Le Club - Partie 09

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Le club vous présente : Guillermo Diaz.
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Partie 9 de la série de 38 pièces

Actualisé 02/07/2022
Créé 08/15/2009
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Nous sommes dans une ville imaginaire nommée Lilleland, un groupe de 4 hommes riches et puissants a fondé un club très secret avec pour objectifs d'écraser toute la région sous leurs bottes. Afin de sceller leur alliance, ils décident d'asservir des jeunes femmes de différents milieux dont le seul défaut semble être d'avoir croisé leur chemin.

Les membres du club :

David Angel, 35 ans, riche homme d'affaire blasé qui débarque dans la région. Son arrivée semble être l'élément fondateur du club.

Le juge de Saint Servier, 65 ans, juge puissant, il est surtout l'homme politique le plus influent de toute la région. C'est surtout le produit d'une éducation chrétienne stricte qui l'a frustrée pendant toute sa vie et dont il s'est totalement libéré grâce au club.

Guillermo Diaz, 45 ans, c'est un ancien émigré espagnol devenu millionnaire en fondant des sociétés spécialisées dans les services.

Guillaume Uron, 29 ans, c'est un riche héritier aux tendances psychopathes.

Les victimes du club :

Amandine Blenon, 37 ans, c'est la femme d'un notable reconnu qui s'est compromis dans de sales affaires d'escroqueries. Abandonnée par son mari et ses amis, elle est tombée entre les griffes d'Angel qui s'est emparé de tous ses biens et s'est installé chez elle, la transformant en esclave.

Laura Blenon, 18 ans, c'est la fille d'Amandine et elle est devenue l'esclave d'Angel pour les même raisons que sa mère.

Christine Veron, 31 ans, éducatrice spécialisée dans un centre d'hébergement pour sans abri, victime d'un chantage de la part d'Angel, elle se retrouve obligée de céder à tous ses désirs.

Madeleine Bonnet, 18 ans, lycéenne, jeune fille manipulée de manière odieuse par son petit ami Jérôme, un voyou à la petite semaine, elle est devenu l'esclave sexuelle du juge de Saint Servier.

Sarah Bonnet, 17 ans et demi, lycéenne, elle est la jeune sœur de Madeleine et la dernière cible du juge. Comme pour sa sœur, elle a été manipulée par Jérôme pour devenir l'esclave du juge mais ce dernier s'est aussi servi d'elle pour éliminer le jeune homme qui devenait trop indépendant.

Théodora Lupa, 40 ans, commerçante et femme politique, elle a dû tout accepter du juge pour éviter de se retrouver condamner à une longue peine de prison au Mexique.

Θ

Delphine avait du mal à réfléchir dans l'ambiance enfumée du club. Elle avait pourtant l'habitude d'évoluer dans ce lieu où se retrouvaient les joueurs invétérés. Mais ce soir tout elle se sentait différente : elle jouait avec des gros parieurs. Pourtant, après avoir perdu une petite fortune au cours des mois précédents, elle s'était juré de ne plus se risquer à ces jeux dangereux mais l'invitation inattendue à la table des joueurs privilégiés était une chose que l'on ne pouvait refuser. La plupart des clients de ce club passeraient toute leur vie à admirer les parties endiablées que se livraient ces flambeurs magnifiques sans jamais pouvoir s'assoir à leurs côtés ne serait que le temps d'une seule manche. Il fallait être soit très connu soit être recommandé par un autre joueur privilégié pour être admis parmi eux. Malheureusement cet honneur avait une contrepartie et non des moindres, il fallait pouvoir s'aligner. Les mises étaient tout simplement astronomique même pour elle qui était pourtant responsable de service à la mairie de Lilleland.

Ils jouaient au poker fermé mais avec des mises à chaque tour qui équivalaient à son salaire mensuel. Jusqu'à présent elle ne s'en était pas trop mal sortie puisqu'elle avait réussi à remporter plus du double de la somme qu'elle avait amené au départ mais la partie qu'elle était en train de jouer tournait à la folie. Elle avait tiré une paire d'as et en changeant deux cartes, elle s'était tout simplement retrouvée avec un carré. Elle ne comptait bien entendu pas lâcher prise avec un tel jeu. Sauf qu'en face l'un des joueurs ne voulait pas renoncer non plus. Il s'agissait d'un homme d'une quarantaine d'année de type hispanique à la carrure imposante et grand amateur de cigare. Depuis le début de la partie, il n'avait cessé de faire monter les enchères à chaque coup et de cette manière, il avait perdu des sommes considérables mais il semblait bénéficier de fonds inépuisables car personne ne lui faisait de remarques alors qu'il demandait sans cesse de nouveaux jetons. Cette fois, c'était à elle qu'il s'opposait.

