Cousine

Informations sur Récit
J'aide ma cousine de plus d'une façon.
3.5k mots
3.27
38.1k
1
Partagez cette Récit

Taille de Police

Taille de Police par Défaut

Espacement des Polices

Espacement des Polices par Défaut

Face de Police

Face de Police par Défaut

Thème de Lecture

Thème par Défaut (Blanc)
Tu dois Connectez-Vous ou Inscrivez-Vous pour enregistrer votre personnalisation dans votre profil Literotica.
BÊTA PUBLIQUE

Remarque : Vous pouvez modifier la taille de la police, la police et activer le mode sombre en cliquant sur l'onglet de l'icône "A" dans la boîte d'informations sur l'histoire.

Vous pouvez temporairement revenir à une expérience Classic Literotica® pendant nos tests bêta publics en cours. Veuillez envisager de laisser des commentaires sur les problèmes que vous rencontrez ou de suggérer des améliorations.

Cliquez ici
babaorum
babaorum
2 Admirateurs

Je rêvais que Geneviève et moi faisions l'amour furieusement. Elle était montée sur moi, remuant son bassin avec une passion que je ne lui connaissais pas, tandis que je tenais ferme ses seins lourds. En fait, pour une fois, elle paraissait aussi affamée que moi et lançait des cris gutturaux. Mon rêve paraissait si vrai, si intense et j'étais sur le bord de l'orgasme...

L'idée que ma blonde était partie pour trois semaines en Ontario pour apprendre l'anglais me fit soudain me réveiller. Pourtant une femme me chevauchait dans l'obscurité, prenant son plaisir de plus en plus fort. Sa silhouette mince se distinguait à peine dans la pénombre. Ses jambes musclées m'enserraient comme un étau.

À peu près sorti des brumes du sommeil, j'allais faire une objection quand un orgasme cataclysmique m'a emporté. En agrippant ses hanches osseuses, je me suis enfoncé en elle avec ardeur. Quand les secousses ont cessé, j'ai senti ses cheveux courts chatouiller mon visage. Elle m'a embrassé le cou et s'est mise à rire doucement dans mon oreille.

― Marion! ... c'est toi?

― Surprise! m'a-t-elle soufflé en haletant. Cousin, tu étais en manque, on dirait. Je suis passée devant ta porte entrouverte : dans ton sommeil, tu bandais comme un taureau. Alors...

Je l'ai poussée violemment de côté et me suis assis sur le bord du lit. Elle ricana dans le noir. Je devinais son visage fin, ses yeux brillants, ses lèvres minces, son teint foncé.

― Mais on ne sort pas ensemble. Je suis avec Geneviève... et Pierre-Olivier, c'est ton mari, mon cousin! Qu'est-ce qu'ils vont dire, les deux?

― Ils ne sont pas obligés de savoir...

Le matin, j'étais arrivé à vélo chez mon cousin et sa femme. Mon emploi d'été consistait à effectuer de petits travaux de rénovation en attendant ma rentrée à l'université. Je donnais donc un coup de main à Marion, alors au chômage, qui voulait rafraîchir la peinture du salon et du corridor de leur coquet bungalow situé à proximité d'une large rivière, tandis que Pierre-Olivier, jeune professeur de médecine, s'était isolé quelques jours à leur chalet pour préparer sa prochaine session universitaire. Pour moi, travailler avec Marion était exaltant : j'avais l'occasion de connaître vraiment celle que je n'avais rencontrée auparavant que lors de réunions de famille. Dans le brouhaha général, ç'avait pourtant cliqué entre nous. Cette belle femme de vingt-six ans, vive et intelligente, aussi passionnée de littérature et de cinéma que moi, me questionnait sur mes projets et m'écoutait intensément, les yeux noisette vrillés dans les miens. Un jeune homme de dix-neuf ans ne pouvait qu'être flatté et l'admirer, comme une grande sœur aux élans protecteurs, alors que, pour mon cousin, l'air blasé, toujours condescendant, je n'avais toujours été tenu que pour quantité négligeable.

― Mais Marion, on est de la même famille!

― Prendre son pied, ça fait du bien, non? me répliqua-t-elle. Et tu m'as dit toi-même que tu t'ennuyais de ta blonde... Bon ben, bonne nuit!

Elle sauta du lit avec légèreté, disparut de la chambre en un clin d'œil. Je l'entendis monter l'escalier du sous-sol en chantonnant La Bohème et retrouver la chambre conjugale. Je restai dans l'obscurité, complètement sonné, les oreilles bourdonnantes.

