Chroniques Du Cheptel - Ch. 03

Informations sur Récit
Victor passe à l'action : premières hypnoses.
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Partie 3 de la série de 10 pièces

Actualisé 10/05/2023
Créé 11/11/2020
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Avertissement de l'auteur :

Le récit que vous allez lire se situe dans un univers médiéval fantastique issu de Donjons & Dragons. Il relate l'histoire tournant autour d'un personnage maléfique (Sonny) que je joue depuis 1989. Il contient de nombreuses scènes de violences, de contrôle mental, d'esclavage, de prostitution, d'humiliations, de perversions, de relations interraciales (gobelins, orcs, autres démons et parfois zoophilie). Si vous n'aimez pas les histoires de contraintes et dominations de jeunes femmes, je vous conseille vivement de ne pas continuer. Tous les personnages de mes histoires ayant une activité sexuelle sont majeurs.

Les dates indiquées dans ce récit appartiennent à la chronologie de ce monde fantastique et n'ont rien à voir avec notre monde moderne. Aussi toute comparaison n'aurait aucun sens.

Je fais à mes heures perdues, un peu d'image de synthèses et vous pourrez trouver des illustrations de mes personnages faites par mes soins dans la section française artwork de literotica.

Enfin pour une lecture plus agréable, il vaut mieux commencer par le chapitre 01.

Bonne lecture.

Chroniques du cheptel

Chapitre 03 : premières hypnoses

Tard dans la nuit du samedi 03 mars 1519 à La Cave-du-Fort : Première hypnose.

La favorite de Sonny était allongée nue dans son bain, les yeux hagards, les pupilles dilatées, sa poitrine ferme se soulevait au rythme d'une respiration profonde et régulière. Une odeur un peu entêtante, doucereuse flottait encore dans l'air. Une douzaine de grosses bougies éclairaient la petite pièce lui donnant une atmosphère romantique. Au dehors une pluie battante martelait la vitre de la salle de bain.

Victor et Clotilde se tenaient assis sur deux chaises qu'ils avaient disposées de part et d'autre de la baignoire en bronze. Victor avait sorti de la poche de son veston son pendule.

— « Estelle, tu vas regarder ce pendule attentivement. » Dit Victor d'une voix froide et monocorde. Clotilde sentait un changement subtil dans l'attitude de Victor. Il semblait plus concentré, elle nota que sa voix était devenue plus profonde.

La chainette en or se balançait régulièrement de gauche à droite devant les yeux de la favorite, elle ne montrait aucune réaction à la présence des deux intrus. Docile, elle fixait son attention sur la tourmaline jaune taillée en forme de goutte d'eau du pendule.

— « Voilà c'est bien, maintenant tu n'écoutes que ma voix et seulement ma voix. »

*****

Au même moment au Palais de Sinistrevent :

Sonny se reposait dans son lit, Mestélys s'était endormie nue à ses côtés, blottie contre son flanc. La belle elfette c'était donnée à fond cette nuit. Elle n'était pas aussi douée qu'Estelle au pieu, mais elle apprenait vite. Sonny n'oubliait pas qu'il y a quelques mois, elle était encore vierge. Sa rêverie fut interrompue par un message télépathique de Smordif. « Ça bouge du côté d'Estelle patron, c'est Clotilde! »

« Montre-moi! » Répondit aussitôt Sonny. Son esprit s'inséra dans celui du diablotin. Il était dans la salle de bain de l'appartement de sa favorite. Il lui fallut quelques secondes pour que sa vision s'adapte à celle de son diablotin. Smordif était invisible dans la petite pièce, il n'avait pas été repéré. Clotilde était en compagnie d'un mage, un hypnotiseur. Sonny ne se souvenait pas l'avoir déjà rencontré.

« Qu'est-ce je fais patron, je donne l'alerte? » Demanda silencieusement le petit diable.

Sonny répondit immédiatement « Non, tu laisses faire... Continu à me montrer ce qu'il se passe. Voyons voir ce que Clotilde a en tête! »

Sonny suivait avec intérêt le travail de l'hypnotiseur. Il mettait en place un conditionnement hypnotique sur sa favorite. D'après ce qu'il voyait, cet hypnotiseur savait ce qu'il faisait, il n'en était certainement pas à son coup d'essai. Estelle était totalement sous son emprise. La voir nue et aussi vulnérable lui faisait de l'effet, il s'était remis à bander.

