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par Monsieur.

Charlotte regardait les coupures de presse qui la concernaient. Les plus anciennes étaient dithyrambiques et louaient son jeu plein de grâces et de légèreté.Certains critiques l'avaient même comparé à la grande Sarah.

Par contre, les récentes, si elles ne mettaient pas le talent de Claudine en cause,se posaient des questions sur le choix de films discutables et son travail,manifestement, elle avait fait le choix de l'argent aux dépens de la valeur artistique des œuvres.

Plusieurs fois son agent l'avait mise en garde, lui conseillant certains films que de jeunes et talentueux réalisateurs tournaient, mais elle n'avait pas tenu compte de ses avertissements, seul lui importait le bien être matériel que lui procurait les euros versés sur son compte en banque. Elle avait acquis une superbe maison de campagne et deux appartements à Paris.

Mais, depuis trois ans, elle n'avait absolument rien fait, les producteurs avaient oublié son nom et son numéro de téléphone. Son agent l'avait quitté pour une jeune starlette pleine de promesses. Elle courait le cacheton et acceptait même

de faire des castings pour des publicités. Ne représentant presque rien aux yeux des téléspectateurs, elle était rarement reprise sauf pour de petites scénettes sans le moindre intérêt. En cinq ans, elle était passée du statut de star nominée

pour le César de la meilleure débutante à celui d'actrice anonyme.

Le grand argentier de l'état s'était présenté un jour et le lendemain elle se retrouvait ruinée. Maison de campagne, appartements, bijoux, voitures et même les domestiques avaient disparu comme par enchantement. Elle en était réduite

à vivoter dans un petit appartement de deux pièces avec salle de bain commune sur le palier et encore, c'est à peine si elle parvenait à payer son loyer chaque mois. Cette situation la conduisit à accepter une proposition de Carlos Vaquos.

En réalité, il s'appelait François Malvue, mais, comme il avait le type méditerranéen, il avait décidé de prendre un nom sud-américain plus en rapport avec le genre de films qu'il réalisait. Charlotte était sûre d'une chose c'est qu'elle allait sûrement devoir jouée seins nus devant les caméras, Carlos ne tournait pas des documentaires. Elle avait toujours refusé les scènes dénudées, mais elle n'avait plus le choix et au moins cela lui rapporterait petit pécule qui permettrait de voir venir et qui sait, peut-être relancer sa carrière.

Une chose la dérangeait quelque peu, elle n'avait pas reçu le scénario du film.Tout au plus avait-elle appris que l'histoire se déroulait en France et en Allemagne pendant la guerre de quarante et qu'elle allait jouer le rôle d'une jeune femme arrêtée, par erreur, par la Gestapo pour terrorisme. Elle serait

torturée et envoyée dans un camp de concentration en Allemagne pour servir de pute à soldat.

Rien que cette brève description de son rôle lui avait provoqué des nausées,mais elle était dans une situation telle qu'elle ne pouvait pas refuser. Elle aurait pu devenir vendeuse ou caissière dans une grande surface, mais, sûre de son talent, elle voulait reprendre sa place parmi les étoiles. Elle était heureuse

comme une gamine quand, par hasard, quelqu'un la reconnaissait en rue ou dans un petit bar-tabac où elle venait prendre une tasse de café pour ne pas se présenter à un casting le ventre vide.

* * *

Claudine attendait depuis deux heures sur un banc de la salle des pas perdus de la gare Saint-Charles de Marseille où la secrétaire de Carlos devait la prendre en charge.

Dans une autre vie, elle aurait repris le TGV à destination de Paris, mais, cette fois, elle ne pouvait pas se permettre de jouer à la diva. Elle avait les larmes aux yeux et au bord du désespoir quand enfin une jeune femme d'une vingtaine d'années se présenta comme l'envoyée de Carlos Vaquos.

— Bonjour, madame Charlotte love?, je suis Claire Favuel, la secrétaire de monsieur Carlos, je suis chargée de vous conduire sur le lieu du tournage

— Bonjour, mademoiselle, enchantée de faire votre connaissance.