Avais-je rêvé cette visite nocturne? C'était tellement irréel et choquant! Bien sûr, le jeune homme en manque que j'étais avait déjà remarqué les grâces de sa cousine, toujours élégante dans ses jolies robes courtes et étroites, mettant sa longue silhouette en valeur, surtout ses jambes fuselées et bronzées, sa taille de guêpe. Une poitrine presque plate achevait cette silhouette délicate qui contrastait curieusement avec sa voix grave. Belle à ravir, avec une âme ardente!

Dans mon petit lit, je me sentais tout à la fois en colère d'avoir été joué, honteux du crime dans lequel j'avais trempé, tout ceci tempéré par un brin de fierté d'avoir possédé furtivement une si belle femme. Je me rejouais en pensée chaque seconde de contact avec sa peau, alors que j'étais ensorcelé par son parfum sauvage et aiguillonné par le désir. Quel contraste avec Geneviève, ma première blonde, une fille un peu ronde avec qui j'avais fait l'amour déjà quelquefois bien sûr, mais dans des élans sages qui n'avaient rien de commun avec l'ouragan Marion! Le sexe passionné existait donc ailleurs qu'au cinéma!

Je ne pus fermer l'œil de la nuit. Devais-je fuir à l'instant le plus loin possible? Contacter sur-le-champ Geneviève afin de lui confesser mon crime? Téléphoner à Pierre-Olivier et, dans un élan de solidarité familiale, accuser Marion d'adultère... En fait, peut-être leur couple se permettait-il de tels écarts? Comme Sartre et de Beauvoir. En tout cas, il n'était pas question que je revoie Marion de sitôt, de toute mon existence! Ah ça, non!

J'étais toujours assis sur le lit lorsque l'aurore pointa là-bas, au-dessus de la rivière. Je me secouai et décidai à partir au plus vite. Je m'habillai en hâte et, le sac au dos, sortis par la porte donnant sur le jardin. Au moment où la porte se verrouilla derrière moi en cliquant, je me rendis compte que je n'avais pas emporté mon chandail et que mon iPod était toujours sur la table de chevet. Merde!

Je marchai, grelottant, sur le bord de la rivière, tandis que la nature joyeuse se réveillait. Je trouvai un dépanneur ouvert pour m'y réchauffer et croquer un morceau. Mon indécision me paralysait. L'iPod était le premier cadeau que ma blonde m'avait offert. Comment, pour le récupérer, devrais-je expliquer à mon cousin que je ne travaillais plus sur sa maison? Je ne voulais surtout pas avoir à le quémander à Marion, pas question!

J'errai jusqu'à midi alors que, le ventre creux, ressassant des idées noires, je me résolus à revenir chez mon cousin. La porte d'entrée était entrouverte, j'entendais Marion s'affairer à peinturer le salon. Un sandwich m'attendait sur le comptoir de la cuisine, à côté d'une fleur blanche dans un vase. Je mangeai, puis la rejoignis. Impassible, elle me tendit le rouleau et je me mis à l'ouvrage. Nous n'échangeâmes pas trois mots de tout l'après-midi. Elle avait peut-être un sourire en coin, je n'en étais pas sûr et je m'en foutais. Je mettais de la rage dans mon ouvrage. Ça m'a apaisé un peu finalement.

Au début de la soirée, elle a pris une longue douche. Tandis que je ramassais les outils, je l'ai entrevue, comme elle passait à la chambre, pieds nus, enveloppée dans une grande serviette blanche, les cheveux trempés. Je n'ai pu me retenir d'admirer ses jambes. J'en avais touché la surface soyeuse la nuit précédente. Ces mêmes cuisses douces... Je me sentis rougir.

Nous avons soupé chacun de notre bord et aussitôt après je me suis isolé dans le sous-sol après un bref « bonsoir ». Elle n'a pas même tenté de parler. J'ai pris bien soin de fermer la porte, devant laquelle j'ai placé une chaise, histoire que les événements ne se répètent pas.

Je l'ai entendue se mettre une vidéo au salon. Elle s'est interrompue pour répondre au téléphone : Pierre-Olivier sans doute. Les paroles me parvenaient indistinctes, mais le ton de voix était enjoué au début, ensuite, c'est devenu plus grave. « Non! pas question! il n'en est pas question! » Puis plus rien, jusqu'au moment où elle a raccroché et repris son film. Quelques pas : elle devait se préparer à gagner son lit. Puis plus que le silence et le hurlement de mes pensées. À une heure du matin, je cherchais toujours le sommeil.

Je me dis qu'il fallait que je lui parle si elle ne dormait pas déjà. Me libérer en me vidant le cœur. Je rangeai la chaise et montai sur la pointe des pieds. Aucun bruit derrière la porte entrouverte de la chambre.