Sonny réveilla doucement Mestélys. Sa compagne s'étira de bien-être. Sonny lui désigna son sexe dressé. Elle fit la moue, il guida gentiment mais fermement sa tête sur sa queue. A peine réveillée, l'elfette emboucha le sexe de Sonny qui grogna de satisfaction.

Clotilde était ravie de ce qui arrivait, Victor altérait la personnalité même d'Estelle. Il avait mis en place un mot de commande hypnotique dans l'esprit de cette conne. Désormais, elle serait soumise à la volonté de quiconque prononcerait le mot - inhibition - devant elle, lui enlevant toute envie de révolte. Sous inhibition, cette pute d'Estelle serait excitée et ne pourrait refuser les avances sexuelles qui lui seraient faites et ce, quel que soit la nature de son ou ses prétendants. Mais dans cet état, elle ne garderait aucun souvenir de ses actes.

— « Pendant que tu écoutes ma voix, je veux maintenant que tu masturbe dans ton bain. Tu te caresseras mais sans atteindre l'orgasme. » Estelle plongeât immédiatement sa main droite entre ses cuisses pour jouer avec sa chatte.

Victor n'en revenait pas, jamais auparavant, il n'avait rencontré une femme aussi vulnérable à l'hypnose. L'esprit d'Estelle ne montrait que de faibles signes de résistance. C'était sans doute grâce à la drogue orc fournie par Clotilde. Mais Estelle acceptait si facilement les nouvelles directives qu'il se demandait si cette fille n'avait pas une inclination naturelle pour la soumission. Il lui fallait d'ordinaire une dizaine de séances pour programmer correctement une fille. Victor avait l'intuition qu'il lui en faudrait bien moins pour arriver au même résultat. Le mot de commande était déjà en place et bien ancré, il décida de profiter des bonnes dispositions d'Estelle pour poursuivre plus avant sa séance. Victor mettait maintenant en place le conditionnement hypnotique passif de la favorite qui allait altérer son comportement au quotidien.

— « Estelle, tu es excitée à la vue d'une activité sexuelle peu importe sa nature. Un couple qui s'embrasse, une pute qui se fait tirer sur un coin de table, une pièce de théâtre pornographique, un chien qui baise une chienne dans la rue. N'importe quelle scène érotique t'excite comme la salope pathétique que tu es! »

Sonny savourait toujours la langue de Mestélys sur sa queue pendant que Victor gravait au fer rouge de nouvelles directives dans l'esprit d'Estelle. En se masturbant, la respiration de la jeune femme devenait plus lourde et plus saccadée. Ses tétons étaient maintenant durs et gonflés. La jeune favorite répétait d'une voix blanche les directives de l'hypnotiseur. Victor passa à la directive suivante.

— « La simple vue d'une bite te met en émoi. Plus la bite que tu vois est grosse plus tu es excitée. Plus cette bite est inhumaine, dégoutante, puante, plus forte est ton excitation. Même le sexe du plus laid ou difforme d'un orc, d'un troll, d'un démon, ou de n'importe quelle autre créature, te parait plus appétissant que la petite bite rose d'un humain. Tu es maintenant à la fois dégoûtée et fascinée par les chibres inhumains comme la pétasse pitoyable que tu es! »

Clotilde pouffa en entendant Estelle répéter d'une voix atone sa nouvelle personnalité. « Pardon Victor... »

— « Ne t'excuse pas. » Chuchota le mage. « De toute façon, elle ne peut pas t'entendre. »

Estelle répétait inlassablement les directives de son conditionnement hypnotique. Sonny se tendit et éjacula au plus profond de la gorge de Mestélys. Satisfait il relâcha son étreinte sur la tête de la belle elfe. Elle se libéra en lui jetant un regard désapprobateur, ça avait été une très longue pipe et elle avait une crampe à la mâchoire. Elle détestait quand Sonny se comportait comme un goujat avec elle, elle n'était pas l'une de ses vulgaire esclave qu'il appelait servante!