La jeune femme ne prit même pas la peine de s'excuser de son retard, se contentant d'un signe de la main pour encourager Charlotte à la suivre.

Elle se retrouva dans une grosse limousine de luxe conduite par un chauffeur en livrée qui connaissait Marseille comme sa poche, car il se retrouva très vite sur l'autoroute.

Ne sachant pas où on l'emmenait, Charlotte était un peu inquiète, mais s'efforça de ne pas le montrer. Toutes ses questions étaient restées sans réponses, la secrétaire se contentant de sourire en disant :

— Patience, vous saurez bientôt, de toute façon, je ne connais pas le nom du patelin où on tourne. Je sais que c'est un vieux château datant du moyen-âge,mais c'est tout.

Après deux bonnes heures de route, la voiture quitta l'autoroute et prit les petites routes de campagnes. Bientôt, ils arrivèrent devant les énormes grilles d'un imposant château. Une partie des parterres étaient nettoyés, juste pour les caméras, le reste de la végétation était à l'abandon. Dans la grande cour, trois gros camions stationnaient devant le perron et des hommes et des femmes déchargeaient le matériel de tournage. On fit entrer

Charlotte dans une grande pièce qui semblait être le centre nerveux. La pièce était encombrée de matériel cinématographique et ressemblait à une fourmilière avec des va-et-vient en tout sens. Elle se trouva face à Carlos qui hurlait des ordres tout en répondant au téléphone.

— Dépêchez-vous de tout décharger, il faut que les camions soient partis dans une heure, on va commencer le tournage au village puis dans la cour du château. Grouillez-vous nom de Dieu!! Qu'est-ce que tu fais là planter au milieu du jeu de quille, tu ne vois pas qu'on travaille ici?

Il fallut quelques secondes à Charlotte pour se rendre compte que c'était à elle que le réalisateur s'adressait.

— Mais, on m'a dit de venir me présenter, je suis Charlotte Love et vous m'avez engagée pour le rôle d'une résistante.

— Excuse-moi, mais nous sommes à la bourre et je ne t'ai pas reconnue, tu étais blonde avant, non?

— Oui, mais j'ai repris ma couleur d'origine depuis quelques années déjà.

— Françoise! ... Françoise vient ici tout de suite! hurla Carlos Vaquos en se tournant vers le fond de la pièce.

Une jeune femme d'une trentaine d'années vint en courant.

— Oui! Monsieur Carlos, qu'est-ce qu'il y a encore? Vous m'avez dit de tout préparer pour l'arrivée de cette pimbêche d'actrice, je suis prête depuis deux heures et elle n'est toujours pas là, elle se prend pour une star d'Hollywood?

— Elle est là, je te présente Charlotte Love, tu as une heure pour le rendre blonde des pieds à la tête et pour l'habiller pour la première scène. Grouille-toi, les heures tournent.

Avant qu'elle ait pu faire un geste, Françoise prit le bras de Charlotte sans douceur, l'entraîna vers le fond de la pièce et la fit asseoir dans un fauteuil de coiffeur après lui avoir ôté sa veste. La jeune femme se mit au travail sans même se préoccuper de Charlotte qui se demandait dans quel monde de fou elle était tombée. Une demi-heure plus tard, elle était à nouveau blonde comme au temps de sa splendeur. Il fallut encore une bonne heure pour sécher ses cheveux et les coiffer

à la mode des années de guerre. Puis, la coiffeuse lui tendit une robe et des sous-vêtements archaïques, elle n'en avait jamais vu de pareil. Elle regarda autour d'elle, mais ne vit pas un seul endroit où elle aurait pu se changer en toute discrétion.

— Vous pouvez m'indiquer où je peux me changer, demanda-t-elle à la jeune femme qui rangeait ses affaires de maquillage.

— La maquilleuse regarda Charlotte comme si elle voyait une extra-terrestre.

— Ne commence pas à faire la bêcheuse, tu te fous à poil et tu te changes ici, on n'a pas vraiment le temps, dans un quart d'heure tu dois être au village pour les premières scènes.

Regardant autour d'elle à la recherche d'une cabine ou d'un endroit isolé, rien et il y avait au moins une vingtaine de personnes dans la pièce.