-Dernière enchère, annonça le croupier.

Moment fatidique. La somme posée était conséquente. L'hispanique suait sous l'effet de la tension mais il sourit et poussa alors tous ses jetons vers le milieu de la table.

-Tapis! Lança -- t -- il comme un défi.

-Impossible! répondit Delphine. C'est beaucoup trop!

-Et alors, c'est une partie sans plafond, lui rétorqua l'hispanique. Si vous n'aviez pas les épaules suffisamment larges pour suivre toutes les enchères, il ne fallait pas vous assoir à cette table.

Delphine se tourna vers le croupier mais celui-ci resta totalement silencieux, donnant ainsi raison à son adversaire. Elle se sentit prise de nausées. Elle ne pouvait pas le croire ; elle allait perdre alors qu'elle possédait un jeu magnifique presque imbattable.

-Je vous signe une reconnaissance de dette, proposa -- t -- elle.

L'hispanique hésita. Visiblement, il n'avait pas prévu ça.

-C'est une somme importante et je ne vous connais pas.

-Je suis une haute fonctionnaire et monsieur Paris peut témoigner que j'ai toujours honoré mes dettes.

Le directeur du club qui suivait la partie avec attention comme toujours, s'approcha.

-Je confirme les dires de mademoiselle Rugol et la coutume vous oblige à accepter sa proposition.

L'hispanique s'empourpra de colère mais il fit un geste désinvolte pour signifier qu'il acceptait. On tendit un papier et un stylo à Delphine et elle rédigea à toute vitesse la reconnaissance de dette. La somme concernée lui donna des bouffées de chaleur. Elle se rassura en se disant qu'elle ne risquait rien avec son carré d'as et que son adversaire était un flambeur.

-Montrez vos jeux, ordonna le croupier.

Delphine s'exécuta en première, fière de son carré d'as. La petite foule qui suivait la partie poussa des petits cris d'acclamations et elle se sentit libérée d'un poids. Puis l'hispanique posa son jeu et son monde s'écroula.

-Quinte flush, annonça le croupier.

Delphine regardait la suite de Valet - 10 -- 9 -- 8 -- 7 de cœur posée à moins d'un mètre d'elle et qui signifiait qu'elle venait de s'endetter pour plusieurs années de salaire. L'hispanique ramassa les jetons et ne se priva pas de glisser la reconnaissance de dette dans sa poche. Delphine quitta la partie sans un mot, sous le choc. Elle se posa au bar, prostrée. Elle fut tirée de ses noires pensées par l'odeur acre d'un cigare.

-C'est une somme énorme que vous me devez désormais mademoiselle Rugol, annonça l'hispanique en s'asseyant à côté d'elle.

-Je vous rembourserais jusqu'au dernier centime, promit -- elle tout en savant qu'elle n'en aurait jamais les moyens.

-Mais je n'en doute pas une seconde mais nous pouvons négocier des modalités. Je vous propose d'en parler tranquillement autour d'un verre, demain. Je suis le propriétaire d'un petit bar que je suis en train de rénover, ce sera l'endroit idéal. Qu'en dîtes -- vous?

-Ce sera très bien, accepta Delphine qui de toute façon savait qu'elle ne devait pas froisser cet homme. J'y serais, monsieur... monsieur?

-Diaz. Guillermo Diaz.

Θ

Le bar de Guillermo Diaz n'était pas facile à trouver. Il se trouvait dans une ruelle étroite du quartier historique. Quand il lui avait donné l'adresse, Delphine l'avait localisé par erreur au cœur des quartiers rénovés. Il s'agissait de ces anciens quartiers mal famés de Lilleland que les habitants appelaient naguère « la cour des miracles » et qu'un vaste projet immobilier avait totalement réhabilité voici une dizaine d'années. Delphine n'avait jamais vraiment connu cette « cour des miracles » ; elle n'avait que 16 ans quand elle avait disparue sans laisser de regrets mais elle s'était dit qu'un homme comme Diaz ne pouvait qu'avoir acheté l'un des bars à la mode qui pullulaient dans les quartiers chics qui l'avaient remplacée et où il lui arrivait de traîner. Elle se trompait.

