Arielle

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The young neighbour has a bombshell as girlfriend
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L'été, sous la chaleur accablante de juillet, une ville, c'est en quelque sorte une mourante. Et une banlieue, telle que Laval, cette banlieue cossue de Montréal, par temps de canicule, est une ville absolument morte.

Le soleil, à midi, dardait le trottoir de béton entourant ma piscine, surface toujours sèche ces derniers temps pour cause d'absence de mes deux enfants, emportés par ma femme le mois précédent dans le tonnerre de notre divorce. Je gardais l'habitude d'entretenir la piscine, par nostalgie, avec le vague espoir que je saurais comment y faire revenir Tristan et Béatrice, mes deux anges. Depuis un mois, je n'avais pas mis l'orteil dans l'eau claire et bleue, pourtant invitante. Demain, peut-être. On verrait.

En attendant, j'occupais mes vacances à peine entamées avec de menus travaux exécutés sans conviction : l'entretien de la pelouse et des bosquets ou encore quelques retouches de peinture. Les plates-bandes de fleurs souffraient d'un manque chronique d'arrosage.

Par ce temps, la haute haie de cèdres encadrant le terrain apportait un peu de fraîcheur l'été et, surtout, créait un îlot d'intimité. Je ne suis pas sauvage, mais j'aime bien mon pré carré.

L'été auparavant, lorsque j'étais seul à la maison, je ne dédaignais pas y pratiquer un peu de nudisme. À l'ombre, cela va de soi. À ces occasions, j'éteignais les caméras de surveillance, bien sûr. Il ne fallait pas que ces enregistrements tombent entre les mains de mon ex-femme, qui n'aimait pas ce genre de comportement déviant. Le propriétaire précédent avait fait installer ce réseau autour de la maison, après avoir fait l'objet de quelques cambriolages. La cour et la maison donnaient l'impression de constituer une forteresse, ce qui avait bien conforté ma conjointe au moment de l'achat. En tout cas, le naturisme ne m'inspirait plus rien maintenant.

Cet après-midi-là, je ne me décidais pas à me réfugier au salon, une boisson fraîche à la main, pour écouter le match de la Coupe du monde de football. J'en étais encore à rassembler les contenants vides de leurs couleurs et les journaux souillés dans un sac à ordure pour déposer ce dernier sur le trottoir, quand j'entendis un coup de klaxon du côté de la rue.

Je poussai du coude la porte de la cour, les bras chargés, je m'avançai et vis Jérôme descendre d'une voiture, suivi d'une grande silhouette vêtue d'une longue robe vert émeraude en satin, coiffée d'un chapeau de paille noire aux larges bords cachant le visage ; ses chaussures à haut talon frappaient sèchement le macadam: une jeune élégante approchait. Je ne pus m'empêcher de l'admirer furtivement. Je saluai le garçon :

- Bon après-midi, Jérôme! Comment va ton tennis?

Jérôme était le fils unique du couple habitant la maison voisine. Gentil, un peu secret, j'avais eu l'occasion de le connaître un peu depuis mon emménagement dans le quartier, il y avait moins de deux ans. Je lui avais demandé de tondre le gazon lorsque les événements m'accaparaient trop. Pas particulièrement vaillant ni soigneux dans son travail, le jeune homme. Nous avions échangé au minimum : il se destinait aux études économiques, suivait la bourse, etc. Rien qui ne m'intéressait vraiment. Quant à ses parents, c'était un peu le même portrait, en plus vieux bien évidemment. Si ce n'est que je trouvais que Madame savait s'habiller et mettre ses formes voluptueuses en valeur: de là mon plus grand intérêt pour sa conversation.

- Bonjour, M'sieur Denois. 'Scusez-moi, j'ai peu de temps avant mon match : je cours m'changer.

Et se retournant vers son amie :

- Arielle, reste là, veux-tu? Si mes parents sont là, ils ne vont pas arrêter de te questionner. Ça va me retarder...

Et le voilà qui s'engouffrait dans la maison, me laissant en compagnie de sa jeune amie. Une opportunité de jaser avec un joli minois de vingt ans que je ne pouvais pas manquer d'apprécier.

- Mademoiselle, vous accompagnez Jérôme à sa compétition?