— Mais, je ne vais pas me déshabiller devant tout le monde.

— Il n'y a personne qui te regarde. Et dans deux heures, tout le monde te verra à poil. De toute façon, ils ont déjà vu des culs et des nichons.

Rouge de honte, Claudine commença à se déshabiller sous le regard goguenard de la maquilleuse. Elle se dépêcha de se changer en espérant que personne ne la verrait nue. Personne ne fit attention à elle et elle put enfin se présenter sur le perron du château, habillée comme son rôle l'exigeait.

Très vite, on l'emmena avec la limousine vers le village qui se trouvait à quelques kilomètres du château, pour commencer enfin le tournage. Claudine devait marcher sur le trottoir et se débattre quand quatre hommes, sortis d'une Citroën, la feraient monter dans la voiture. Quatre fois, elle dut recommencer la scène sous prétexte que les hommes se montraient trop gentils en l'embarquant. Une autre fois parce qu'ils n'étaient pas

sortis assez vite de la voiture. Quand enfin le réalisateur se montra satisfait, Charlotte avait mal aux bras et à la tête parce qu'elle s'était cognée au montant de la portière qui n'avait pas été assez ouverte quand elle fut jetée comme un vulgaire sac dans la voiture. Elle dut faire le voyage jusqu'au château dans la

Citroën les menottes aux poignets. On la fit attendre dans cette position inconfortable une bonne heure, elle avait

beau s'égosiller à demander qu'on lui retire les menottes, personne ne semblait faire attention à elle. Autour d'elle, tous s'affairaient à préparer la cour du château pour la prochaine scène, celle de son arrivée avec les quatre malabars

qui devaient la remettre aux mains de la Gestapo représentée par un homme vêtu de l'uniforme des SS.

Quand tout fut enfin prêt, on la remit dans la voiture qui fit demi-tour pour revenir sous l'œil de la caméra se garer avec un dérapage contrôlé exécuté de main de maître par le chauffeur.

Charlotte fut extraite de la voiture sans ménagement et jetée aux pieds de l'officier allemand qui cria un ordre et deux soldats vinrent la relever pour la conduire à l'intérieur du château. Là aussi, il fallut plusieurs prises avant que le réalisateur se montre, enfin, satisfait. La jeune actrice avait les genoux écorchés et une manche de sa robe était déchirée. Cette fois-ci, elle crut qu'on allait enfin lui ôter les menottes qui commençaient à lui faire mal aux poignets et, pouvoir se reposer, les deux scènes avaient été éprouvantes, mais il n'en fut rien. Elle dut encore attendre

qu'on installe les caméras à l'intérieur du château pour tourner la troisième scène, la descente à la cave où elle devait être interrogée sur sa participation à la résistance.

Personne ne semblait se préoccuper de ses récriminations concernant les menottes qui lui entravaient toujours les poignets. Si elles avaient été attachées devant, elle aurait encore pu s'essuyer le visage qui était en transpiration, mais

elles étaient fermées dans le dos, elle ne pouvait même pas se désaltérer seule. Charlotte demanda à plusieurs personnes affairées pour qu'on lui enlève les menottes, mais, selon toutes apparences, seul Carlos avait les clés de ses entraves. Elle chercha donc à rencontrer le réalisateur qui jouait les absents.

Elle finit par le trouver dans une des caves où il préparait les scènes suivantes. Absorbée par les menottes qui la privaient de la liberté de mouvement, elle ne fit aucune attention au décor et se focalisa sur ce qui lui entravait les bras.

— Carlos, je voudrais que tu me fasses enlever les menottes le temps des préparatifs.

L'homme se tourna vers la jeune femme avec une lueur de colère dans les yeux.

— Ici, pour tout le monde je suis « monsieur Carlos » et on me vouvoie. Je suis occupé et je n'ai pas le temps de chercher après les clés des menottes. Tu vas remonter et t'asseoir sagement dans la grande salle et faire comme tout le

monde, attendre que je crie « moteur ». Une sourde colère s'empara de l'actrice.

— Je voudrais m'essuyer le visage et boire un coup, ce n'est quand même pas trop demander après les scènes que je viens de jouer?