Sonny de son côté était toujours en contact télépathique avec Smordif. « Continue à observer ce qu'il se passe, tu me feras un rapport avant mon départ demain. » Il était temps de dormir un peu maintenant, il s'endormit paisiblement rêvant de la déchéance de sa favorite.

— « A chaque fois que quelqu'un ou toi-même fais référence à ton titre de favorite, tu traduiras dans ton esprit favorite par putain. Car c'est ce que tu es : la putain de Sonny. Une putain de bas étage qui a eu de la chance. Tu ne mérites pas ta place, ta vraie place serait de tapiner dans une ruelle crasseuse pour les pires déchets de l'humanité. Si Sonny n'avait pas eu pitié de toi, tu serais depuis longtemps un sac-à-foutre dans un bordel orc miteux. Tu n'es qu'une pute sans valeur, complétement inutile. »

Victor marqua une pause. De petites larmes s'écoulaient sur le visage de la favorite. C'était une situation inédite, jamais l'une de ses victimes n'avait pleuré pendant l'une de ses hypnoses. Son contrôle était peut-être en train de s'affaiblir. De toute façon, il était fatigué, il devait terminer le travail. Il reprit.

— « Désormais tu seras émoustillée par quiconque utilisera un langage cru, humiliant ou insultant pour toi. Etre insultée ou rabaissée t'excitera et te rendra plus docile. Tu aimeras te faire humilier, te faire dominer ou être exhibée comme une chienne en chaleur. »

— « L'exercice d'un chantage sexuel à ton encontre t'excitera tout particulièrement. Enfin tu prendras plus de plaisir si tu es dominée, humiliée ou exhibée. Tout ce que mérite une roulure comme toi c'est de se faire violer et d'aimer ça. »

Victor était vraiment satisfait d'Estelle. A chaque fois qu'elle répétait ses directives hypnotiques celles-ci s'inscrivait plus profondément dans son esprit. Certaines de ses directives étaient redondantes, elles se renforçaient les unes les autres. Dehors la pluie avait cessé de tomber et le jour n'allait pas tarder à se lever. Il était temps de partir.

— « Parfait Estelle, maintenant tu vas te masturber jusqu'à l'orgasme en répétant en boucle ce que tu es, c'est à dire une salope pathétique, une pétasse minable, une pute au rabais, une chienne en chaleur et une roulure. » Victor se cala sur sa chaise, s'il avait été moins fatigué, il se serait délecté du spectacle.

Smordif par contre n'en perdait pas une miette. Le diablotin avait toujours veillé sur la favorite de Sonny en espérant l'avoir à sa merci un jour. Il se tripotait la bite en pensant béatement que ce serait pour bientôt.

— « ... mmmhhh, je suis une pute au rabais, une chienne en chaleur, mmmhhh, une... une rooulure » La main droite d'Estelle s'activait de plus en plus vite dans l'eau froide de son bain. « ... une... mmhh ooh salope... Oooh, une saloope pathétique, ooooh oouii, une... une... une... oh, ooh oooh, une... ooh puute au... rabais... OOoooh... une chieennne en chaaleur..... OOOOoooooooohhhhh.... » Estelle venait de se tendre, sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration saccadée mais son regard était toujours vide.

— « Estelle, quand je te l'ordonnerais, tu vas t'endormir. Tu ne te souviendras pas de cette séance. Tu te souviendras t'être masturbée dans ton bain en t'imaginant violée par des pirates. Quand tu te réveilleras, tu seras parfaitement reposée. Maintenant dors!»

La belle s'endormie aussitôt dans son bain depuis longtemps froid. Victor se releva et fut pris d'un vertige, il se sentit tomber. Clotilde le rattrapa à temps. Le vertige se dissipa rapidement. Il avait dépensé beaucoup d'énergie et avait besoin de repos. Il s'appuya sur Clotilde pour sortir des appartements d'Estelle.