Le « Fundo » se trouvait dans une rue adjacente qui avait gardé le caractère insalubre de l'époque précédente. Il était situé dans une impasse et sa porte s'enfonçait dans un sous -- bassement. Vraiment, si elle n'avait pas su que ce bar existait, elle ne l'aurait jamais trouvé.

Le bar était fermé. Ce qui n'était pas surprenant puisque Diaz lui avait dit qu'il était en rénovation. Elle tapa et une un homme chauve et barbu au visage désagréable lui ouvrit. Elle recula devant cet homme à la mine peu avenante.

-J'ai rendez -- vous avec monsieur Diaz.

-Oui, répondit l'homme en dévoilant un sourire malsain. Il vous attend.

Elle suivit cet homme d'assez petite taille et assez gros portant un tablier de cuisinier. Le bar était assez grand. Il y avait une vingtaine de tables organisées en ovale autour d'une petite scène. Dans le fond se trouvait un comptoir en chêne où une jeune serveuse rangeait des bouteilles. Elle portait une belle tunique mauve mais ce qui surprit Delphine fut son expression qu'elle trouva affreusement triste.

Diaz était assis à l'une des tables. Il se leva en la voyant et vint l'accueillir en lui serrant la main. Dans cette atmosphère moins enfumée, elle put mieux le détailler. Il avait bien la quarantaine et il lui parut moins gros qu'elle l'aurait cru. En réalité, il était plutôt costaud. Il n'était cependant pas séduisant, sa peau était tannée comme celle des hommes qui avait longtemps dû travailler dans des emplois subalternes ce qui ne cadrait pas avec son mode de vie actuel.

-Asseyons -- nous donc, lui proposa -- t -- il. Vous prendrez quelque chose?

-Un verre de vin?

-Très bien.

Il se tourna vers le comptoir.

-Muriel! Un verre de bordeaux pour la demoiselle et pour moi comme d'habitude.

Delphine eut immédiatement un sentiment étrange dans cet endroit mais elle voulut rester concentrée sur son objectif : obtenir les meilleures conditions possibles pour le remboursement de sa dette colossale.

-Je sais que je vous dois une somme d'argent importante, reconnut -- elle, mais je peux vous la rembourser. Comme vous le savez je suis responsable de secteur à la mairie et donc je gagne bien ma vie.

-Mais pas suffisamment, la doucha Diaz. Pas suffisamment. Vous ne gagnez même pas le dixième de ce que vous devriez gagner pour espérer pouvoir me rembourser un jour. En fait, même si je faisais saisir la totalité de vos biens, je pense que ne rentrerais pas dans le quart de mes frais. Certains diraient que j'ai fais une bien mauvaise affaire mais nous savons tous les deux que je ne fais jamais de mauvaises affaires.

Elle serra les dents. Elle s'était renseignée sur lui et il avait la réputation d'être un véritable requin.

-Alors que proposez -- vous? abandonna -- t -- elle, consciente qu'il devait avoir une idée bien précise de ce qu'il attendait d'elle.

Elle imaginait qu'il comptait peut être sur elle pour faire pression sur le maire afin qu'il soutienne certain de ses projets. Dans ce cas, il faisait fausse route car elle n'était pas assez influente dans la hiérarchie tentaculaire municipale pour cela. Elle dirigeait le secteur comptabilité et commandait une vingtaine de personnes dont la plupart devaient avoir plus de quinze ans de plus qu'elle mais elle restait un rouage bien secondaire de l'immense machine de la mairie de Lilleland.

-Comme vous le voyez cet endroit est sur le point d'ouvrir, expliqua Diaz. C'est un petit bar sans prétention mais sur lequel je compte énormément.

-Il est très joli, complimenta Delphine qui tentait de satisfaire cet homme pour se sortir de cette mauvaise passe.

-Cependant je manque encore de personnel. Pour attirer une clientèle très sélect, je veux notamment des serveuses que grande qualité, pas les habituelles idiotes que l'on rencontre dans les autres établissements. Alors voilà ce que je vous propose, vous pourriez travailler ici pour rembourser votre dette.