— Si tu as soif demande à Françoise, elle te donnera de l'eau minérale. Maintenant, disparaît de ma vue, je n'ai pas le temps de papoter avec une hystérique.

— Je ne suis pas hystérique, je veux juste qu'on me traite avec respect. Carlos regarda à la ronde et interpella deux hommes qui passaient.

— Emmenez cette furie en haut et si elle bouge encore de sa chaise attachez-la. Les deux hommes prirent la jeune actrice par le bras et l'entraînèrent manu militari en haut. Elle eut beau hurler son désaccord et trépigner, elle fut bien obligée de suivre les deux types qui la firent asseoir sur une chaise sous la

surveillance d'un troisième homme. Dans l'heure qui suivit, elle eut, malgré tout droit à un verre d'eau plate que vint lui verser Françoise.

— Pourquoi on ne m'enlève pas les menottes? demanda-t-elle à la jeune femme.

— Françoise regarda Claudine avec de la pitié dans le regard.

— Je ne peux rien faire pour vous, Carlos a pris les clés et les a mises dans sa poche. Il n'y a que lui qui puisse vous délivrer. Je ne sais si cela vaut la peine de se battre, dans un quart d'heure on commence. En effet, dix minutes plus tard un homme vint chercher Charlotte pour la conduire dans le hall d'entrée où l'attendaient, outre le réalisateur et son équipe de cameramen et le preneur de son, deux soldats et un officier en uniforme des SS. Cinq fois, la nouvelle scène fut recommencée. À chaque fois elle était traînée sans ménagement dans le hall d'entrée par les deux soldats qui ne se gênaient pas pour la traiter comme un vulgaire paquet. Les bras douloureux et les poignets en sang à cause des menottes trop serrées, la jeune femme pleurait et

hurlait en se débattant comme une furie sans que cela ne perturbe les personnes présentent.

L'enchaînement suivant voulait que la résistante soit conduite à la cave par les deux soldats pour y être enfermée dans une cellule pour la nuit. Elle se retrouva dans une petite pièce sans lumière du jour avec juste une paillasse jetée à même le sol et un seau hygiénique dans un coin. Les soldats lui retirèrent les menottes et elle fut jetée sans ménagement dans la cellule sous

l'éclairage des projecteurs, le tout filmé par trois caméras, deux à l'extérieur de la cellule et une à l'intérieur. Celle de l'intérieure était accrochée au plafond et dirigée de l'extérieur par un technicien. Trois fois la même scène fut tournée en

un peu plus d'une heure. Charlotte fut soulagée quand elle entendit la voix tonitruante du réalisateur.

— Terminer pour aujourd'hui, on reprend demain matin à huit heures.

Il lui fallut presque une demi-heure pour se rendre compte qu'elle était, bel et bien, enfermée dans cette cellule, apparemment on l'avait oublié. Elle tambourina sur la porte une bonne partie de la nuit en hurlant comme une furie.

— He! Ho! Vous m'avez oublié... Y a quelqu'un? Hou! Hou! ...

Elle finit par comprendre qu'on ne viendrait plus la délivrer et après avoir pleuré de longues heures, elle finit par s'endormir l'estomac criant famine.

* * *

— On tourne!

Charlotte était encore ensommeillée et n'avait rien entendu. Avant qu'elle puisse faire le moindre geste, deux soldats entraient dans la cellule et la traînaient littéralement vers la salle d'interrogatoire. Elle tenta de faire valoir qu'elle avait passé la nuit dans la cellule parce qu'on l'avait oublié, mais en pure perte, personne ne paraissait s'occuper de ce qu'elle pouvait dire ou avoir besoin. Elle voulut se défendre, mais que pouvait-elle faire contre deux hommes bien plus forts qu'elle? Avant qu'elle ait compris ce qui se passait, elle était enchaînée

par les poignets au centre de la pièce. Les chaînes descendaient du plafond et lui maintenaient les bras écartés.

— Vous allez arrêter, me donner à manger et me permettre de prendre une douche, cria-t-elle quand elle se rendit compte qu'elle était immobilisée et sans la moindre défense.