- Non, pas aujourd'hui, répondit-elle avec un voix au timbre étonnamment bas, un peu rugueuse, très plaisante. J'ai une fête avec des amies de filles. Heureusement, car j'ai horreur d'assister à ses matchs. C'est long et... Mais vous n'allez pas répéter ça à Jérôme, n'est-ce pas? ajouta-t-elle avec un petit rire espiègle. Vous savez, ça ne fait pas longtemps que nous sortons ensemble et...

- Je ne ferai pas cette indiscrétion-là, je vous le promets. Bouche cousue...

Arielle retira ses verres fumés et me fit alors le plus beau sourire au monde. Elle avait des yeux noisette pétillants, maquillés à gros traits, et des cils très longs, un nez fin, une bouche boudeuse, avec des lèvres pulpeuses couvrant des dents d'une blancheur éclatante. Le front était barré d'un toupet coupé très droit. Tout cela rehaussé d'un teint hâlé et des taches de rousseur abondantes. Ce visage harmonieux me révéla une jeune personne au caractère doux et sensuel, juvénile et réfléchi à la fois.

Je souris de retour et poussai le compliment :

- Robe ravissante! ... Arielle..., c'est bien ça?

À cet instant, la porte des voisins s'ouvrit à toute volée, laissant le passage à un Jérôme survolté et grommelant :

- J'ai laissé ma raquette chez Fred! Fuck!... Arielle, j'ai pas le temps de te reconduire au restaurant. Y faut que j'y aille, ajouta-t-il, passant en coup de vent à côté de sa blonde, la bousculant presque. L'adolescent prit le volant, le moteur vrombit et, tandis qu'il esquissait un geste de la main, la voiture s'éloigna dans un crissement de pneus.

Arielle et moi échangeâmes un regard. Ses sourcils froncés, ses yeux plissés et ses lèvres serrées la rendaient belle à croquer. «Tout de même, quelle fille! Jérôme ne paraît pas connaître sa chance!» me dis-je. Je détournai les yeux, afin de cacher mon regard admiratif. La voiture virait au coin de la rue. Pour meubler le silence, je jetai, adoptant le tutoiement :

- Eh bien! C'est un vrai courant d'air, ton chum!

Elle baissa les yeux au sol, ce qui me permit de l'admirer de haut en bas sans vergogne : elle avait une chevelure noire abondante, relevée en chignon sous sa coiffe. Sa gorge, quoique sévèrement cachée par un collet haut et un collier de fines perles, semblait abondante ; j'appréciai ses hanches larges, ses jambes fortes aux courbes athlétiques et au hâle mat, le hâle d'une abonnée au soleil. La jeune femme, moins svelte que le premier coup d'oeil me l'avait fait croire, avait des formes pleines sans être grasse. Cette Arielle était une ode aux courbes féminines et à la sensualité.

Elle siffla quelque chose entre ses dents qui me fit comprendre que ce n'était pas la première fois qu'il avait un tel comportement. Elle releva la tête :

- Je dois y aller, je vais être en retard!

Je sautai sur l'occasion à pieds joints :

- Je vais faire des emplettes sur le boulevard Cartier: je te dépose?

Comme une bonne fille qui se souviendrait des recommandations prudentes de sa mère, elle hésita, puis changea de sujet:

- Vous êtes professeur au collège G., n'est-ce pas? Vous vous appelez Monsieur Denois? Je crois que vous avez enseigné à ma meilleure amie, Rose Deschanel : elle m'a dit de bonnes choses sur vous.

- Rose... Oui, je l'ai connue ... J'ai eu de bonnes jasettes avec elle à une certaine époque. Il y a tout de même quelques années de cela... Mais, s'il te plaît, Arielle, appelle-moi Jean. Je suis en vacances après tout...

J'épargne au lecteur la narration du détail du trajet que nous avons fait côte à côte, si ce n'est que l'habitacle de la voiture était rempli de parfums délicats et épicées durant ces instants magiques. Quelques coups d'oeil discrets me permirent d'apprécier de plus près les mollets ambrés et les genoux fins d'Arielle.

En montant à mes côtés, elle avait brièvement relevé le bas de sa robe : je crois même avoir aperçu le velouté de sa cuisse, sur laquelle elle posa une main aux longs doigts bruns. Sa robe mince, d'un vert chatoyant, laissait deviner les formes les plus enchanteresses. En changeant les vitesses, je dus bien effleurer sa main une ou deux fois. Elle ne sembla pas avoir même remarqué mon manège.