*****

Dimanche 04 mars 1519 milieu de matinée : Sinistrevent.(Jour 02)

Cette matinée était radieuse, le soleil réchauffait l'atmosphère encore fraiche de Sinistrevent. Victor pressa le pas, sa nuit avait été très courte, il avait eu du mal à trouver le sommeil, imaginant la belle favorite de Sonny dans de nombreux scenarios sexuels. Il avait pu récupérer des forces après un solide petit déjeuner. Il portait une tunique chaude ainsi qu'une capuche pour le protéger du vent froid qui balayait les rues. Il évita une grosse flaque d'eau en arrivant devant le palais et se fraya un chemin à travers les nombreux badauds venus assister au départ de Sonny et de ses hommes.

La rumeur c'était répandue parmi la population que Sonny partait explorer un monde situé sur un autre plan de l'existence. Certainement un monde étrange et dangereux. Chacun y allait de son commentaire.

Le pourtour de la cour du palais était flanqué de nombreux gardes qui regardaient eux aussi le départ de l'expédition. Au centre de la place, il y avait deux sections complètes de gardes noirs parfaitement alignés avec leur paquetage. Ces soldats étaient l'élite de l'armée de Sonny. Ils avaient le meilleur équipement disponible et la réputation d'être de vrais tueurs.

Ils étaient commandés par le général Decroney. Le général était une femme dans la petite quarantaine, elle avait une très bonne réputation. Victor se dit qu'elle aurait pu être jolie sans son un air sévère et une méchante cicatrice qui lui balafrait l'arcade sourcilière de l'œil droit. Elle portait une armure légère de cuir noir tressé et une épée longue dans le dos dont le pommeau était orné de têtes de morts et de motifs cabalistiques.

Victor détourna son attention du général Decroney, il venait de repérer Mestélys. Elle était occupée de l'autre côté de la place discutant avec deux démons et une succube, sans doute sa protectrice. A la façon dont elle serrait son manteau vert amande contre elle, Victor pensa qu'elle devait avoir froid.

A quelques mètres d'elle se tenait Sonny. Il lui semblait qu'il était en charmante compagnie. Victor se fraya à nouveau un passage à travers les villageois qui commentaient l'événement. Il trouva un poste d'observation à une quinzaine de mètres de Sonny.

De ce côté de la cour Victor avait une vue dégagée sur deux palefrois tenus en laisse par un démon Glabrezu. Ces sales bêtes infernales ressemblaient à de très grands chevaux noirs mais la ressemblance s'arrêtait là. Une fumée de mauvais augure s'échappait de leur nasaux, ils avaient des yeux rouges aussi intelligents que malveillants et des crocs acérés capable de décapiter un homme sans effort. Il ne fallait jamais leur tourner le dos à moins de très bien les connaître. Le plus grand des deux palefrois s'appelait Tyran, c'était celui de Sonny. Le second palefroi était celui du général, il se prénommait Macassar. Il était la plus nerveuse des deux montures et piaffait d'impatience.

Victor reporta son attention sur Sonny, Il discutait avec Théodolinda. Un peu en retrait se tenait quelques-unes des esclaves personnelles de Sonny. Estelle était là, elle était radieuse. Elle portait un long manteau marron dont elle n'avait pas refermé les pans, sans doute pour ne pas masquer le joli décolleté plein de promesses, de la petite robe blanche qu'elle portait en dessous.

La jolie favorite était en compagnie de Sélanor et d'Hynys. Estelle avait l'air songeuse, elle écoutait distraitement ses amies. Victor nota que la jeune femme avait l'air absorbée par la vue des deux palefrois mâles. Il eut un rictus mauvais en remarquant qu'elle regardait les imposants organes génitaux des montures infernales.

Victor fut rejoint par Clotilde. « La capuche, ce n'est pas si discret que ça, en fait. » Lui glissa à l'oreille la jeune femme sur un ton malicieux. Victor haussa les épaules.

— « Il me faudrait un second rendez-vous avec... elle. » Dit Victor à voix basse pour ne pas attirer l'attention.

— « C'est prévu » répondit la jeune femme. « Sélanor se charge de l'isoler après le départ de l'expédition. » La réponse de Clotilde plut à Victor.

Estelle pressa son corps souple contre le torse de Sonny et l'embrassa langoureusement. Quand leurs langues se séparèrent, elle était légèrement essoufflée et la peau de ses joues avait un peu rosie. Sonny se détourna de sa favorite pour se saisir de la bride de son palefroi et monter en selle.

