle était dans l'obscurité, pourtant, en apercevant de plus près le visage du déformé, elle eut un hoquet de peur et fit un pas en arrière. Sa vision était bien plus net que la nuit précédente, chacun des petits détails du visage difforme lui sautait aux yeux. Le visage émacié semblait comme avoir été grignoté par endroit. Ses oreilles étaient anormalement longues mais tout aussi déformées, évoquant vaguement un croisement entre des ailes de chauve souris et des oreilles d'un de ces petits chiens hideux qui faisait la fierté des femmes célèbres. Ses pommettes exagérément saillantes contrastées avec son nez crochu et son menton pointu. Ses canines jaunâtres et pourries, d'une longueur surhumaine, dépassait de ses lèvres craquelées. Son crâne lisse était boursouflé en divers endroits. Elle le caressa du bout des doigts, une fine décharge électrique parcourant tout son corps tandis qu'elle suivait les excroissances osseuses au travers de la peau couvertes de plaques. Il était encore plus hideux que dans ses souvenirs et pourtant une force invisible lui rendait extrêmement difficile la tâche de briser le contact.

Elle se lécha le bout des lèvres sans y prêter attention, son regard courant vers les longues mains terminées par des ongles épais et cornés, comme taillés en pointe, semblable à des griffes. La vue du poignet lui rappela instantanément le doux nectar dont elle s'était abreuvée la veille et une puissante envie de mordre dans la chair atrophiée l'envahit. Ses inhibitions eurent raison de son égarement et elle se força à regarder ailleurs.

Elle sursauta en croyant percevoir un mouvement, subtil, presque inexistant. Peut être étaient ils encore envie, peut être se tromper t'elle. Prise de panique, Evie jeta un nouveau coup d'œil effrayé aux alentours. Son regard se posa sur les bouteilles de vin exposées un peu partout.

Evie pourrait en prendre une, la briser et se servir du tesson pour les égorger, pour être sure que... La tête lui tourna et son cœur se serra. L'idée de blesser l'être déformé dont elle avait bu le sang lui semblait viscéralement inenvisageable. Son esprit divaguait, en état de choc, tentant d'intégrer cette pulsion qu'elle ne s'expliquait pas.

Prenant son courage à deux mains, luttant contre ce que lui dictait tout son être, elle s'empara d'une des bouteilles, la plus proche, et la cassa sur le bord d'une des tables métalliques, s'aspergeant de vin probablement couteux au passage.

Tel un automate s'efforçant de ne pas se laisser distraire par la voix dans sa tête lui hurlant d'arrêter, elle s'avança vers le corps sans vie du déformé, son arme improvisée en main, sentant un souffle glacial courir de la naissance de ses fesses jusqu'au bas de sa nuque. Elle raffermit sa prise sur le morceau de verre tranchant et pris une profonde inspiration, puis, visant la gorge, elle arma son bras se préparant à frapper, se focalisant sur le souvenir de Marissa.

Sa respiration se coupait, ses bras tremblaient et elle pouvait sentir ses jambes faiblir. Elle abattit le tesson de vert qui s'enfonça dans la chair flétrit dans un bruit mat. Evie s'attendait à voir une gerbe de sang s'écouler mais il n'en fut rien. Un vague filet de sang noirâtre couvrit la plaie tandis qu'elle retirait le morceau de verre. Stupéfaite de prime abord, elle loucha longuement sur la plaie qui l'attirait irrésistiblement. Confuse, elle poussa un cri de surprise, rapidement mué en cri d'horreur tandis que la main griffu du déformé se refermait sur sa gorge. Il se redressa, tel un automate et ouvrit ses yeux jaunes remplis de haine, la fixant silencieusement. Agrippant le poignet de la créature à deux mains, elle tenta de frapper l'avant bras émacié et déformé, espérant le faire lâcher, mais le bras demeurait absolument immobile.

Tandis qu'Evie s'étranglait pour essayer de respirer, griffant et frappant sans relâche le bras du déformé, ce dernier l'observait maintenant avec une forme de curiosité. Pliant le poignet sans défaire son emprise, il l'examinait de part et d'autre. Evie devenait rouge et suffoquait, sa vision se brouillant tandis que l'air commençait à lui manquer. Son regard croisa une dernière fois celui du déformé avant que les ténèbres n'aient raison d'elle.

La jolie brune émergea péniblement d'inconscience, entendant vaguement des voix qui semblaient lointaines. Inquiète à l'idée d'attirer l'attention sur elle, elle bougea légèrement les doigts. Elle était étendue sur le ventre, sur ce qui semblait être du tissu assez rugueux. Un canapé, un banc, une table, elle ne savait pas trop de prime abord. Elle avait froid, son pull était légèrement relevée et elle pouvait sentir l'air glacé le long de ses lombaires. Ses pieds nus lui semblait glacés et chacun des trous dans ses vêtements lui engendrait de nouveaux frissons.