Un coup d'oeil et un bref merci avaient scellé notre rencontre. Je suivis chacun de ses déhanchements dans mon rétroviseur jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans le restaurant. Je pris mon temps pour revenir à la maison, humant l'air léger à pleins poumons, toutes fenêtres fermées.

*

Le samedi suivant, la canicule sévissait toujours sur la banlieue de Montréal, plus pesante encore, humide, écrasante. Le soleil de plomb m'inspirait le farniente et je ne me décidais pas entre le match de football du jour (on en était aux huitièmes de finale) et la chaise longue sur le patio à me faire hypnotiser par les reflets sur la surface de l'eau. Ni l'un ni l'autre ne me disaient rien.

Cette maison me rendait mélancolique : elle avait été le théâtre où tout s'était joué. Six mois de vie de famille à cet endroit avaient suffi pour mettre la bisbille dans notre couple. Une année de plus et sa désagrégation était complète. Quoi donc me retenait encore dans ce bled tranquille et morne? Pour la mettre en vente, il faudrait cependant que je l'entretienne davantage...

J'entendis deux coups secs frappés à la porte de la cour. Je fus un instant à douter de ce que j'avais entendu. Je n'attendais personne, recevant rarement à l'improviste, alors...

Le lecteur comprendra aisément que j'eus de la difficulté à garder ma contenance en allant ouvrir et en découvrant une jolie demoiselle drapée d'une petite robe d'été d'un rouge cerise. Elle arborait ce joli sourire que je connaissais pour l'avoir rencontré quelques jours auparavant.

- Arielle!

- Monsieur Den...

- Jean, je te rappelle... Mais, chère, on dirait que tu te trompes de porte. Jérôme, c'est à côté, lui répondis-je sur un ton léger, que j'espérais sans enthousiasme trop apparent.

- Oui, ... Jean... Je ... Eh bien! il n'y a personne chez Jérôme. Nous avions rendez-vous, lui et moi, mais je crois être arrivée trop tôt : il doit être encore au tennis.

- Tu veux venir ici pour l'attendre? Cela ne me dérange pas.

J'aimerais taire ici le fait que j'étais absolument ravi de lui tenir compagnie, mais je ne le puis.

Sa tenue avait changé, en plus ajusté et simple. La robe en coton souple, très courte et moulée me laissait presque entièrement découvertes ses ravissantes cuisses. Elle était chaussée de sandales de cuir fin à talons plats. Mais ce qui retint davantage mon attention était son décolleté plongeant qui réduisait fortement le recours à l'imagination : sa poitrine était généreuse, d'une volupté à couper le souffle, avec une peau satinée d'un teint ambré uni même très bas entre ses seins, ce qui laissait croire qu'elle se faisait bronzer volontiers dans son plus simple appareil.

- Il fait si chaud... On cuit... Je resterais bien à l'ombre quelques petites minutes.

Sa voix se faisait lancinante, traînante en fin de phrases, se réduisant alors presque à un soupir. La situation et la conjonction de tous les attraits de sa personne me faisaient croire qu'en effet, le thermomètre avait soudainement grimpé de quelques degrés. Je me mettais à espérer que le match de Jérôme s'éterniserait.

- Tu veux boire quelque chose?

- Je ferais plutôt une petite saucette..., si vous le permettez... J'ai aperçu votre piscine de chez Jérôme l'autre jour. L'eau paraît si attirante. J'aimerais tellement... Mais... Je me disais que...

Elle allait ajouter quelque chose. Elle hésitait, comme si elle s'apprêtait à faire le grand saut. La suavité de sa voix et la candeur de son visage m'ensorcelaient toujours plus. En même temps, j'étais perplexe. Cette timidité soudaine, n'était-ce pas que...? : je la laissai continuer.

- Mais... euh... évidemment... C'est... que je n'ai pas de ... maillot...

J'avais cru le deviner, mais sans oser y croire. Je me raclai la gorge et fus tranchant :

- Je te passerais bien un maillot, mais je n'ai que les miens, tu ne serais pas plus avancée, tu sais.