— « Hynys, je te confie Estelle, elle a intérêt à être sage en mon absence. » Dit Sonny en arborant un grand sourire.

La demi-elfe répondit sur le ton de la plaisanterie. « Soit sans crainte, je m'occuperait d'elle et si elle n'est pas sage, je lui donnerai une bonne fessée. » A cette évocation Sonny parti d'un grand éclat de rire, repris par nombre de ses hommes. Estelle un peu gênée fit la moue.

Puis Sonny ordonna le départ de la colonne en direction du port. Tyran piaffait d'impatience, il se secoua et s'ébranla, ses sabots s'enflammèrent en martelant le sol à chacun de ses pas. Le général Decroney lui emboita le pas et Macassar se mit au niveau de Tyran. Les deux cavaliers chevauchait côte à côte en tête de la colonne, suivait derrière des guerriers-mages de la garde rapprochée de Sonny. Parmi eux, Victor reconnu Kiénavéa, elle portait une simple robe de mage et une dague ouvragée à la ceinture. Il se recula instinctivement pour ne pas être vu, cette fille le faisait toujours autant flipper. Les démons guerriers de plus de deux mètres de haut qui suivaient lui paraissaient bien moins dangereux. Suivaient les deux sections de la garde noire en rang impeccables puis quelques prêtres de Kormios. La colonne était fermée par une dizaine d'esclaves chaperonnés par des pisteurs orcs.

La population s'écartait craintivement devant les deux palefrois qui ouvraient la route, leurs sabots martelant les rues pavées. Les curieux agglutinés aux fenêtres s'exclamaient à la vue des bêtes démoniaques. La colonne se dirigeait vers le port où l'attendait le navire amiral de la flotte. Victor et Clotilde suivaient la colonne comme beaucoup de curieux. Victor ne lâchait pas des yeux Estelle, maintenant que Sonny n'était plus là, elle avait refermé les pans de son manteau cachant son décolleté avenant. Elle était à quelques pas devant lui, bras dessus, bras dessous avec Sélanor. Les deux jeunes femmes étaient escortées par Horpheu qui avait l'air de bonne humeur.

Le port était noir de monde, des enfants couraient et chahutaient au milieu des badauds pour trouver un poste d'observation et voir l'appareillage du Léviathan. L'expédition avait embarqué sur le navire amiral flambant neuf de la flotte pirate. Avec ses quatre mats et ses 117 mètres de long, il était plus grand et plus puissant que son prédécesseur. Le Léviathan était sorti du chantier naval l'an dernier et avait remplacé à la tête de la flotte le Tourment sur lequel Victor avait travaillé. Le crane géant d'un authentique monstre marin était sa figure de proue, son bastingage était fait d'ossements de créatures marines. Divers ossements ornaient les différents accastillages du bateau. Il se dégageait du navire une aura de puissance maléfique qui faisait de lui le maître incontesté des mers de cette partie du globe.

Une corne de brume retentie, le Léviathan venait de larguer ses amarres et de hisser trois de ses voiles carrées. Il manœuvra lentement dans le port sous les acclamations de la foule. Une fois passé le dernier fort de défense, le Léviathan hissa toutes ses voiles pour prendre de la vitesse et gagner l'horizon.

Cachés par la foule, Victor et Clotilde se tenaient un peu à l'écart attendant un signe de Sélanor. A quelques mètres d'eux, Estelle et Sélanor se faisaient courtiser par un groupe de quatre jeunes gens, des ferronniers à en juger par leur tenue. Après quelques échanges de politesses et de rires forcés, Estelle les éconduits mais non sans les avoir invité à venir la voir chanter à la Cave-du-Fort. Les jeunes avaient promis de venir, ils s'éloignaient en chahutant, prenant la direction de l'une des tavernes du port.

— « On devrait faire comme eux et aller manger dans l'une des tavernes du quai. » Annonça Sélanor avec malice.

Estelle écarquilla les yeux. « Ici? Non, tu plaisantes! Ces gargotes sont des repaires d'ivrognes! Et puis, j'ai pas envie de trainer sur le port. » Comme Sélanor la regardait d'un air amusé, Estelle rajouta « La nourriture est meilleure à la Cave, partons d'ici. »