J'hésitai. La lune jetait une lumière blafarde sur le lit. Je ne l'entendais pas respirer. Je ne distinguais rien.

― Entre.

Je sursautai. Elle y était. Je m'avançai, bien décidé à mettre les choses au clair.

Je la vis alors qui soulevait le drap, pour m'inviter à m'étendre. En m'approchant, mon cœur bondit en la voyant nue dans le rayon de lumière. Toutes mes résolutions s'effondrèrent et je pris place à ses côtés. Elle m'attira contre elle.

― J'ai froid. Viens plus près.

Mon pénis, droit comme un i, frôla son ventre. Comme sa peau était veloutée sur son corps musclé! C'est alors que j'acceptai l'idée que je flambais de désir. Je voulus m'installer entre ses cuisses en les écartant d'office.

― Doucement, doucement, mon petit. Tout d'abord, apprends à me connaître. Ta main ici, dans mon cou. Descends sur mes seins. Lentement. Touche mon ventre. Et plus loin, entre mes jambes... Oui...

Malgré mon impatience, je me laissai guider. Elle n'avait, en fait de poitrine, que de légères bosses soyeuses, serties de boutons bien durs. Son ventre à peine rebondi cachait un sexe brûlant. Toujours à sa remorque, mes doigts s'attardèrent sur son clitoris à l'attention et passèrent entre ses petites lèvres tendres. Elle me poussa dans l'ouverture humide. Marion se tortilla en geignant et se lova sur moi. « C'est bon... », soupira-t-elle. Elle chercha ma bouche et me prodigua un baiser passionné. Cela eut un effet foudroyant sur moi : Geneviève et moi avions déjà frenché, mais jamais de façon aussi torride. Les sensations étaient décuplées, centuplées. Je fus pris d'un tremblement irrépressible. J'atteignais le point de non-retour, là, tout de suite...

― Je...

― Tsss ... tsss... Attends...

Elle s'étendit sur le dos, ouvrit les jambes. Offerte. Je me redressai, prêt à la pénétrer...

― Ta bouche...

Et comme j'hésitais :

― Je vais te dire quoi faire.

Je cachai ma réticence juste par fierté. Jamais Geneviève ne m'avait demandé ça. Je fus agréablement surpris par un parfum étrange de fleur et un goût acide. En suivant ses instructions, je passai la langue sur le pourtour rasé de près, chatouillai et mordillai le bouton dressé, écartai la chair lisse, et enfonçai un doigt, puis deux dans son doux réceptacle. Elle dicta ses directives pendant des minutes qui me semblèrent une éternité. Marion vibrait et ses cuisses m'enserraient la tête, comme un casse-noisette. Elle se mit à crier et à haleter. Mon crâne me semblait sur le point de se rompre lorsqu'elle se détendit soudain en soupirant : « Tu apprends vite, petit... »

Elle me prit la tête à deux mains et d'autorité me fit m'étendre sur elle.

― Tu me veux? murmura-t-elle à mon oreille en tâtant mon instrument en pleine érection. Ça me fit une sensation électrique.

― Nous... je devrais peut-être mettre un préservatif? suggérai-je timidement.

Elle me gronda :

― Tu ne crois pas que c'est un peu tard pour y penser, cher? Mais non, tu es gentil... bien éduqué... Pas besoin, j'ai pris d'autres précautions.

Sa main me guida et je la pénétrai lentement, m'extasiant à chaque centimètre. Ma chair était à vif. J'entrais et sortais de plus en plus vite, emporté par un élan irrépressible qui me fit éclater en elle presque aussitôt. Je continuai à lui asséner des coups de butoir encore et encore, comme si mon corps avait autre chose à donner.

J'allais m'effondrer, mais je vis son sourire en coin. Elle s'était laissé faire pour m'observer à loisir. Elle ricana et je me sentis tout honteux.

― Wow! t'es fougueux, toi!

Se moquait-elle de moi? Elle suggéra qu'on se mette en cuillère, ce qui m'évita de soutenir son regard. Ses cheveux courts me chatouillaient le nez, ils dégageaient un arôme capiteux. Je lui soufflai, orgueilleux d'étaler mon savoir :

― Lady Chatterley...

― Moi? Oh non! Madame Bovary plutôt!

― Madame...? C'est de Balzac, ça?

Elle pouffa.

Quand je rouvris les yeux, le matin entrait à pleines fenêtres et elle me dévisageait tendrement de ses yeux rieurs. J'allais parler, mais elle posa son doigt sur les lèvres, puis y déposa un baiser bref.