-Vous... vous voudriez que j'abandonne mon emploi à la mairie pour devenir une simple serveuse?

-Je ne suis pas aussi déphasé voyons. Je vous propose de travailler ici en plus de votre emploi. La paye serait en conséquence et vous permettrait de rembourser en quelques années.

-Quelques années... C'est une blagues... la paye d'une serveuse n'est pas aussi...

-C'est qu'il ne s'agit pas d'un bar comme les autres. Muriel!

A ce moment, il claqua des doigts et la jeune fille qui se trouvait au bar accourut à son appel. A sa grande horreur, Delphine put détailler sa tenue alors que jusqu'alors elle n'avait vu que le veston de sa tunique. En réalité, elle ne portait que ça et des petits escarpins noirs. Elle était totalement nue en dessous de la taille. Elle portait un plateau avec leur commande qu'elle déposa sur la table en se cambrant en avant dévoilant à Diaz ses parties intimes. Ce dernier en profita alors pour plonger ses doigts dans son entrejambe et commencer à lui triturer le clitoris. Delphine vit la jeune fille se mordre les lèvres. Le plateau trembla et la moitié de son verre de vin se renversa. Elle posa rapidement le verre sur la table et se redressa, la main de Diaz toujours figée dans son intimité.

-Vous voyez, il y avait des bars topless, expliqua Diaz, moi j'ai inventé le bar cul nu. Mes serveuses se baladeront entre les tables vêtues de cette façon, les clients pourront y mettre les mains... mais rien de plus.

Delphine restait terrassée devant ce spectacle affligeant.

-Vous voudriez que je... Que moi, je me laisse tripoter de cette façon?

-Pourquoi pas. Vous croyez que Muriel était volontaire pour faire cela? En réalité, elle aussi rembourse une dette. Le plus ironique est que ce n'est pas la sienne mais celle de sa famille. Son père est un homme d'affaire qui n'est malheureusement pas aussi doué que moi. Il me devait des sommes énormes. Je lui ai mis le marché entre les mains, soit je lui prenais tout et j'envoyais toute sa famille à la soupe populaire soit il me donnait sa fille aînée. Devinez l'option qu'il a choisie.

Delphine regarda la jeune fille, elle devait avoir dans les 20 ans. Elle n'était pas très grande et avait des cheveux châtains foncé mi longs. Avec cette tenue dont le haut évoquait les majorettes et toutes ses parties intimes exposées à la vue de tous, elle faisait affreusement obscène. Delphine eut envie de vomir. Diaz retira sa main du vagin de la jeune fille qui prit cela comme un signal pour s'échapper. Alors qu'elle s'éloignait, il se pencha vers Delphine.

-Le meilleur est que le père de notre jeune ami a recommencé ses bêtises et qu'il me doit à nouveau une belle somme d'argent. Heureusement pour lui, il possède une seconde fille à peine plus jeune.

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour Delphine.

-Vous n'imaginez pas une seconde que je m'abaisserais à cela, hurla -- t -- elle en se levant. Si vous voulez me ruiner, vous n'avez qu'à le faire mais je ne deviendrais jamais votre pute dans cet endroit sordide.

Alors qu'elle voulait quitter sa place, il la rattrapa par le poignet.

-Je le ferais si vous y tenez mais dans ce cas, je serais aussi à parler de la manière dont tu as remboursé ta dette précédente.

Le cœur de Delphine s'arrêta de battre et elle se figea. Diaz sourit en voyant sa réaction, il savait qu'il avait visé juste.

-Comme tu dois le savoir, je suis spécialisé dans tous les services. Je possède notamment un cabinet d'audit comptable et l'un de mes clients importants est la mairie de Lilleland. Il y a quelques mois, ce sont eux qui ont réalisé l'expertise des comptes de la mairie à la demande express du maire qui voulait savoir si sa gestion ne risquait pas d'être trop critiquée à quelques mois des élections. Ils ont relevé des irrégularités mais l'une d'entre elles m'a tout particulièrement intéressé puisqu'il ne s'agissait pas d'une erreur mais bel et bien de détournements de fonds. Ils avaient tellement habilement dissimulé que cela nous a facilité le travail pour retrouver le coupable : la responsable du secteur de comptabilité, la seule à avoir entre les mains tous les documents nécessaires en dehors du maire lui-même bien -- sûr mais lui il n'a pas un gros problème de jeu et des mouvements de fonds suspects sur ses comptes. J'ai ordonné le silence sur cette malencontreuse découverte ; tu comprends pourquoi.