Entrouvrant très légèrement les yeux, elle s'aperçut qu'elle était dans une pièce qui semblait d'un autre temps. Les murs étaient de pierre, comme un de ces châteaux médiévaux qu'on pouvait voir dans les séries télé. Des toiles décrivant des scènes de batailles ou de violence couvraient les murs et le mobilier alentour était fait de bois massif. Seuls quelques bougies venaient éclairer le tout, créant une ambiance tamisée. Les tapis anciens sur le sol, les multiples coussins répandus à travers la pièce et les quelques coupes déposées aux coins des petites tables rondes donnaient une impression qu'elle aurait presque pu qualifier de chaleureuse. Son impression générale était achevée par les multiples dorures présentes, de l'or sans doute, et un nombre important de livres semblant d'un autre temps. Peu importe qui possédait ce salon il devait être particulièrement fortuné.

Evie reporta son attention sur les voix, tendant l'oreille tout en respirant le plus faiblement possible pour dissimuler son réveil. Elle distingua vaguement une silhouette masculine plutôt trapue, l'absence de chaussures lui laissant à penser qu'il s'agissait du sauvage, et une forme plus féminine. Du peu qu'elle voyait, paupières mi closes, la jeune femme était élancée, encore plus pâle que le sauvage et couverte de tatouages qui évoquaient des formes géométriques. Elle portait une toge en guise de vêtements, les deux pans de tissus donnant une vue imprenable sur son décolleté, se croisant sous son nombril. Ses longues jambes effilées étaient nues et se terminaient par des sandales à talon. Ses cheveux d'un noir sombre étaient ondulés et évoqués une de ses coiffures particulièrement en vogue dans les années soixante.

" Elle a l'air appétissante... " Elle avait un ton joueur et Evie pouvait deviner son sourire sans avoir besoin de distinguer son visage. Elle frissonna, et entendit la voix familière du sauvage en retour.

" On ne touche pas. " Le sauvage grogna, probablement à l'intention de son interlocutrice qui pouffa de rire. Ses mains délicates aux ongles soignés glissèrent sur les avants bras poilus tandis qu'elle minaudait sensuellement.

" Allons Mordecai, que t'est il arrivé? (Elle gloussa, lui jetant pourtant un regard froid.) Toi qui aimais tant t'amuser et te jouer des règles. "

Le fameux Mordecai grogna à nouveau, mais de frustration cette fois.

" Zachariah pense qu'elle est importante. "

La femme pâle eut un mouvement de recul, prenant un air choqué et porta sa main à sa bouche.

" Ho... Et depuis quand l'opinion d'un rat d'égout compte? Ne me dit pas que tu t'es entiché de cet... Individu. "

Mordecai serra les poings, visiblement furieux. La femme continuait de le provoquer, simulant les ingénues, mais un observateur attentif noterait rapidement que sa gestuelle était plus proche du serpent prêt à mordre.

Le sauvage sembla se détendre d'un coup et grogna quelques mots avant de s'éloigner.

" Prépare la. C'est tout ce qu'on te demande. (Il marqua une pause, humant l'air.) Elle est réveillée. "

Evie se redressa et s'assit sur ce qui semblait être un banc de bois couvert d'étoffes. Son estomac était noué et elle du se concentrer sur sa respiration pour réduire les tremblements qui l'agitait. La jeune femme peu vêtue vint rapidement à sa rencontre. Elle se déplaçait gracieusement, comme un chat ayant repéré une souris. Evie déglutit se recroquevillant un peu plus sur le banc.

La femme tatouée s'arrêta à quelques centimètres d'elle, s'accroupissant pour se mettre à son niveau et lui adressa un sourire se voulant rassurant. La jolie brune, frigorifiée et se sentant soudainement vulnérable la fixa, incertaine et laissa échapper un hoquet tandis que le sourire de la femme s'élargissait, révélant des crocs acérés en guise de canines. Les yeux noirs qui la détaillait scrupuleusement brillaient d'une étrange lueur. A mesure que les yeux de la femme descendait le long de sa gorge et examinait attentivement son corps, elle se sentait de plus en plus mal à l'aise. Finalement, la femme tatouée reporta son attention sur le visage d'Evie. Ses doigts se glissèrent dans les cheveux de la jolie brune et repiquèrent une mèche rebelle derrière son oreille. Elle bougeait vite, incroyablement vite.

Elle gloussa sans quitter Evie des yeux.

" Et bien et bien et bien... Quel dommage que nous n'ayons pas le temps de jouer un peu... (Elle eut un rictus inquiétant rapidement remplacer par un fin sourire.) Allons te préparer, tu ne peux pas rencontrer le prince comme ça... "

Evie frissonna, gardant ses jambes serrées contre elle et, déglutissant péniblement, osa questionner :

" Le prince...? "

" Ho... Le petit oiseau parle... (Elle gloussa à nouveau.) Le prince de cette ville mon enfant... Celui qui va décider ce qu'il va advenir de toi... " Elle se pencha un peu plus sur Evie et effleura sa gorge du bout des doigts, penchant sa tête de côté pour en humer la peau, fermant les yeux. Elle entrouvrit la bouche, soufflant doucement tandis qu'Evie n'osait plus respirer, sentant le souffle étrangement froid sur sa peau, terrorisée. La femme pâle aux tatouages géométriques sembla sortir de sa transe, quelque peu confuse et gloussa, remontant son visage à quelques centimètre de celui de la jolie brune, comme pour l'embrasser.