― Ce que nous avons fait... et que nous ferons encore sera notre secret. J'aime Pierre-Olivier et toi, ta belle Geneviève. Tout ça n'engage à rien : c'est pour ne pas rouiller. Tu veux bien?

Pour réponse, je lui pris le poignet et embrassai galamment le revers de ses doigts. J'étais soulagé d'avoir de me voir déchargé de la culpabilité qui m'accablait. Elle m'interrogea sur ma blonde, où elle était, si j'allais aller lui rendre visite à Kingston avant son retour. En effet, j'attendais avec impatience l'appel de ma blonde : il y avait si longtemps que nous ne nous étions parlé, au moins quatre jours. « Une éternité, en effet », commenta Marion. Celle-ci fut emballée d'apprendre que j'étais accepté en lettres à l'université, me demanda les noms de mes auteurs préférés. Je babillais en la fixant admirativement : comme elle était belle! Je le lui dis, m'interrompant moi-même au milieu de ma phrase.

Elle sourit, retira sa main que je n'avais pas lâchée jusque-là, souleva le drap pour jeter un coup d'œil entre mes jambes.

― Oh!

Elle écarta complètement le drap et plongea vers mon pénis en pleine érection. Ses lèvres épousèrent le gland et elle se mit à sucer pour mon plus grand émerveillement. Les sensations étaient presque intenables quand elle s'amusait à passer et repasser le bout de la langue le long de mon membre. Puis, elle l'enfonça loin dans sa gorge. Elle leva des yeux rieurs vers moi et bientôt je ne pus plus me retenir. Je me cambrai et me vidai en quelques secousses profondes.

Marion étouffait presque. Je me retirai. Souriante, elle avala ostensiblement.

― Dis donc! tu as arrosé mes cordes vocales bien comme il faut!

Après un petit-déjeuner copieux, je pensai à vérifier mes messages : Marion avait appelé. « Pourquoi tu ne réponds pas : tu es trop occupé? » Elle concluait qu'elle me rappellerait le lendemain. Je m'étonnai de ma propre indifférence.

Nous nous remîmes à l'ouvrage avec entrain. Avant l'heure du lunch, nous avions terminé le salon. Il ne restait plus que le passage à repeindre. Nous mangeâmes sur la terrasse ombragée. Avant le dessert, elle exigea que je lui fasse un cunnilingus.

― Un quoi?

Les voisins ne pouvaient pas nous voir, mais peut-être purent-ils entendre que Marion prenait son plaisir sous mes soins. Oui, vraiment, j'étais un bon élève, confirma ma cousine.

Elle me parla de Pierre-Olivier, de l'admiration qu'elle lui portait. Que dire de ses ambitions, de son sourire, de sa virilité! Un jour, à leur maison de campagne, ils avaient baisé trois fois de suite. Dont deux fois dans le sous-bois. Et il en redemandait. (J'écoutais ces confidences, franchement embarrassantes.) Il travaillait trop cependant : la clinique, ses cours le tenaient souvent éloigné d'elle. Mais il allait revenir le lendemain matin. Ensuite ils partiraient au chalet sans attendre. Ils allaient rattraper le temps perdu.

Je cessai de l'écouter. Notre histoire arrivait-elle donc à son terme? Je me sentis trahi. Le souvenir de Geneviève s'était estompé, il n'y avait plus que Marion, Marion qui était ici, maintenant. Disponible. Et insatiable...

Pas tant que ça, car, comme elle passait le pas de la porte pour entrer, je la rattrapai et me collai à elle.

― Mais... qu'est-ce que tu fais, mon fou? Les voisins pourraient nous voir!

Je refermai la porte-fenêtre et prestement la rejoignit. Je lui pris vivement le sein par-derrière.

— Non! je ne veux pas... Je ne veux plus.

Elle se dégagea. Je la saisis par les hanches.

― Hé, Monsieur! Je ne suis pas votre bonne! fit-elle en s'échappant de mon emprise. Allez, au travail! Il faut finir cet après-midi.

Elle me tendit sèchement le rouleau, s'efforça de sourire, empoigna un pinceau et un pot de peinture et se mit à l'œuvre en silence. Je passai dans l'ouvrage toute ma frustration contenue. Je salopais tout et je m'en foutais. J'essuyai une larme avant que Marion ne la voie. Cela me calma et je me résolus à nettoyer mes dégâts.

Je la regardais du coin de l'œil, montée sur une chaise pour peindre le tour des portes. Ses jambes ambrées badigeonnées de blanc, comme elles étaient longues et effilées! Comme le cousin avait de la chance! Il devait être fier de se montrer en public en tenant la main de sa femme!