Je lisais la déception sur son visage, comme dans un livre. Je l'aurais presque prise dans les bras, pour la consoler. J'ajoutai :

- Mais, il n'y a pas de problème : je resterai dans la maison. Il y a un match de football que je ne veux pas manquer à la télé. Tu prends tes aises. Les voisins ne pourront te voir si tu te tiens proche de la maison. Je t'apporte une serviette à l'instant.

J'ai déjà décrit la beauté de son sourire, ce qui m'épargnera une seconde description douloureuse (le lecteur sait d'expérience qu'admirer la vraie beauté est d'autant plus une souffrance qu'elle est un ravissement). Et le visage qu'elle me fit voir pourrait m'occuper pendant des heures au clavier. Je me contenterai de dire que j'exècre le mensonge et que j'avais réellement l'intention de voir cette partie... éventuellement. Je m'assurai, en passant par le salon, que le magnétoscope était réglé pour l'enregistrement et la télé, allumée. Le spectacle que je me réservais dans les prochaines minutes était à être apprécié, non pas dans cette pièce, mais à l'étage où des stores baissés me permettraient de voir sans être vu.

À mon retour, elle avait déjà retiré sa robe qu'elle tenait chastement sur sa poitrine (aucun soutien-gorge aux alentours). Elle avait gardé sa petite culotte rouge. Sans un mot, je lui remis la serviette et un pot de lotion solaire.

Je m'éclipsai, montai prendre mon poste, tout en me remémorant le galbe divin de ses mollets bronzés que je venais d'apercevoir.

Dans un premier temps, la jeune femme resta invisible. Le surplomb du toit me la cachait, mais je l'entendais s'affairer. Il y eut un moment où je n'entendis plus rien, si ce n'est ma propre respiration. Il semblait que toute la vie suburbaine était suspendue, tandis que le soleil martelait sans merci le quartier, les toitures, le faîte des arbres, les jardins avec, çà et là, les paisibles cercles et rectangles bleus des piscines environnantes ; même l'éternel vrombissement des tondeuses s'était tu. Il n'y en avait que pour la lumière aveuglante et l'air brûlant qui vibrait. Puis un petit rire gai fusa. Puis le silence à nouveau.

Tout à coup, l'émotion me submergea. Arielle était apparue. Nue. Droite. Statuesque. Cuivrée. Pulpeuse. Reluisante. Éblouissante dans le soleil.

Je vis d'abord ses fesses sombres s'égayer, un peu rondes, tandis qu'elle approchait l'eau à petits pas sautillants, dans un balancement élégant des hanches et des bras. Je m'étonnai de ne discerner que la trace très ténue d'un costume de bain : le hâle était bel et bien uniforme. Je voyais un large dos, une taille bien proportionnée, le profil de son sein qui vibrait comme elle s'avançait. Elle laissa tomber la serviette qu'elle tenait à la main, défit son chignon, libérant de longs cheveux droits qui tombèrent en caressant sa taille. Elle se retourna pour descendre l'échelle. Ses seins glorieux me regardaient, bien ronds comme des pamplemousses, dotés de petites auréoles foncées et de mamelons pointant bien haut vers moi. Un petit ventre rebondi. Entre ses jambes, un petit buisson bien carré, très noir.

Derrière le rideau, je n'y tenais plus. Je déglutis avec difficulté et défis ma braguette, car mon pantalon, étroit tout à coup, me faisait mal. Ma verge jaillit, droite, chaude et affamée.

J'ai bien connu quelques femmes dans ma vie, et des plus belles, mais celle-ci faisait de l'ombre à tous mes souvenirs. Mon coeur battait à tout rompre. J'avais la tête qui bourdonnait. Il faisait chaud.

Je crus pendant un instant qu'elle levait les yeux vers la fenêtre où j'étais et, par réflexe, je reculai d'un pas. Bien inutilement, me fis-je comme réflexion, puisque j'étais dans l'ombre, parfaitement à l'abri derrière le store aux lattes entrouvertes.

Elle descendit les échelons et son corps s'immergea, puis disparut. Comme elle faisait quelques brasses sous l'eau, je pus suivre l'image déformée et mouvante sous l'eau bleue.