— Ne vous tracassez pas de ce qu'elle dit, cria Carlos aux techniciens et aux autres acteurs, elle sera doublée au montage.

Pour une fois, la scène ne fut pas jouée plusieurs fois, une seule prise fut faite. Désespérée, elle regarda autour d'elle et se rendit compte que la pièce était une vraie salle de torture avec des caméras installées de manière à ne pas se gêner. Dans un coin, il y avait une baignoire et une table avec toute une série

d'instruments de torture. Il y avait notamment des fouets, des pinces crocodiles avec des fils électriques accrochés, des godes eux aussi munis d'un fil électrique et une petite mallette qui devait certainement contenir d'autres outils pour faire

souffrir. Elle commença à avoir sérieusement peur de ce qui allait suivre. Tout lui donnait l'impression atroce d'être l'actrice principale d'un Snuffmovie. Elle eut confirmation qu'on n'avait pas l'intention de la ménager quand chacun reprit sa place pour la scène suivante.

Les soldats s'approchèrent et commencèrent à lui arracher ses vêtements. Elle hurlait, se démenait comme une furie, mais elle était enchaînée et dans l'incapacité d'empêcher quoique ce soit. Un des soldats sortit un couteau et s'approcha d'elle avec un sourire carnassier. Le cœur de Charlotte rata quelques battements et elle faillit s'évanouir de terreur. L'homme promena la lame sur la peau de la jeune actrice qui ne put se retenir et urina de peur. Le soldat se contenta de couper les bretelles de son soutien-gorge et les lambeaux de sa robe, ne lui laissant que des bouts de manches sur les bras. Un autre soldat lui arracha sa petite culotte. Elle était nue dans une salle de torture

avec une dizaine de personnes autour d'elle qui s'affairaient comme de beaux diables pour satisfaire le metteur en scène.

Un moment, le réalisateur hurla tellement fort que le monde se figea. Même Charlotte cessa ses hurlements et fixa Carlos avec stupeur. On aurait entendu une mouche voler, chacun regardant son voisin en se demandant qui était le responsable de la colère du patron.

— On arrête tout. Stop arrêter de tourner. Faites venir Françoise

immédiatement.

Charlotte n'osa pas pousser le moindre cri tant que Françoise ne fut pas arrivée. Quand enfin la jeune femme entra dans la pièce, Carlos se précipita vers elle et la gifla violemment.

— Espèce de conne, j'avais dit blonde de la tête aux pieds. Tu peux me dire ce qu'on voit là?

— Heu! Elle est brune. Excusez-moi monsieur Carlos, mais j'ai complètement oublié cette partie de son corps.

— Dépêche-toi et arrange-moi ça de suite.

La jeune femme courut chercher son matériel, revint deux minutes plus tard avec ses accessoires de coiffure et entreprit de teindre les poils du pubis de la jeune actrice qui naturellement ne se laissa pas faire, mais y fut contrainte par

deux solides gaillards qui l'immobilisèrent pendant que Françoise la transformait en blonde intégrale.

Pour teindre la petite toison, la maquilleuse dut mettre une main entre les cuisses de Charlotte, Françoise retira vivement sa main, regarda longuement la jeune actrice qui se mit à pleurer de plus belle puis, elle se tourna vers Carlos et l'appela.

— Monsieur Carlos, il faut que vous veniez voir ça.

— L'homme s'énerva.

— Quoi? Qu'est-ce qu'il y a encore?

Françoise tendit sa main vers le réalisateur.

— Regardez!

— Bien oui qu'est-ce qu'elle a ta main!

— Elle est trempée et pas avec mon produit de teinture, c'est de la mouille. Cette salope mouille comme une fontaine, ça lui coule sur les cuisses jusqu'aux genoux. Elle est peut-être contrainte de subir vos fantasmes de réalisateur, mais

ça l'excite. Carlos regarda Claudine avec un fin sourire.

— Alors là ma belle tu me scies. Il va falloir que je réfléchisse à une autre évolution de ton personnage.

Il se tourna vers les hommes qui attendaient son feu vert pour la suite du tournage.

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