À la toute fin de l'après-midi, nous avions tout rangé. Un parfum de latex flottait dans l'air. Elle décréta :

― Nous méritons bien un p'tit apéritif avant le repas, n'est-ce pas? Ce soir, on fait les couch potatoes devant une vidéo!

Je m'enfermai dans le mutisme, bien déterminé à ne pas croiser son regard. Elle ne hasarda pas de remarque en me décapsulant une bouteille de bière.

― On trinque, mon chou?

Je me composai un masque vide de toute émotion.

Nous nous changeâmes : elle avait enfilé un short et un t-shirt sous lequel elle ne portait visiblement pas de soutien-gorge. Elle fit l'essentiel de la conversation durant le repas. Puis nous nous installâmes au salon devant le téléviseur, affalés chacun à une extrémité du canapé. Elle avait choisi un classique en noir et blanc, Le blé en herbe. « Tu as lu Colette? » Non, je ne connaissais pas. Je me concentrai. Je voulais absolument ne rien manquer du film, histoire de ne pas penser à elle, mais des idées noires me brouillaient la vue. Dans ma tête jouait un tout autre film.

Je me voyais me jeter sur Marion et la renverser sur le plancher. J'arrachais ses vêtements et la forçais à se mettre à plat ventre. Après avoir écarté ses cuisses, je défaisais lentement ma ceinture, baissais mon pantalon, exhibais mon membre zébré de veines que j'enduisais d'une motte de beurre que j'avais préparée pour l'occasion (j'avais vu ça récemment au cinéma en compagnie de Geneviève : ça nous avait écœurés) et, enfin, je la sodomisais sans état d'âme, sinon un sourire sardonique au coin des lèvres. Sans écouter ses supplications, je la labourais méthodiquement jusqu'à ce que...

Ma représentation privée s'interrompit quand la véritable Marion étendit les jambes sur le canapé. Peu après, elle s'étala franchement, tandis que je me contentais d'une toute petite place. Elle déposa son pied sur mes genoux. Puis le retira. Et encore le passa sous ma cuisse. À quoi jouait-elle donc? Les yeux sur l'écran, je mis toute mon énergie à ne pas me préoccuper d'elle. Jusqu'à ce que son pied effleure mon entrecuisse.

― Tu boudes encore, cousin? minauda-t-elle en passant et repassant le bout de ses orteils sur la bosse de mon pantalon. Viens ici, je vais te consoler, mon petit... ben pas si petit!

De la main, elle me caressait énergiquement à travers le jean. Elle se colla à moi en abaissant mon zip. Elle susurra :

― Prends-moi encore une fois...

Je la bousculai et la renversai sur le sol et nous rejouâmes la scène du Dernier Tango. Elle ne s'y opposa pas. Il fallut même qu'elle m'aide un peu, car je n'avais ni l'accessoire ni le calme olympien de Brando. J'éjaculai à gros traits, longuement, profondément. Nous haletions encore après de merveilleuses minutes d'immobilité.

Marion se réfugia sous la douche, tandis que je me rhabillais sans me presser, comme pour faire durer le moment de grâce. Je rangeai la pièce tranquillement et souris en ramassant le short de Marion. Je m'apprêtais à le humer, lorsque la porte d'entrée s'ouvrit brusquement :

― Pierre-Olivier!? m'exclamai-je en cachant le vêtement derrière mon dos.

En me reconnaissant, son visage se rembrunit :

— Tiens, tu es toujours là, toi? Et Marion, elle est sortie?

C'était bien, lui. Un être carré, comme bien ancré dans le sol. Ouf! il ne s'était rendu compte de rien. Marion réapparut, vêtue d'une robe de chambre, et lui sauta au cou.

― Pierrot? Déjà de retour! Enfin!

Enthousiaste comme une enfant, elle lui fit faire la visite du chantier. Elle me complimenta au passage, comme quoi mon aide avait été inestimable. Elle ajouta que je partirais demain. Eux-mêmes pourraient retourner au chalet dès maintenant, pourquoi pas? Mais pouvait-il payer le cousin immédiatement, comme ça ce serait réglé?

Pierre-Olivier se taisait, froid, sinon embarrassé par ma présence. Je prétextai la fatigue et m'éclipsai au sous-sol. Dans mon lit, je pouvais entendre sans comprendre leurs paroles étouffées. Quelques éclats de voix, puis le silence. Et le moteur d'une automobile qui démarre et qui s'éloigne. Plus rien. Étais-je maintenant seul? Ils m'avaient donc vraiment abandonné la maison, sans me payer?

babaorum
babaorum
2 Admirateurs
12