Après quelques minutes, elle revint à l'échelle, agrippa la rampe et se tira hors du bassin. Ma sirène remonta l'échelle sans hâte. L'eau s'écoulait en épousant ses formes généreuses. Elle leva les bras pour replacer ses cheveux vers l'arrière, offrant au soleil l'ovale parfait de son visage et ses seins triomphants.

C'est à ce moment que j'éjaculai furieusement, longuement, complètement. Mon corps se crispa dans une extase foudroyante.

Je rouvris les yeux alors qu'elle se penchait pour reprendre la serviette : ses seins tombaient, lourds, délectables dans leur grâce. Elle s'essuya longuement chaque partie du corps, s'épongeant doucement. Étonnamment, elle esquissa un pas de danse joyeux, puis en deux enjambées disparut sous la corniche.

Je restai en place longuement, saisi d'émerveillement, son image imprimée sur ma rétine.

Je me secouai tout à coup : et si Arielle se décidait à entrer dans la maison et ne me trouvait pas devant le téléviseur?

Je dévalai les premières marches et m'arrêtai, les sens en alerte. Rien ne se passait, si ce n'est que les commentateurs survoltés s'extasiaient devant la reprise du but qui venait d'être marqué.

Puis deux coups à la porte-fenêtre. J'entendis :

- Au revoir, Monsieur... Jean! Je crois que Jérôme arrive. Je me sauve. Merci!

Je bredouillai une réponse, mais en vain : elle était déjà partie. J'entendis la porte de la cour claquer, puis celle des voisins : elle retrouvait finalement son Jérôme.

Cela constituait pour moi une fin abrupte et décevante : j'aurais aimé lui causer un brin, pour me remplir encore les yeux et les oreilles de sa personne. J'étais loin d'être rassasié.

Je sortis à l'arrière et trouvai le désordre qu'elle avait semé sur son passage : la serviette jetée en tas sur une chaise, une flaque de lotion solaire renversée sur le sol à côté du flacon. Avec un sourire, je ramassai tout ça. Je fourrai mon nez dans la mousseline qui l'avait touchée et humai les restes de son parfum : je reconnus la trace de ce qui avait soulevé mes ardeurs quelques jours auparavant.

Je rentrai, la tête bourdonnante. Dieu avait créé la Femme, me dis-je, avait vu qu'Il ne pouvait rien inventer d'aussi beau, et cela avait été la point final de la Création. J'avais contemplé l'Ève d'avant l'avènement du péché.

L'après-midi passa sans que je ne fasse rien de précis, sinon revenir rêvasser paresseusement sur le bord de la piscine et y plonger pour faire quelques longueurs. Plus tard, ayant tiré un peu de cette eau bleue avec un seau, j'arrosai les plates-bandes.

*

Je me décidai enfin à regarder le match, qui devait bien être terminé à cette heure-là. Comme je rembobinais la cassette, une évidence me frappa : pendant tout le temps où Arielle était là, le système de sécurité enregistrait... Les caméras avaient sûrement tout capté de ses faits et gestes...

Le temps d'y penser, j'étais déjà dans l'armoire contenant un moniteur et un magnétoscope. J'éjectai la cassette et la transférai dans l'appareil connecté au téléviseur.

Fébrile, je retrouve facilement le début des événements de la journée : l'arrivée de la demoiselle et notre conversation. Pas de son. Une image noir et blanc quelque peu imprécise, d'autant plus que la scène se passe à l'ombre du toit. La piscine à l'arrière-plan, frappée de lumière crue. Je nous vois dialoguant, beaucoup plus proches l'un de l'autre que je me souviens. Un peu d'avance rapide et je disparais dans la maison une première fois.

Je vois Arielle dégager prestement l'un et l'autre bretelles de sa robe, qu'elle fait glisser à terre. L'effet est électrique : le même frisson de bonheur de l'après-midi me submerge. Ses seins nus ballottent pesamment tandis qu'elle soulève une cuisse musclée pour retirer sa chaussure.

Elle reprend la robe d'un mouvement sec et se couvre, alors que je réapparais brièvement à l'écran.

Dommage que mon magnétoscope, plutôt ancien, ne me permette de passer la suite du film au ralenti...

S'arrêtant soudain, elle jette un regard circulaire. L'image n'est pas nette, mais je dirais qu'un sourire passe sur ses lèvres.

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