Ce fut comme un déclic. Delphine comprit alors qu'il l'avait piégée. L'invitation à la table des privilégiés venait de lui et il avait tout fait pour l'inciter à parier plus qu'elle ne le devait pour l'amener en ce lieu. Elle était comme une souris dans une cage et il était le chat.

-Je pense que tu as compris maintenant, rajouta -- t -- il devant son silence persistant. Ce n'est pas à la rue que je vais t'envoyer si tu refuses ma proposition mais en prison. Crois -- moi notre ami le maire Andretti est en grande difficulté dans les sondages et il aurait bien besoin d'un bouc émissaire pour justifier sa gestion calamiteuse. Je suis sûr que tu vas aimer vivre entre quatre murs et puis ce ne sera pas longs seulement 5 ans, 6 maxi. Et bien sûr, la réputation de ta mère risque d'en pâtir grandement. Si je ne m'abuse, c'est une haute responsable au ministère et c'est en grande partie grâce à elle que tu as obtenu ce poste.

Il savait tout sur elle. Elle se rassit, consciente qu'elle n'avait plus le choix que de se plier à la volonté de cet homme. Le bruit d'une claque la tira de ses pensées et elle porta son regard vers le comptoir. L'homme gras qui lui avait ouvert était en train de tancer vertement la serveuse.

-Mais c'est pas vrai! criait -- il sans se soucier du fait qu'on pouvait s'offusquer de son ton. Tu as encore renversé la commande!!! Quand vas -- tu arriver à remplir correctement ton rôle? Nettoie!!

Sans essayer de se défendre, la jeune fille baissait les yeux. Elle prit alors une petite éponge et entreprit de nettoyer son plateau qu'elle avait posé sur le comptoir. Pour se faire, elle se pencha en avant. En même temps, Delphine, effarée, vit l'homme gras défaire le nœud de son pantalon pour en sortir sa queue en pleine érection. Sans autre forme de procès, il embrocha la pauvre fille jusqu'à la garde. Elle s'agrippa des deux mains aux rebords du comptoir pour résister au remous que l'homme lui imposait. Delphine la vit se mordre les lèvres et retenir des larmes alors que cet homme obscène qui devait avoir au moins 20 ans de plus qu'elle était en train de la prendre sans vergogne.

-Je vais t'apprendre à servir les consommations, moi! répétait -- il au rythme de ses coups de boutoir.

Delphine détourna les yeux de ce spectacle qui l'horrifiait mais ce fut pour tomber sur la mine réjouie de Diaz.

-Ah! Il est de plus en plus difficile de trouver du petit personnel de qualité, lança -- t -- il. Heureusement Humberto est un excellent professeur et Muriel est entre de bonnes mains.

Delphine avait l'impression de se retrouver plongée en plein cauchemar. Elle voulait se persuader qu'elle allait se réveiller rapidement en se disant qu'elle avait imaginé tout cela.

-J'ouvre le bar dans une semaine, je veux que tu sois prête pour cette soirée!

Ce n'était pas un rêve mais bel et bien la réalité et elle allait devoir l'affronter.

Θ

Une semaine plus tard, ce fut à reculons que Delphine reprit le chemin du « Fundo ». Quand elle arriva, elle trouva la porte entrouverte et décida d'entrer. La salle était vide : aucune trace du maître des lieux ni de client. Il fallait dire qu'il était à peine 17h et qu'il restait encore trois heures avant l'ouverture de l'établissement. Cependant, se retrouver ainsi seule dans cet endroit renforça encore le malaise ressenti par la jeune femme.

Finalement, Humberto, le gros cuisinier apparut, ouvrant une porte latérale qu'elle n'avait pas remarquée. Il referma la porte en réarrangeant sa chemise dans son pantalon. Delphine détesta l'expression extatique qu'elle lut sur son visage. Il la dévisagea une seconde comme s'il ne comprenait pas ce qu'elle faisait là.

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